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samedi 4 août 2018

Affaire Macron-Benalla : une affaire d’état...

Affaire Macron-Benalla : une affaire d’état Et c’est ce gouvernement en crise qui veut liquider les retraites et l’assurance chômage.

jeudi 26 juillet 2018 

Affaire Macron-Benalla : une affaire d’état
Et c’est ce gouvernement en crise qui veut liquider les retraites et l’assurance chômage.
Un incident, une phrase peuvent parfois révéler et concentrer une crise majeure, notamment quand un pouvoir est fragilisé. Le pouvoir de Macron pouvait sembler aux observateurs des médias comme quelque chose de solide. Mais c’est la surface des choses. Depuis un an, les travailleurs, avec leurs syndicats, s’étaient mobilisés contre les ordonnances destructrices du Code du travail ; il y a eu les mobilisations des hospitaliers, des fonctionnaires, etc.
Autant de coups de boutoir contre ce président et son gouvernement. Puis il y a eu la grève des cheminots. La mobilisation et la détermination de ceux-ci avec un soutien dans la population. Parmi celle-ci, la montée d’un sentiment d’injustice qui se transforme en colère, exprimée même de manière déformée par les sondages pointant la « baisse de popularité » de Macron. À l’évidence, la grève des cheminots a ouvert une nouvelle séquence.
L’État ébranlé
Patatras ! A surgi l’affaire Benalla. C’est l’étincelle qui déclenche un incendie que le pompier pyromane de l’Élysée n’arrive pas à éteindre. C’est une affaire d’État qui ébranle tout l’État. Les révélations se succèdent les unes aux autres. Le président se mure dans le silence, sa majorité est déboussolée, à tel point que l’Assemblée nationale paralysée a décidé de renvoyer à la rentrée le projet de réforme constitutionnelle.
La crise est telle que le gouvernement et sa majorité ont été contraints après l’avoir refusé de mettre en place des commissions d’enquête, puis d’accepter que leurs travaux soient publics ; le ministre de l’Intérieur, Collomb, et le préfet de police, après avoir prêté serment, ont témoigné devant la commission parlementaire en renvoyant l’un et l’autre la responsabilité à l’Élysée. Les déclarations se multiplient dans la hiérarchie policière et dans celle de l’armée pour se défausser de toute responsabilité et rendre la monnaie de sa pièce à un pouvoir qui les maltraite depuis un an. Mais armée et police ne sont pas de quelconques institutions de l’État. C’est le cœur de l’État, dont elles sont les piliers, qui est touché. Ce que confirment ces derniers témoignages, c’est qu’il ne s’agit pas d’une affaire Benalla mais d’une affaire Macron, celle d’un régime qui se décompose.
Il y a un an
Revenons un an en arrière. S’appuyant sur le rejet dans la population des partis de droite et de gauche qui se succèdent depuis des décennies pour mettre en œuvre la même politique, Macron a mené campagne sur le thème « Ni droite ni gauche », contre le « vieux monde » (pas le vieux monde capitaliste !) et agir au nom du « peuple » dont, tel Jupiter, il se pensait l’incarnation. Comme il a été dit par la presse et par lui-même, il a pris le pouvoir par effraction sur la base de l’effondrement des partis traditionnels.
Sans base réelle, sans parti véritable, avec des accents de petit bonaparte, il en a appelé à la « société civile » pour constituer son mouvement La République en marche. La « société civile » de Macron, c’est quoi ? Des « auto-entrepreneurs », des cadres, des commerciaux, des traders, des banquiers, qui entendaient, pour les plus honnêtes, appliquer à la société française leurs propres parcours individuels et individualistes contre les normes, les réglementations et l’administration, avec pour modèle l’ubérisation de la société… et pour les moins honnêtes, les prébendiers, se faire une place au soleil.
D’emblée, Macron, avec les ordonnances, mécanisme antidémocratique de la Ve République, c’est-à-dire sans recours à l’élaboration et la discussion d’une loi au Parlement, a voulu passer en force contre le Code du travail, arguant qu’il avait un mandat du peuple.
La « Société du Sept-Mai » à l’action
C’est dans ces conditions, pour aller plus avant, que Macron a provoqué un tollé dans la hiérarchie policière et dans celle de la gendarmerie en ouvrant un projet de réorganisation de la police à l’Élysée, dont il avait chargé Benalla d’être le maître d’œuvre. Une nouvelle police qui dépend directement du chef de l’État et de son homme de confiance, bref une police politique.
Cela renvoie au SAC sous de Gaulle ou à la cellule de l’Élysée sous Mitterrand. Mais dans une autre situation, une situation où la crise est ouverte et où les tensions de classes sont extrêmes. Il a poussé à son paroxysme le caractère réactionnaire et antidémocratique de la Ve République, mais il a également accéléré la crise de décomposition de ses institutions.
Lutte des classes
contre corporatisme
Au bout d’un an, il s’est heurté à la réalité, celle de la résistance qui sourd de toute la société. D’abord celle des travailleurs, mais également celle des élus, des juges, des médecins, et de bien d’autres catégories. Et, là-dessus, il y a eu la grève des cheminots, déterminés à défendre leur statut, à défendre l’entreprise publique contre l’ubérisation de la société et, pour ce faire, à chercher à s’accrocher à l’unité de leurs syndicats.
La crise majeure en cours est le produit réfracté de tous les développements de l’année qui vient de s’écouler. Il s’agit d’une « affaire d’État » qui ébranle tout l’État.
C’est le contingent qui réalise le nécessaire. L’affaire Macron-Benalla va encore à n’en pas douter aiguiser la crise de décomposition de la Ve République et le rejet par la population laborieuse de tous ces gens-là et de leur politique, c’est-à-dire sur le terrain de la lutte des classes. Et nous ne sommes là qu’au début d’un processus en cours.
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L'EDITO et les premières pages d'Informations Ouvrières N° 513 du jeudi 26 juillet 2018

Informations Ouvrières n°513

Les retraites, une réforme explosive du quinquennat !
mercredi 25 juillet 2018
par  POI National

Les retraites, une réforme explosive du quinquennat !
Jean-Simon Bitter, membre du bureau national du POI La crise du régime révélée par l’affaire Macron-Benalla plonge ses racines dans tous les développements de ces derniers mois. La grève des cheminots que nous avons soutenue de toutes nos forces a exprimé le rejet par toute la classe ouvrière des « réformes » de Macron. Ce rejet reste aujourd’hui d’actualité et est même amplifié. Les cheminots, comme toute la classe ouvrière, restent hostiles aux plans du gouvernement Philippe-Macron.
C’est depuis le sommet de l’État que la démoralisation et la crise s’étendent, et ce à tous les niveaux (du chef de l’État à son système de répression). Mais si Macron a dû suspendre la réforme constitutionnelle (suspendre seulement), il a affirmé qu’il persisterait et « gardera[ it] le cap des réformes ». On verra bien…
Ces « réformes », c’est la destruction systématique de toutes les conquêtes arrachées par la classe ouvrière en 1936 et en 1945. Aujourd’hui, entre autres, il s’agit de la « réforme la plus explosive du quinquennat », selon l’expression de plusieurs journaux, celle des retraites.
Le projet vise l’ensemble des régimes de retraite dont le régime de base de la Sécurité sociale. Pour le gouvernement, les riches ne sont jamais assez riches tandis que les retraités sont stigmatisés comme « nantis ». Les régimes de retraites actuels sont fondés sur la technique de la répartition. Cela signifie que les pensions des retraités sont payées par les contributions des actifs. C’est ce qu’on appelle une solidarité intergénérationnelle et c’est aussi le seul système qui a été capable de garantir dans le passé et aujourd’hui comme dans l’avenir des retraites décentes alors que les systèmes par capitalisation entraînent nécessairement la misère en cas de crise économique.
Le projet sur les retraites est annoncé comme une uniformisation dans un système par points. Mais en sapant le principe selon lequel la retraite de base est un système collectif à prestations définies, c’est l’ensemble du projet qui se révèle comme un système individuel qui livrerait des sommes colossales à la spéculation capitaliste et soumettrait les retraites aux crises économiques.
Ces crises économiques sont inhérentes au système capitaliste qui tente vainement de les juguler en entraînant l’humanité dans la barbarie, les guerres et les massacres. En France, le capital, dont Macron est le serviteur, veut livrer au marché les systèmes de retraite et la santé, les services publics et l’enseignement. C’est la raison de la destruction systématique de toutes les conquêtes de la classe ouvrière.
Les élus résistent au démantèlement des communes et de la République voulu par Macron. Les travailleurs rejettent les projets du gouvernement et de Macron et aujourd’hui ce régime antidémocratique est en pleine décomposition. Nul ne sait ce qui va se passer dans les jours et les semaines qui viennent.
La question qui se pose aujourd’hui est celle de l’organisation de l’outil de cette résistance et donc d’une représentation politique pour la classe ouvrière. Ce n’est pas possible dans le cadre des partis qui ont été dégagés du fait de leur soumission aux plans de destruction. En effet, toutes les « réformes » de Macron ont été préparées par les gouvernement successifs qui l’ont précédé. Alors il ne peut être question de participer à la mise en oeuvre de ces destructions. Ce qui est nécessaire ne peut pas non plus être construit sans un libre débat, sans une tribune libre comme l’est Informations ouvrières et comme le permettent les comités de résistance et de reconquête des acquis de 1936 et de 1945.
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Non au « nouveau contrat social » ! Résistance et reconquête !

Non au « nouveau contrat social » ! Résistance et reconquête !

jeudi 19 juillet 2018 

Non au « nouveau contrat social » !
Résistance et reconquête !
Lors de son récent discours devant le Congrès de Versailles, Macron a affirmé vouloir associer les organisations syndicales et patronales à l’élaboration d’un « nouveau contrat social, celui du siècle qui s’ouvre ». Si, venant après l’arrogance, le ton employé marque une inflexion qui traduit les inquiétudes du capital financier, l’objectif reste le même, liquider toutes les conquêtes de la classe ouvrière et, pour cela, y associer les organisations syndicales.
Il est frappant de constater que les formules se référant au XXIe siècle sont à la mode, la « Gauche ou le socialisme du XXIe siècle », le « Code du travail du XXIe siècle »… Ces formules posent une question qui n’est pas nouvelle dans le mouvement ouvrier : peut-on faire de nouvelles conquêtes sans défendre les anciennes ? Le formidable mouvement des cheminots apporte une réponse concrète : la mise en place d’une convention collective représente-t-elle un progrès par rapport au statut ? Non ! La loi El Khomri, les ordonnances Macron, ont-elles marqué des améliorations du Code du travail ? Non ! Toute l’histoire de la lutte de la classe ouvrière le démontre : aucune nouvelle conquête ne peut se faire en renonçant à la défense des anciennes !
Les pressions pour instaurer le corporatisme, la collaboration de classe, vont s’accentuer.
Déjà, il y a un peu plus d’un an, lors du second tour de la présidentielle, certains grands démocrates, de droite comme de gauche, déversaient toute leur haine contre ceux qui refusaient de choisir entre Macron et Le Pen.
Aujourd’hui, les centres de rétention
Dans un rapport publié début juillet, de nombreuses associations dénoncent les conditions d’enfermement des « migrants » dans des centres de rétention administrative (CRA). Selon ce rapport, ces centres où sont enfermés des milliers d’enfants sont « des lieux proches du milieu carcéral », la rétention y est jugée « inhumaine et abusive ». Rappelons que ces CRA ont au départ été créés pour 12 jours, aujourd’hui 45 jours et bientôt avec la loi asile et immigration 90 jours.
Et pourtant, en dépit de ce sinistre bilan, les partis institutionnels de droite comme de gauche ayant été « dégagés », certains responsables politiques et syndicaux continuent d’affirmer qu’en l’absence de perspective d’« alternance démocratique », et toujours pour éviter l’extrême droite, la politique de Macron serait un moindre mal.
Un moindre mal la retraite à points, la destruction du statut des cheminots, l’atomisation du Code du travail, la liquidation des régimes spéciaux les atteintes au statut de la fonction publique ?
Un moindre mal la destruction du bac, Parcoursup, la baisse des APL ?
Un moindre mal les communes privées de leur liberté d’administration, les attaques contre la Sécurité sociale, les hôpitaux, les Ehpad, les handicapés ?…
Les travailleurs ne sont pas dupes, c’est par les méthodes de la lutte de classe, en prenant en compte leurs seuls intérêts, qu’ils se préparent à l’affrontement.
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L'EDITO et les premières pages d'Informations Ouvrières N° 512 du jeudi 19 juillet 2018

Informations Ouvrières n°512

Non au « nouveau contrat social » ! Résistance et reconquête !
mercredi 18 juillet 2018
par  POI National

Non au « nouveau contrat social » ! Résistance et reconquête !
Jean-Pierre Bréus, membre du bureau national du POI
Lors de son récent discours devant le Congrès de Versailles, Macron a affirmé vouloir associer les organisations syndicales et patronales à l’élaboration d’un « nouveau contrat social, celui du siècle qui s’ouvre ». Si, venant après l’arrogance, le ton employé marque une inflexion qui traduit les inquiétudes du capital financier, l’objectif reste le même, liquider toutes les conquêtes de la classe ouvrière et, pour cela, y associer les organisations syndicales.
Il est frappant de constater que les formules se référant au XXIe siècle sont à la mode, la « Gauche ou le socialisme du XXIe siècle », le « Code du travail du XXIe siècle »… Ces formules posent une question qui n’est pas nouvelle dans le mouvement ouvrier : peut-on faire de nouvelles conquêtes sans défendre les anciennes ? Le formidable mouvement des cheminots apporte une réponse concrète : la mise en place d’une convention collective représente-t-elle un progrès par rapport au statut ? Non ! La loi El Khomri, les ordonnances Macron, ont-elles marqué des améliorations du Code du travail ? Non ! Toute l’histoire de la lutte de la classe ouvrière le démontre : aucune nouvelle conquête ne peut se faire en renonçant à la défense des anciennes !
Les pressions pour instaurer le corporatisme, la collaboration de classe, vont s’accentuer.
Déjà, il y a un peu plus d’un an, lors du second tour de la présidentielle, certains grands démocrates, de droite comme de gauche, déversaient toute leur haine contre ceux qui refusaient de choisir entre Macron et Le Pen.
Aujourd’hui, dans un rapport publié début juillet, de nombreuses associations dénoncent les conditions d’enfermement des « migrants » dans des centres de rétention administrative (CRA). Selon ce rapport, ces centres où sont enfermés des milliers d’enfants sont « des lieux proches du milieu carcéral », la rétention y est jugée « inhumaine et abusive ». Rappelons que ces CRA ont au départ été créés pour 12 jours, aujourd’hui 45 jours et bientôt avec la loi asile et immigration 90 jours.
Et pourtant, en dépit de ce sinistre bilan, les partis institutionnels de droite comme de gauche ayant été « dégagés », certains responsables politiques et syndicaux continuent d’affirmer qu’en l’absence de perspective d’« alternance démocratique », et toujours pour éviter l’extrême droite, la politique de Macron serait un moindre mal.
Un moindre mal la retraite à points, la destruction du statut des cheminots, l’atomisation du Code du travail, la liquidation des régimes spéciaux les atteintes au statut de la fonction publique ? Un moindre mal la destruction du bac, Parcoursup, la baisse des APL ? Un moindre mal les communes privées de leur liberté d’administration, les attaques contre la Sécurité sociale, les hôpitaux, les Ehpad, les handicapés ?…
Les travailleurs ne sont pas dupes, c’est par les méthodes de la lutte de classe, en prenant en compte leurs seuls intérêts, qu’ils se préparent à l’affrontement. Les passionnants échanges qui ont lieu dans le CNRR, dans les réunions locales des comités, le démontrent. En identifiant les obstacles, en faisant d’Informations ouvrières l’organisateur de la libre discussion, tous ces militants, et parmi eux ceux du POI, construisent patiemment la force politique qui balaiera cette politique et rétablira toutes les conquêtes de la classe ouvrière.
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