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vendredi 30 décembre 2016

L'EDITO et les premières pages d'Informations Ouvrières n°433 du 23 décembre 2016



Editorial Informations Ouvrières n°433

La confiance en notre classe



La confiance en notre classe 
Le point de vue de Bruno Bernardin, membre du bureau national du POI
Une fois de plus, lors de ses vœux de Nouvel An, le président de la République va nous souhaiter de belles fêtes, une merveilleuse année… Pour nous, les salariés, retraités, chômeurs, paysans, jeunes… avec nos petits budgets toujours en baisse, s’offrir des repas de fête, gâter les enfants, cela devient bien difficile ! Mais les capitalistes, grands patrons, actionnaires, spéculateurs, les riches toujours plus riches grâce à la politique de leurs amis au pouvoir, vont pouvoir réveillonner sans compter – c’est le cas de le dire – aux quatre coins du monde, au soleil des îles, à la neige… Ils pourront même s’offrir la Bugatti Chiron à 2,4 millions d’euros ou le fameux tableau de Monet à quatre-vingt un millions de dollars ! « Ça roule pour eux », comme nous pouvons le lire chaque semaine en dernière page de notre journal, Informations ouvrières. 

Pourtant, le capitalisme en crise entraîne partout dans le monde des crises politiques en chaîne qui témoignent de l’impuissance des politiciens, à droite comme à « gauche », à imposer aux travailleurs et aux peuples la survie du système : détruire tous les droits ouvriers et démocratiques arrachés par plus de deux siècles de luttes ouvrières. En France, pour détourner les travailleurs des luttes sociales, ils agitent le hochet de l’élection présidentielle alors que la majorité des citoyens n’en attend rien : désintérêt, dégoût, rejet et colère qui monte, qui monte, qui monte… une petite bête qui leur fait bien peur ! 
Nous les connaissons bien, tous ces candidats aux primaires ! A gauche, M. Montebourg, ex-député de Saône-et-Loire – qui a pris l’habitude d’escalader le mont Beuvray comme Tonton qui, lui, escaladait la roche de Solutré –, n’a pas hésité en 2010, alors qu’il était président du conseil général de Saône-et-Loire, à augmenter très fortement l’impôt local départemental. Alors, le POI 71 avait demandé à le rencontrer. Nous avions été reçus par son chef de cabinet et avions proposé que M. Montebourg, avec les élus du conseil général, appelle la population à aller chercher l’argent qui manquait à son budget, à Paris, auprès du gouvernement Sarkozy-Fillon. Le POI n’a jamais eu de réponse. Quant au candidat Valls et sa promesse de supprimer le 49.3, se rend-il compte seulement qu’il attise la colère et la haine ? A droite, après avoir fanfaronné et claironné son objectif de « casser la baraque », de détruire la Sécurité sociale, Fillon se voit obligé d’annoncer précipitamment qu’il n’y toucherait pas. 
Il y a leur objectif et il y a la réalité, la lutte des classes. Les cinq mois de combat contre la loi El Khomri laissent des traces, l’usage du 49.3 aussi. Ce gouvernement a fini de creuser un fossé infranchissable entre eux et nous ; la loi est passée mais les travailleurs sont toujours là, avec leurs organisations syndicales, prêts à défendre leurs acquis, leurs revendications. La seule issue viendra d’eux-mêmes, en s’unissant, en s’organisant. Et le POI n’a pas d’autre ambition que d’aider à l’unité, à l’organisation des milliers, des millions de citoyens. Le cercle des militants ouvriers avec qui nous échangeons s’élargit, s’étoffe. La préparation de la conférence de délégués des comités de liaison et d’échanges, le 25 mars 2017, soulève beaucoup d’enthousiasme et nous ferons tout pour que ce soit un grand succès. 
Joyeuses fêtes à tous et confiance en notre classe ! 
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mercredi 21 décembre 2016

Editorial Informations Ouvrières n°432 - A nous de forger l’espoir

Editorial Informations Ouvrières n°432

A nous de forger l’espoir            mercredi 14 décembre 2016




A nous de forger l’espoir 
 Philippe Riché, membre du bureau national du POI
 Le suspense est insoutenable : combien seront-ils à se présenter à la primaire de la « gauche » ? En attendant, tous les candidats déclarés sont d’accord sur un point : tous veulent créer le « rassemblement le plus large possible »… pour accéder au second tour. Mais chacun le sait : il y a un programme pour se faire élire, et un programme pour gouverner, qui sont en général bien différents. 
 « De toutes les certitudes, la plus sûre est le doute. » Ce dicton colle bien aux événements politiques récents aux Etats-Unis, en Grande- Bretagne, en Italie et en France (primaires à droite, renonciation de Hollande, démission de Valls). Des pronostics sans logique dans une course politique chaotique. 
Dans ce paysage d’incertitude politique, où les aventuriers tentent de se frayer un chemin, la réalité de la situation dans laquelle se trouvent la classe ouvrière et la paysannerie, les jeunes, les chômeurs et les retraités, éclate au grand jour. 
 La parution des décrets d’application de la « loi travail » a dopé le patronat, les critères de licenciement économique ayant été assouplis. Une véritable frénésie s’est emparée des marchés financiers dans leur course à l’augmentation des profits, profitant de la fenêtre de tir que le gouvernement leur a offerte. 
 Dans de nombreux secteurs sont annoncées des fermetures d’entreprises, des suppressions d’emplois, des restructurations, des délocalisations. Des pans entiers de l’industrie sont en train d’être détruits. Devant l’ampleur du phénomène, le gouvernement a dû faire semblant de s’émouvoir. 
 La résistance grandit, qui cherche à lever les obstacles à la mobilisation unie des salariés avec leurs organisations. 
 Pas loin de chez moi, ce sont les dix-sept salariés d’une entreprise de la métallurgie qui ont décidé de se battre pour empêcher la fermeture de leur atelier de fabrication, sous-division d’une multinationale américaine (UTC) qui emploie près de deux cent mille salariés dans le monde. 
 Dans mon département, ces dernières semaines, ce sont les hospitaliers qui ont fait grève et manifesté contre la fermeture d’une maternité, les cheminots du Technicentre SNCF contre un plan de cent vingt suppressions d’emplois (avec le département voisin), et aussi les postiers. 
 Industrie, services publics frappés par la course à leur privatisation, partout la même question se pose : comment faire pour empêcher ce saccage ? 
 Elle se pose aussi dans l’agriculture, où les paysans n’en peuvent plus. Alors, ils cherchent à s’organiser pour se sauver de la faillite qui conduit certains au suicide. J’ai participé dernièrement à une petite réunion de viticulteurs et d’éleveurs en Maine-et-Loire, avec des syndicalistes paysans. Les revendications ont été clairement définies : entre autres, des prix rémunérateurs fixés, et garantis par l’Etat, qui permettent de couvrir les coûts de production et d’assurer aux paysans un revenu leur permettant de vivre normalement. 
Nous savons que les moyens existent pour faire aboutir nos revendications, qui se heurtent aux exigences des marchés financiers, des spéculateurs, des actionnaires nombreux à être milliardaires. 
 Mises bout à bout, nos revendications pourraient constituer une ébauche de programme politique. 
 Les comités de liaison et d’échanges (CLE), dans lesquels ces discussions se mènent, ont commencé à désigner leurs délégués pour la conférence nationale du 25 mars 2017. 
 Car notre conception du « rassemblement le plus large possible » est à l’opposé des manoeuvres électoralistes conduisant à l’impasse. Nous n’irons pas où ils veulent nous conduire. 
C’est dans la « lutte des classes », dans l’alliance des ouvriers et des paysans, et non pas dans la « lutte des places », que nous menons notre combat : l’aide au rassemblement des exploités, dans l’unité avec leurs organisations, pour dégager le chemin vers la démocratie. 
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Editorial Informations Ouvrières n°431 - mercredi 7 décembre 2016

Editorial Informations Ouvrières n°431

Un de plus                                   mercredi 7 décembre 2016 




 
Le point de vue de Lucien Gauthier, rédacteur en chef 
Après Cameron, démissionnant suite au référendum sur la sortie de l’Union européenne de la Grande- Bretagne ; Sarkozy et Juppé sèchement battus lors de la primaire à droite ; Hollande qui s’en va, c’est au tour de Matteo Renzi de démissionner après le vote non massif au référendum en Italie. 
Les sommets de l’Union européenne et les médias cherchent à se rassurer avec l’élection d’un candidat écologiste contre le candidat d’extrême droite en Autriche. Ils oublient qu’au premier tour, le parti socialiste et le parti de droite ont été éliminés en recueillant à peine 10 % des voix. Ce sont là l’expression de la crise de tous les gouvernements de l’Union européenne et celle de la crise de dislocation de l’Union européenne menacée maintenant d’une tempête financière suite au référendum italien (lire page 10). 
La décision du président bonaparte, Hollande, maître en théorie des institutions antidémocratiques de la Ve République, de ne pas se représenter est une première dans l’histoire de la Ve République. Elle exprime non seulement une crise politique paroxystique de son gouvernement, mais avec le résultat de la primaire à droite, c’est le régime tout entier qui est frappé. La mobilisation durant cinq mois des travailleurs avec leurs organisations contre la loi El Khomri a été un facteur d’accélération de cette crise. En effet, tous les gouvernements sont pris en tenaille entre les exigences du capital financier et la résistance des travailleurs. 
L’annonce de la candidature de Valls afin de prolonger et d’amplifier cette politique, puis la nomination de Cazeneuve, ministre de la police, comme nouveau Premier ministre, indiquent que la crise de décomposition se poursuit avec ses risques de coups tordus, d’attentats, d’état d’urgence, de répression antisyndicale. Hollande part, mais sa loi travail demeure, comme les attaques contre l’hôpital, l’école, la Fonction publique, qui seront utilisées par ses successeurs pour avancer encore dans les « contre-réformes ». 
Il est une évidence, en effet : de gauche ou de droite, le prochain président et son gouvernement seront sommés de mettre en oeuvre plus avant les exigences du capital financier, qui sont de faire table rase de tout ce qui a été acquis et notamment depuis 1945. Comme en témoigne le rejet massif à chaque scrutin (véritables « insurrections électorales » selon les termes d’un commentateur), l’issue pour les travailleurs ne se trouve ni dans des replâtrages ni dans les combinaisons politiques. 
Du fait des nouvelles exigences du capital financier, qui sont de tout détruire (fonction publique, Sécurité sociale, Code du travail, etc.), un choc est inévitable entre le capital et le travail. 
Pour se défendre, pour balayer toutes ces politiques, les travailleurs devront briser les reins de l’offensive du capital financier, du capital financier lui-même. 
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jeudi 1 décembre 2016

Editorial Informations Ouvrières n°430 -Casting

mercredi 30 novembre 2016
par  POI National 

Editorial Informations Ouvrières n°430

Casting


Le point de vue de Lionel Parlant, membre du bureau national du POI 
Malgré des semaines de matraquage autour du casting, tout juste un inscrit sur dix aura pris part au jeu désignant Fillon comme le candidat du camp de « la droite et du centre ». 
Que ce soit sur le nombre de fonctionnaires à supprimer ou le nombre d’heures de travail au-delà des trente-cinq heures qu’il faudra imposer aux salariés, leurs incantations n’auront pas masqué que leur seul désaccord reposait sur la méthode choisie – tout autant susceptible de s’adapter – pour poursuivre la casse des acquis que la classe ouvrière a arrachés et défendus au cours des dernières décennies. 
Tous « s’inscrivent dans le mouvement de renforcement du dialogue social au niveau des entreprises porté par les dernières lois du quinquennat socialiste (Sapin, Rebsamen, El Khomri)... Tous les deux reprennent à leur compte les grands principes du rapport Combrexelle : décentralisation du dialogue social et limitation du Code du travail à quelques grands principes » (Le Figaro, 24/11/2016). 
Retenant les leçons de la mobilisation contre la loi travail, ils ne voient pas leur action dans un autre cadre que son application, s’interrogeant sur la capacité à intégrer ou affronter directement les organisations ouvrières qui ont appelé à la combattre. 
C’est toute leur inquiétude et le signe d’un régime au bord de l’implosion : comment répondre aux exigences de destruction dictées par le capital tout en contenant la lutte des classes qui se mène dans tout le pays ? 
Pour la première fois depuis qu’il est actionnaire de la CNR (Compagnie nationale du Rhône), le groupe Suez fait face à la détermination de ses salariés en grève reconductible depuis le 22 novembre contre un projet de réorganisation qu’il présentait incontournable pour tous. 
A La Poste, malgré la certitude de ses dirigeants d’avoir contourné l’opposition aux réorganisations avec le rapport Kaspar, centre après centre, les agents décident de l’action face à la remise en cause des tournées, des emplois et de leurs régimes de travail. Dans les mêmes dispositions que les prétendants au trône suprême à l’Elysée, la direction de l’entreprise, qui redoute la propagation des conflits, soumet un texte aux organisations syndicales qui n’a pour autre fin que de miser sur l’accompagnement de sa politique de saccage menée jusque-là. Pour elle, une seule voie possible : l’achèvement de ses plans en portant un coup majeur à la capacité du facteur d’être titulaire de sa tournée, la réalisant en vacation matinale continue selon le régime de travail qu’il aura choisi, le moins flexible. Lors d’une réunion de la fédération de la CGT à ce sujet, un responsable lâche : « On est à un tournant ! » Dans la profession comme ailleurs la pression est énorme. 
C’est pourquoi le gouvernement compte lui aussi déployer ses arguments pour se présenter comme apte à poursuivre l’ouvrage. Hollande revendique de disposer de Laurent Berger qu’il nomme « ministre du Travail bis  » quand Cambadélis en appelle aux syndicats pour « dépasser le parti et tout remettre à plat » (La Croix, 24/11/2016). 
Ces implorations désespérées risquent de rencontrer un succès très limité. 
Dans les réunions des comités de liaison et d’échanges, les travailleurs témoins des menaces qui planent sur l’indépendance de leurs organisations syndicales cherchent à aider au déroulement de la lutte des classes. 
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