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vendredi 21 décembre 2018

Lettre du bureau national du POI réuni le 15 décembre 2018 à tous les adhérents

Lettre du bureau national du POI réuni le 15 décembre 2018 à tous les adhérents

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Après un mois de mobilisation des gilets jaunes L’hostilité contre Macron s’approfondit

Après un mois de mobilisation des gilets jaunes L’hostilité contre Macron s’approfondit

mercredi 19 décembre 2018
par  poi38
Après un mois de mobilisation des gilets jaunes

L’hostilité contre Macron s’approfondit
Macron : « Je n’ai pas vu le départ de feu. Il faut un canadair pour l’éteindre... »
« En haut », c’est la panique
Après avoir dû reculer sur la hausse des taxes sur les carburants, sur le gaz et l’électricité, Macron, quelques jours plus tard, a été contraint d’annoncer des mesures qui, certes, ne répondent pas aux revendications, aux exigences des « gilets jaunes », mais dont il se serait bien passé. Dans une interview aux Échos, Édouard Philippe rappelle que les annonces de l’exécutif vont coûter 10 milliards d’euros, et qu’elles vont faire passer le déficit budgétaire de 2,8 % à 3,2 %, ce qui provoque l’inquiétude de l’UE et des gouvernements de tous les pays européens.
Le quotidien patronal L’Opinion révèle que le lendemain de son allocution télévisée du 10 décembre, Macron a réuni les parlementaires LREM et Modem. Le journal dévoile ses propos : « J’ai sous-estimé la profondeur de la crise sociale. Je n’ai pas assez vu le départ de feu, il a ensuite fallu un Canadair pour l’éteindre. »
Ce 18 décembre, le gouvernement annonce une prime exceptionnelle de 300 euros pour calmer la colère des forces de l’ordre...
Mais le mouvement de fond, dont les « gilets jaunes » et dans sa foulée la mobilisation des lycéens sont l’expression inédite, ne cesse pas.
« C’est à quitte ou double que Macron va aborder 2019 »
L’enjeu ? Préserver – tant que c’est possible, et si c’est possible – le quinquennat, les réformes prévues. Le Monde, dans son édition du 19 décembre, fait part de son inquiétude : « C’est à quitte ou double que Macron va aborder 2019. Non pas qu’il soit contraint à la démission à laquelle l’invitent sans ménagement les “gilets jaunes”. Mais s’il ne parvient pas à répondre de façon convaincante, c’est une autre forme de démission qu’il pourrait connaître : l’enterrement des réformes emblématiques qui sont à l’agenda et la paralysie de son ambition réformatrice. »
Dans son interview aux Échos, Édouard Philippe affirme : « Notre objectif est de continuer à transformer, à moderniser le pays. » »
C’est dans cette situation que, dans sa lettre aux adhérents, le bureau national du POI déclare : « Toutes les questions politiques accumulées depuis des années se retrouvent posées au grand jour par l’irruption de ces travailleurs : parce qu’ils veulent vivre, ils veulent en finir avec les fausses alternances politiques, avec des institutions qui les étranglent depuis des années (…). »
Oui, dans ce contexte, renforcer, élargir, franchir une étape dans le regroupement et l’organisation d’une force politique, de tout ce réseau de militants, de travailleurs, de jeunes d’appartenances diverses, dans le cadre du CNRR est d’une importance capitale.
45 % des smicards ne toucheront pas la prime d’activité
Informations ouvrières dans son précédent numéro et de nouveau cette semaine revient sur la réalité des mesures annoncées par Macron le 10 décembre et dont Le Monde indique qu’elles devraient concerner 15 millions de Français. Parmi ces mesures, c’est par le biais de la prime d’activité que les salariés au niveau du SMIC doivent être augmentés de 100 euros.
Citant un chiffrage de l’Assemblée nationale, Le Parisien dans son édition du 18 décembre écrit : « 45 % des smicards en sont exclus. »
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L'EDITO et les premières pages d'INFORMATIONS OUVRIÈRES N° 534 - jeudi 20 décembre 2018

Editorial Informations Ouvrières n°534

5e acte...


mercredi 19 décembre 2018
par  POI National 







À chaque acte de la pièce qui se joue en France depuis cinq semaines, le gouvernement et ses soutiens ont tenté d’intimider les gilets jaunes pour les empêcher de manifester. Et malgré une répression policière d’une brutalité extrême, la détermination des manifestants est intacte. Samedi dernier à travers le pays, dans les villes, aux péages, sur les autoroutes, devant les dépôts de bus et les centres commerciaux, sur les ronds points, les gilets jaunes ont exprimé qu’ils ne se satisferaient pas des annonces de Macron le 10 décembre. C’est une question essentielle, ils veulent vivre et ne se contenteront pas de ce que leur a concédé ce gouvernement.
Après avoir longtemps joué la stratégie du pourrissement, Macron et ses soutiens prennent les devants en assurant le service après-vente de l’enfumage. Il n’y a pas un plateau télé, pas une émission de radio où l’on ne voit un député LREM ou un ministre expliquer que les « promesses » de Macron seront tenues même s’ils ne savent pas encore très bien comment. Pour qui prennent-ils les Français ?
Ils tenteront sûrement de mieux nous expliquer à l’occasion du « grand débat national ». Mais les gilets jaunes l’accepteront-ils ? Depuis cinq semaines, leur message est clair et c’est : « Macron démission. » Avec ces deux mots, ils démontrent qu’ils ont parfaitement caractérisé la politique de ce gouvernement. Il est là pour tout détruire : le Code du travail, les services publics, la Sécurité sociale, les retraites, le logement, l’école, et la liste n’est pas exhaustive car il ne doit rien rester. En scandant « Macron démission », les manifestants disent : c’est lui ou nous, c’est une question de survie.
Après de tels événements, Macron pourrat- il continuer son oeuvre de destruction ? Sûrement pas aussi facilement.
Personne ne sait quel sera le dénouement de cette mobilisation inédite, mais elle a d’ores et déjà démontré que le gouvernement peut reculer.
Face au blocage politique de tous ceux qui ont laissé à Macron les mains libres depuis son élection, les gilets jaunes ont remis les pendules à l’heure. Leur mouvement pose des questions politiques majeures.
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« On n’en peut plus !On n’en veut plus ! Il faut que ça change ! »

« On n’en peut plus !On n’en veut plus ! Il faut que ça change ! »

jeudi 13 décembre 2018
par  poi38 


Malgré la répression, les intimidations, après les annonces de Macron, sur les barrages, dans les assemblées, dans les manifestations,
Tous disent :
« On n’en peut plus !On n’en veut plus ! Il faut que ça change ! »
La semaine dernière, le Premier ministre annonçait un moratoire sur la hausse des taxes sur les carburants, sur le gaz et l’électricité. Au même moment, la mobilisation des « gilets jaunes » a gagné la jeunesse, les lycées, un peu plus mobilisés chaque jour, malgré une répression brutale.
En catastrophe, le lendemain de l’annonce de son Premier ministre, le chef de l’État est contraint de décider l’annulation pure et simple de la hausse des taxes sur le carburant, le gaz et l’électricité.
La puissance de la colère, qui depuis trois semaines exprime la révolte et l’aspiration de millions et de millions, a contraint le pouvoir à un recul.
Et de nouveau, notamment samedi, dans toute la France, dans une atmosphère de quasi-état de siège, les « gilets jaunes » se sont mobilisés.
Acculé, le président de la République vient, ce 10 dé­cembre, de faire de nouvelles annonces pour tenter de donner l’illusion qu’il cherche à répondre à la révolte.
« De l’enfumage », des « miettes », du « pipeau »...
À Marseille, à Rennes, comme au Boulou, à la frontière franco-espagnole, les gilets jaunes ne décolèrent pas après l’allocution d’Emmanuel Macron.
« On aurait dit qu’il était en train de lire son texte, on voyait bien qu’il n’y avait pas de sincérité du tout. Il n’y a rien », tranche Charlène, une trentenaire sans emploi de Rennes.
« La plupart des gilets jaunes ont bien compris que ce n’était que du vent, donc on ne lâchera pas. Et qu’il ne croit pas que le mouvement va s’essouffler et qu’on va lâcher l’affaire, hors de question ! On sera là tous les jours, à Noël, au Nouvel An, tant que ça ne bougera pas, on restera là ! », poursuit-elle.
Dans le Nord, sur un rond-point de Dunkerque, Xavier estime que les annonces de Macron ne sont que des « miettes ».
Au rond-point du Boulou (Pyrénées-Orientales), quelque 150 gilets jaunes ont écouté attentivement les mots du chef de l’État. « Il essaie de faire une pirouette pour retomber sur ses pattes. On voit bien que c’est de la poudre aux yeux », lance Jean-Marc.
« C’est de l’esbroufe, des effets d’annonce, du saupoudrage, on dirait même que c’est de la provocation », abonde Thierry, qui a enfilé le gilet jaune il y a quinze jours. « On est remonté à bloc, on est reparti au front », promet-il. Moins d’une heure après l’allocution présidentielle, le péage de l’A9 était entièrement paralysé en provenance d’Espagne.
« Peut-être que si Macron avait fait cette allocution il y a trois semaines, ça aurait calmé le mouvement, mais maintenant c’est trop tard », estime Gaétan, à Rennes, « pour nous, ce discours, c’est du pipeau ».
« Il est pris en otage donc il lâche quelques miettes », commente Jonathan, à Commercy (Meuse).
Mais « le fait qu’il ne revienne pas sur la suppression de l’ISF, c’est pire que tout. C’est par là qu’il a allumé la mèche et il n’éteint pas l’incendie », fustige à Montceau-les-Mines Pierre-Gaël. Globalement, « Macron n’a pas pris la mesure de ce qui se passait ».
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jeudi 20 décembre 2018

L'EDITO et les premières pages d'INFORMATIONS OUVRIÈRES N° 533 du jeudi 13 décembre 2018


Editorial informations Ouvrières n°533


Macron : les patrons ne paieront rien

mercredi 12 décembre 2018
par  POI National 




Macron : les patrons ne paieront rien 

Dominique Canut, membre du bureau national du POI

De manière très solennelle, lundi soir, Emmanuel Macron a annoncé un certain nombre de mesures qui montrent que, oui, il est possible de le faire reculer. Mais est-ce suffisant ? Bien évidemment NON !
Les gilets jaunes et le mouvement ouvrier considèrent à juste titre que ces mesures sont loin du compte. Mais pire, ils savent que ce sont les salariés, les travailleurs et les retraités qui paieront ces mesures. L’« augmentation du SMIC » est un mensonge : son taux horaire n’augmente pas, il s’agit de la prime d’activité. Cela se fera sans que le patronat ne mette la main à la poche. Les heures supplémentaires défiscalisées, comme l’avait fait Sarkozy en 2007 et 2012, seront désocialisées, c’est-à-dire exemptes de cotisations sociales et patronales. Au-delà du fait que les heures supplémentaires génèrent du chômage, qui effectue des heures supplémentaires régulièrement ?
Rien concernant les retraités qui ont vu leur pouvoir d’achat s’effondrer, leurs pensions ayant été désindexées de l’augmentation des prix. Vingt-cinq euros, voilà le cadeau de Macron en restituant la hausse de la CSG – et encore, pas pour tous – seulement à ceux qui ont une pension jusqu’à 2 000 euros. Aucune augmentation du point d’indice pour les 5,2 millions de fonctionnaires… Les exonérations pour les patrons continuent, pas un centime ne sortira de leur poche. C’est une nouvelle fois la sacralisation du capital. Pourtant, la fraude, l’évasion et l’optimisation fiscales, le CICE et toutes les mesures dites pour l’emploi s’évaluent à des centaines de milliards, et pour quels résultats ? Ce serait à la solidarité nationale de s’autofinancer. Ce sont les travailleurs, les jeunes, les retraités, qui devraient payer les mesures annoncées par Macron. Et il annonce déjà qu’il faudra tenir le cap du budget pour garder les 3 % de déficit exigés par Bruxelles. C’est-à-dire moins de services publics, moins de fonctionnaires, moins d’écoles publiques, moins d’hôpitaux, moins de tout ! Macron reste dans sa logique, il en appelle même à l’aide des partis politiques et des directions des organisations syndicales pour qu’au final les ultra-riches soient toujours plus préservés.
Mais les gilets jaunes ne s’y trompent pas, ils sont toujours déterminés, leur mobilisation reste intacte et ils ne renoncent pas à l’action. « Macron démission », cette clameur concentre en elle-même toute la colère qu’expriment les gilets jaunes.
De la même manière, dans les entreprises, les services, s’organisent des assemblées générales avec les organisations syndicales pour qualifier les revendications et pour décider y compris de la grève pour les faire aboutir.
Macron n’a rien annoncé concernant les revendications des lycéens, sur la réforme du bac, sur Parcoursup, etc. alors que ces revendications sont profondément ancrées chez les lycéens. Son seul mot d’ordre : les patrons ne paieront rien. Sous une forme ou sous une autre, la jonction entre les gilets jaunes et le mouvement ouvrier s’organise et paraît maintenant inévitable.
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mardi 11 décembre 2018

LS VEULENT VIVRE, ILS ONT RAISON !...Une immense colère s’exprime dans tout le pays. La crise s’approfondit au sommet

ILS VEULENT VIVRE, ILS ONT RAISON !

Une immense colère s’exprime dans tout le pays. La crise s’approfondit au sommet

jeudi 6 décembre 2018
par  poi38        

Dans Informations ouvrières cette semaine : échos de nos correspondants dans les barrages, les manifestations du samedi 1er décembre (pages 3 à 7)
Des centaines de milliers exigent :
– l’augmentation des salaires, des pensions ;
– l’annulation de la hausse des carburants et de la CSG.

ILS VEULENT VIVRE, ILS ONT RAISON !
Une immense colère s’exprime dans tout le pays. La crise s’approfondit au sommet.
Le Premier ministre vient d’annoncer ce mardi 4 décembre un moratoire de six mois sur la hausse de la fiscalité sur les carburants, le gel des tarifs du gaz et de l’électricité pendant l’hiver. Une concertation sur la transition énergétique s’étalera sur trois mois (…).
Un titre repris par la quasi-totalité des quotidiens.
Depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », l’exécutif répétait : « Le cap est bon, nous le maintenons. » Stanislas Guérini, nouveau patron de La République en marche, déclarait il y a deux jours au Parisien : « Il ne faut pas de moratoire sur les taxes sur les carburants. Cela ne ferait que décaler dans le temps une décision déjà prise. » Ce mardi, peu de temps avant le discours de Philippe, le même se prononçait finalement pour un moratoire (…).
Les reportages envoyés en très grand nombre à la rédaction d’Informations ouvrières le disent mieux que de longs discours : une colère énorme, contenue jusque là par le blocage politique, par la paralysie des uns et des autres, s’exprime. Elle vise Macron, son pouvoir, son gouvernement, leur politique (…).
Macron a usé, et plus encore que ses prédécesseurs, de la posture du bonaparte dictant ses volontés comme le lui permettent les institutions de la Ve République et, aujourd’hui, c’est contre lui que tout se concentre.
Face à ce qui « monte », la panique
Sur BFM TV, le chroniqueur économique, Nicolas Doze, qui n’a jamais de mots assez forts pour exiger toujours plus de remises en cause de toutes les conquêtes sociales, lâche, funèbre, dans sa chronique du 3 décembre : « S’il y a une mesure urgente à prendre, c’est l’augmentation du SMIC. Nous ne sommes plus face à une crise sociale, mais face à une crise politique. Une décision forte doit être prise, si on ne veut pas que la “baraque explose”. (…) »
Pour aider le gouvernement à trouver une porte de sortie, de la CFDT et du PS notamment viennent les propositions de concertations, d’états généraux, de « Grenelle » du pouvoir d’achat… Le patron du Medef s’exprime dans Le Parisien le 4 décembre : « Il est sûr qu’en voulant aller vite, trop vite, sans explication, le gouvernement a court-circuité les corps intermédiaires. Sur un certain nombre de sujets, le gouvernement aurait dû prendre plus le temps du dialogue et de la concertation. Il n’est pas trop tard. Je propose, comme d’autres, un moratoire sur les augmentations de taxes sur les carburants prévues en janvier, le temps que les représentants des gilets jaunes, en tous les cas les “modérés” qui ont des revendications raisonnables, se mettent autour de la table et discutent. » Le même se prononce pour la hausse du SMIC, conditionnée bien sûr à une baisse des cotisations… (…)
L’AFP note : « Partout en France, les appels à se mobiliser un quatrième samedi de suite ont été maintenus », et rapporte : « Le président s’est rendu dans l’après-midi dans le chef-lieu de la Haute-Loire “pour témoigner personnellement et directement de son respect et de son soutien aux agents” après l’incendie du bâtiment samedi lors d’un rassemblement de “gilets jaunes”. Le chef de l’État, dont la cote de confiance a atteint son plus bas niveau (23 %, – 6), selon un sondage Ifop-Fiducial, a été hué et insulté à sa sortie par une poignée de manifestants. Ailleurs, les blocages continuaient et plusieurs stations-services étaient fermées pour rupture de carburant. “Ils font ça pour qu’on lève le camp et qu’on rentre chez nous, mais on ne va pas bouger”, a dit Lionel Rambeaux, soudeur, à un barrage à la sortie du Mans. Un autre, qui travaille “dans le médical” : “Tous les gouvernements, ils se sont gavés pendant trente ans.” (…)
Sans préjuger de ce qui va se passer, un mouvement de fond est au centre de toute la situation : c’est le mouvement de ces centaines et centaines de milliers qui disent : « Assez ! On veut l’augmentation des salaires ! On veut l’annulation des hausses ! On veut vivre ! » Ils ont raison !
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L'EDITO et les premières pages d'INFORMATIONS OUVRIÈRES N°532 du jeudi 6 décembre 2018




Editorial Informations Ouvrières n°532


Des exigences vitales qui demeurent posées

mercredi 5 décembre 2018
par  POI National 




Des exigences vitales qui demeurent posées

Maryse Launais, membre du bureau national du POI

Depuis trois semaines, un mouvement de fond traverse tout le pays. Parti du refus de la hausse des taxes sur les carburants, il porte des exigences démocratiques et sociales vitales. Par milliers et par milliers, travailleurs, jeunes, retraités, ils disent : « Assez des salaires et des retraites bloqués, assez d’un pouvoir d’achat qui n’arrête pas de baisser. Assez des conséquences des politiques menées par tous les gouvernements depuis des décennies qui détruisent les emplois, qui liquident les services publics… »
Par milliers, ils exigent la démission de Macron qui concentre sur lui toute la colère. Au même moment, la presse fait état des exigences établies ici et là par des gilets jaunes. Certains écrivent : « Députés de France, nous vous faisons part des directives du peuple pour que vous les transposiez en lois (…). Obéissez à la volonté du peuple. Faites appliquer ces directives. » Tout le monde pense aux cahiers de doléance de la Révolution française.
Souvent, la défense de certaines conquêtes ouvrières y est consignée : « Le système de retraite doit demeurer solidaire et donc socialisé. Pas de retraite à points ! »
Tous disent : « Nous ne voulons plus de ce gouvernement, de cette politique. » Ils n’attendent rien de cette Assemblée croupion. Ce qui s’est exprimé sous la forme du dégagisme dans les derniers élections ressurgit aujourd’hui de manière explosive, ébranlant tout le pouvoir. C’est bien cela qui terrorise, au plus haut niveau.
À Paris, le 10 novembre dernier, nous étions 2 500 militants, venus des quatre coins de la France, à l’appel du Comité national pour la résistance et la reconquête, pour la défense de toutes les conquêtes arrachées en 1936 et 1945, mais aussi celles de la République : pour aider à la résistance, construire partout des comités et forger ensemble une authentique force politique pour la satisfaction de toutes les revendications.
Alors, naturellement, nous sommes nombreux, aujourd’hui sur les barrages, dans les manifestations, avec Informations ouvrières, pour dialoguer.
N’en déplaise à tous ceux qui aujourd’hui calomnient ce mouvement, la lutte des classes n’est pas un scénario écrit à l’avance.
Au moment où s’expriment, sous une forme que personne n’avait vu venir, les exigences vitales de millions et de millions , la volonté monte dans les organisations syndicales, de poser les revendications. « C’est le moment », se disent bien des militants, comme le montrent des correspondances parvenues à Informations ouvrières.
Les lycéens l’ont compris qui exigent le retrait de Parcoursup et de la réforme du bac, qui va exclure en masse du droit à poursuivre leurs études les enfants de ceux qui n’arrivent plus à boucler leur milieu de mois.
Macron, le patronat, les tenants du système s’affolent. Dans cette panique, Macron, tout en déchaînant la répression, en particulier contre la jeunesse, effectue ce 4 décembre, par la voix de son Premier ministre, ce que la presse souligne comme étant son premier recul. Mais les exigences exprimées dans tout ce surgissement demeurent posées.
Dans cette situation, multiplions, dans les quartiers, dans les entreprises, les réunions appelées par le Comité national de résistance et de reconquête !
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1er décembre, de 10h00 à midi : deuxième manifestation des « gilets jaunes » à La Tour du Pin (Isère)

Article paru dans INFORMATIONS OUVRIÈRES N° 532 du 6/12/2018

1er décembre, de 10h00 à midi : deuxième manifestation des « gilets jaunes » à La Tour du Pin (Isère)

La police municipale et la gendarmerie ont sécurisé les routes, interdites d’accès sur le parcours de la manifestation. La manif’ vient de partir du rond-point d’accès à l’autoroute.

Trois tracteurs, conduits par de (très) jeunes agriculteurs, ferment la marche. Sur le panonceau accroché à la fourche avant, dominant la queue de manifestation : « 1 agriculteur sur 3 avec moins de 350 euros par mois. 1 suicide tous les deux jours. LA MORT EST DANS LE PRE ! » De nombreux gilets jaunes sont couverts d’inscriptions, des manifestants portent des pancartes :
«Ceux qui ne sont rien  mais qui font tout en ont ras-le-bol », « Macron, lâche mon pognon ! », « Manu, tu pollues notre quotidien », « Macron, tes « réformes » on n’en veut pas ! », « Retraités nous sommes volés, les gros bourgeois sont assistés»,  « Macron, nous ne sommes pas des vaches à lait », «Justice fiscale : Rends l’ISF d’abord », « Mes impôts ne servent pas à engraisser tes copains », « les riches + riches, les pauvres + pauvres… Céder un peu c’est capituler beaucoup. Arrêter les augmentations sur tout, c’est le peuple qui ne fait que subir, ras-le-bol d’être otages », « Fier d’être un gaulois réfractaire. Taxes = prétexte pour vous et vos copains », « Qui sème la misère récolte la colère ». 
Dans le cortège chacun cherche un voisin, un ami, un camarade...

On me frappe sur l’épaule. « Tu me reconnais ? J’étais à la réunion LFI  des législatives... » Et nous discutons de nouveau, longuement. Pendant ce temps, plusieurs fois, le mot d’ordre, qui sera le plus repris, est lancé : « Macron démission ! »
Deux marseillaises et un chant des partisans plus loin, le camarade repart avec le « tiré à part » d’IO (que la poste n’a toujours pas livré) et l’appel du CNRR du 10 novembre. Il donne son adresse mél, intéressé par la prochaine réunion du CLRR.
Des camarades qui se sont réunis plusieurs fois en CLRR sont là. Personne d’entre nous ne connaît les organisateurs. Les 500 manifestants forment un cortège compact, « bon enfant » certes, mais déterminé. Deux fois au moins, décembre 1995 contre le plan Juppé refait surface : « Tous ensemble, tous ensemble... »
Un enseignant retraité : « Je m’étais beaucoup impliqué dans LFI… Ce mouvement, cette manif, c’est un vrai bol d’air. J’espère que ça va déboucher sur quelque chose, et ne pas retomber. » Il prend le recto-verso d’IO, et l’appel du 10 novembre. « Vous étiez drôlement nombreux ! C’était où ? »…

D’anciens parents d’élèves viennent saluer la camarade enseignante du POI, récemment retraitée... Un camarade me rejoint. Il a deux IO. L’un est immédiatement acheté par un responsable local de LFI. Un retraité se joint à notre conversation. Il a perdu près de 500 euros sur l’année avec l’augmentation de la CSG. Il est « à l’euro près tous les mois ». Préoccupé par les maladies engendrées par la pollution, il développe le sujet et ajoute : « Ils taxent l’essence pour les voitures, mais les porte-conteneurs, qui polluent des millions de fois plus, ils n’y touchent pas ! ».
On arrive sur la place centrale. Au mégaphone, un organisateur propose 2 minutes de silence : « En faisant du bruit on n’est pas entendus… Essayons le silence. » Tout le monde s’assoit… Et ensuite : Marseillaise.

Monsieur Darmanin s’est récemment répandu sur les ondes afin de tenter de populariser un gros mensonge : sous les gilets jaunes se cacheraient les chemises brunes de l’extrême-droite ! Une insulte qui ne manque pas de sel puisque monsieur Darmanin est ministre d’un gouvernement qui non seulement légalise l’envoi de la police dans les facs au mépris des franchises universitaires, mais de plus permet aux forces de l’ordre d’enfoncer les portes d’un local étudiant parce que s’y étaient réfugiés des migrants, afin d’organiser ensuite le tri sur un seul critère : la couleur de peau !

Juste après la dispersion de la manif’, conversation  à bâtons rompus avec deux des cinq organisateurs.
- La Marseillaise, dans ce contexte, ça n’a rien à voir avec le racisme, c’est directement en relation avec 1789, la Révolution : pour le pouvoir au peuple et Macron démission.
- Oui, on avait un peu peur au début… On n’a pas l’expérience. C’est pour ça qu’on s’est adressés aux syndicats. Mais on s’est fait jeter.
- Ça commence à changer. Il faudrait reprendre contact. Se réunir…
- On y pense. Il faut s’organiser… On ne sait pas trop comment faire. Quand on parle d’organisation, certains nous traitent de fachos ! Pourtant, l’organisation, c’est indispensable.
La discussion continue… A partir de la page d’IO et de l’appel du CNRR. Le porte-parole prend le numéro du journal de la semaine passée avec les trois pages de reportage sur les gilets jaunes. Il laisse son adresse mél pour pouvoir être invité à la prochaine réunion de CLRR.

Le correspondant local d'IO 


Un petit film  réalisé pendant la dernière manifestation des<< gilets jaunes>> le 1 er décembre à la Tour du Pin.(38)