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jeudi 21 février 2019

Grand débat, propagande effrénée, calomnies contre les Gilets jaunes... C’est L’escalade pour tenter de faire reculer Opération d’« union nationale » derrière Macron.....

Grand débat, propagande effrénée, calomnies contre les Gilets jaunes... C’est L’escalade pour tenter de faire reculer

mercredi 20 février 2019
par  poi 38

Grand débat, propagande effrénée, calomnies contre les Gilets jaunes...
C’est L’escalade
pour tenter de faire reculer
Opération d’« union nationale » derrière Macron
Depuis plusieurs jours, vaste campagne contre l’antisémitisme à l’appel
de la quasi-totalité des partis, des directions confédérales syndicales, relayée par tous les médias.
C’est une évidence qui ne souffre aucune discussion : l’antisémitisme est une abomination.
En tant que tel, il doit être condamné sans appel et combattu avec la plus totale fermeté.
Mais s’agit-il de cela ?
Le chef de l’État en personne monte en première ligne. Le même, il y a quelques mois, voulait réhabiliter Pétain. Les deux positions sont pour le moins irréconciliables. Alors de quoi s’agit-il ? Depuis une semaine, une campagne hallucinante, haineuse, se déchaîne pour tenter d’assimiler Gilets jaunes et antisémitisme. Ce n’est pas nouveau. Dès le début du mouvement des Gilets jaunes, il y a trois mois, immédiatement ces derniers ont été traités de « racistes », de « xénophobes », d’« antisémites »… Malgré une répression systématique, malgré l’enfumage, le piège du grand débat, le mouvement ne reflue pas.
Climat de lynchage politique et médiatique contre les gilets jaunes
Alors, les éditorialistes, pour ne citer qu’eux, s’alarment et s’acharnent. Le quotidien patronal L’Opinion publie une chronique intitulée « 50 000 Gilets jaunes contre la démocratie », dans laquelle on peut lire : « Quand pour 50 000 Français l’opposition entre l’élite et le peuple (…) [est] sur le terrain de la haine de l’autre, alors ces 50 000 ont quitté les rives de la démocratie. »
Un climat de lynchage politique et médiatique. Il faut protéger ce régime usé jusqu’à la corde, ce gouvernement en crise, plus fragilisé que jamais, qui ne sait pas comment faire atterrir son « grand débat », mais qui entend poursuivre coûte que coûte sa politique de destruction de toutes les conquêtes sociales. C’est dans ce contexte qu’une opération d’union nationale est orchestrée. Plusieurs manifestations ont lieu ce mardi 19 février…
La « démocratie », ce serait eux, le gouvernement et tous ceux qui l’ont précédé ?
En tête de la manifestation parisienne, les principaux ministres du gouvernement. Ce gouvernement qui en ce moment même présente trois projets de loi dont l’objectif est d’en finir avec l’ensemble de la fonction publique et des services publics.
La démocratie, ce gouvernement qui par voie d’ordonnances fait passer les pires contre-réformes contre l’ensemble des conquêtes de la classe ouvrière ?
La démocratie, ce gouvernement qui, par la répression d’État, qu’il a décidée, est responsable de milliers de blessés, de centaines de mutilés ?
La démocratie, ce gouvernement qui entend faire passer une loi liberticide contre le droit de manifester et qui, dans son escalade totalitaire, a sérieusement envisagé de pénaliser l’antisionisme, instaurant de fait un délit d’opinion ?
La démocratie, tous ces partis qui se sont succédé à la tête des institutions de la Ve République pour mener à tour de rôle la même politique destructrice au service du capital financier et qui, pour cette raison, ont à juste titre été dégagés, balayés ?
Une politique que ce gouvernement totalement discrédité voudrait aujourd’hui mener jusqu’au bout.
Malgré et contre les obstacles, défaire Macron et sa politique
C’est précisément tout cela qui est massivement rejeté. Et le surgissement des Gilets jaunes est la première manifestation que personne n’avait vue venir de la révolte de l’immense majorité de la population. Parce que l’immense majorité veut la démocratie. Ces assemblées, où les Gilets jaunes refusent tous les représentants, tous les porte-parole autoproclamés et entendent bien contrôler leur mouvement, en sont une indication.
De même que ces assemblées syndicales où, dans les unions départementales, les unions locales, les militants décident localement la jonction avec les Gilets jaunes, discutent des moyens pour que leurs organisations jouent leur rôle, sans quoi elles risquent de disparaître. En contradiction totale avec toute union nationale autour du gouvernement, ces processus expriment le mouvement par en bas, pour passer malgré et contre les obstacles, pour défaire Macron et sa politique.
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L'EDITO et les premières pages d'INFORMATIONS OUVRIÈRES N° 541 du jeudi 21 février 2019





Informations Ouvrières n°541

mercredi 20 février 2019
par  POI National 



Faire céder le barrage

José Arias, membre du bureau national du POI

Depuis quatorze semaines maintenant, les Gilets jaunes ont fait irruption. Ils veulent la prise en compte immédiate de leurs revendications. « Gouverner, c’est faire croire », disait Machiavel. Un débat national est lancé. Des élus triés sur le volet sont réunis, la mise en scène faite pour impressionner. Pour ceux qui s’illusionnent encore : « Non ! Les enfants ! C’est moi qui donne le micro. Ce n’est pas une communauté autogérée. Je vous demande… de vous asseoir », ironise Macron devant une assemblée d’élus d’Outre-mer qui réclament eux aussi des mesures contre la vie chère.
Pour Castaner, Griveaux, la tâche est ardue, tout est bon pour cacher la misère. Les affreux de service et leurs collègues du gouvernement s’étranglent d’injures. À les entendre, Gilet jaune = antisémite, violent, factieux ; un vent mauvais soufflerait sur la France, nous serions revenus en 1934, l’Action française du colonel de La Rocque qui déboule sur les boulevards, tous les samedis, contre « la Gueuse »…
Et chaque samedi c’est le décompte macabre de mains arrachées, d’yeux crevés, de blessures de guerre.
À ce propos, l’AFP avait annoncé une condamnation par le Parlement européen de l’usage des lanceurs de balles de défense (LBD), en fait il n’en est rien. Le LBD, arme classée « non létale », est conforme pour l’Union européenne ! La répression est chirurgicale ! L’Union européenne de la liberté de manifester, c’est le LBD !
L’UE nous a habitués à ces positions alambiquées qui finalement vont toujours dans le même sens : l’Europe du fer et du charbon, c’est la fermeture des mines et des usines, l’Europe sociale, c’est la fin des droits sociaux, l’Europe laïque, c’est le respect des concordats, l’UE de la démocratie, c’est la monarchie espagnole issue du franquisme, le coup d’État permanent de la Ve République, l’UE solidaire des peuples, c’est la noyade de milliers de migrants en mer Méditerranée.
Les Gilets jaunes ont bien compris, c’est pourquoi ils exigent : « Macron, démission ! », ce président qui affirme toujours vouloir appliquer tout un train de mesures « conformes » aux directives européennes, contre la classe ouvrière : contre-réforme des retraites, suppression de 120 000 fonctionnaires, etc.
Mais depuis la grève du 5 février, la convergence possible entre Gilets jaunes et syndicats trouve sa voie dans nombre d’endroits, malgré le barrage organisé par les dirigeants des confédérations ouvrières. Dans un tract commun, on peut lire les revendications communes suivantes : « Augmentation immédiate des salaires, des traitements, des minima sociaux, des allocations et des retraites de 300 euros brut ; suppression de la hausse de la CSG pour les retraités ; suppression du CICE pour les groupes du CAC 40 et rétablissement de l’ISF ; conforter et rétablir le service public au service de la population dans tout le territoire ; stop au projet Macron contre nos droits à la retraite ; arrêt des licenciements et des fermetures d’entreprises qui impactent aussi les commerçants, les artisans, les paysans ; non à la loi anti-manifestation et antigrève… »
L’heure est au regroupement des forces organisées de la classe ouvrière et de la jeunesse pour faire céder le barrage se dressant contre la mobilisation et obtenir la satisfaction des revendications. C’est à cette tâche qu’Informations ouvrières, les adhérents du POI, s’affairent, en préparant avec des milliers d’autres la convention nationale des délégués des comités de résistance et de reconquête du 30 mars.
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Mobiliser, s’organiser pour bloquer Macron et sa politique - mercredi 13 février 2019

Mobiliser, s’organiser pour bloquer Macron et sa politique

mercredi 13 février 2019
par  poi 38 



« Pendant la crise, les travaux continuent »
(Le Monde, 13 février)
Mobiliser, s’organiser pour bloquer Macron et sa politique.
Le 5 février dernier, pour la première fois depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, trois cent mille travailleurs, militants syndicalistes, Gilets jaunes, ont manifesté au coude-à-coude à l’appel de la CGT, de Solidaires et de syndicats FO et FSU.
Une modification importante de la situation. Informations ouvrières cette semaine publie des appels, des reportages, des interviews, qui traduisent ce mouvement de fond dont parle la déclaration du bureau national du POI, ce mouvement par « en bas », cette « recherche qui traverse la classe ouvrière pour dégager les moyens de bloquer Macron et sa politique ».
Ce samedi 9 février, malgré la poursuite de la répression devenue systématique, pour la treizième semaine consécutive, des dizaines et des dizaines de milliers de Gilets jaunes, rejoints dans toute une série de départements et de localités par des syndicats CGT et FO, ont manifesté ensemble. Malgré et contre les obstacles, un nombre croissant de syndicats a appelé à se joindre aux manifestations samedi dernier. Pour la première fois, plusieurs de ces manifestations étaient appelées en commun par les Gilets jaunes et par les organisations syndicales.
« Un régime qui se fracture »
Au même moment, la crise politique vient de franchir une nouvelle étape. L’affaire Benalla commencée l’été dernier connaît de nouveaux rebondissements qui remontent jusqu’au cœur du pouvoir. Chaque jour, ou presque, des informations explosives pour Macron, pour son gouvernement, sortent dans la presse. Après les révélations sur les passeports diplomatiques qu’Alexandre Benalla continuait à utiliser après avoir été démis de ses fonctions, il est maintenant question d’affaires juteuses avec deux oligarques russes.
La responsable de la sécurité de Matignon a démissionné la semaine dernière. Hier, c’était au tour d’Ismaël Emelien, présenté comme le plus proche conseiller de Macron, d’en faire autant.
Quelles que soient les dénégations des uns et des autres, quelles que soient les ramifications de cette affaire, tous ces développements sont l’indication d’un pouvoir, d’un régime qui se fracturent, qui se décomposent.
Massivement rejeté, ce pouvoir en crise a alors recours à une répression sauvage. Pour la justifier, le gouvernement alimente, sur toutes les ondes, tous les plateaux télévisés, un véritable climat de haine contre les Gilets jaunes. Et le jour même où trois cent mille travailleurs avec leurs syndicats, avec les Gilets jaunes, manifestaient dans le pays, il fait passer en première lecture un projet de loi liberticide, remettant directement en cause le droit de manifester.
Le pouvoir a besoin de soutiens
Mais cela ne suffit pas. En crise, le pouvoir a besoin de soutiens. La semaine dernière, Macron a convoqué tous les partis à l’Élysée, tout cet « ancien monde » qu’il avait voulu balayer. Le même jour, à Matignon, Édouard Philippe convoquait les directions des organisations syndicales. Rien n’a filtré des discussions avec celles qui s’y sont rendues.
Mais dans une chronique en date du 12 février, le quotidien Le Monde note : « Pendant la crise, les travaux continuent. » De fait, l’ordre du jour du gouvernement pour poursuivre sa politique destructrice est chargé : le 11 février, débute à l’Assemblée nationale l’examen du projet de loi Blanquer contre l’école. Le 12 février, le Sénat achève l’examen du projet de loi Pacte, ouvrant la voie à de nouvelles privatisations. Et le 13 février, Agnès Buzyn présente au Conseil des ministres sa contre-réforme du système de santé…
Un fait n’a pas échappé au Monde : il y a huit jours, Jean-Paul Delevoye a repris les concertations avec les « partenaires sociaux » sur son projet de réforme des retraites, qui n’est pas une contre-réforme de plus, mais qui vise à en finir totalement avec le système de retraites arraché par la classe ouvrière en 1945.
D’un côté… de l’autre
D’un côté, le régime et ses soutiens. De l’autre, première indication de la révolte de l’immense majorité de la population, la révolte des Gilets jaunes, rassemblés depuis trois mois pour dire : « Macron démission », « ça suffit ! On n’en veut plus ! » Et en écho, le mouvement de la masse des militants ouvriers qui veulent défendre l’indépendance de leurs organisations, qui refusent qu’elles accompagnent tous les plans de destruction et qui veulent qu’elles fassent ce pour quoi elles sont faites.

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L'EDITO et les premières pages d'INFORMATIONS OUVRIÈRES N° 540 du jeudi 14 février 2019

Editorial Informations Ouvrières n°540



Le 5 février au coude-à-coude


mercredi 13 février 2019
par  POI National 




Le 5 février au coude-à-coude
Emmanuelle Perrière, membre du bureau national du POI
« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs » (article 35 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793).
Plus de deux siècles après l’adoption de cette déclaration, des milliers d’hommes et de femmes vêtus d’une jaquette jaune poursuivent avec détermination, depuis plus de douze semaines, leur mobilisation contre la politique du monarque au pouvoir et laissent éclater aux yeux de tous, y compris à l’étranger, les terribles injustices sociales que subit une frange toujours plus nombreuse de la population. Ces injustices sont la conséquence directe des politiques d’austérité menées depuis plusieurs années par tous les gouvernements successifs sous l’égide de l’Union européenne.
Cette politique ultralibérale qui accapare la majeure partie des richesses produites par les travailleurs au seul profit d’une minorité de capitalistes toujours plus riches constitue la feuille de route du gouvernement Macron.
Les Gilets jaunes face à cette politique ne cèdent pas, tout en faisant face à une répression féroce. Le 5 février, Gilets jaunes et manifestants syndicaux ont mêlé leur cortège. Ils ont appelé en commun à la grève et à manifester, exprimant l’aspiration à la jonction contre un gouvernement aux abois qui le même jour a fait voter à l’Assemblée nationale une loi instituant le délit de manifester. Macron déclare : « Je serai sans état d’âme quant au maintien de l’ordre » et ose demander à Maduro de respecter la démocratie.
Après avoir cosigné avec la CFDT un communiqué commun le 6 décembre condamnant « la violence dans l’expression des revendications », les directions des organisations syndicales réagissent toujours aussi timidement face à l’horreur de la répression d’État.
Il ne peut y avoir d’issue à la situation actuelle que dans la condamnation ferme sans équivoque de cette violence d’État et par la satisfaction des revendications des Gilets jaunes qui rejoignent celles des syndicats.
Avec son « grand débat national », le gouvernement Macron n’a d’autre objectif que de canaliser le mouvement en cours pour le faire refluer. Pour y arriver, il a besoin d’appui. Laurent Berger a déjà offert ses services en déclarant : « Nous devons éteindre collectivement l’incendie. »
Dans cette situation où le choc est inévitable avec un gouvernement isolé et qui ne peut plus compter que sur les « corps intermédiaires », en clair les syndicats d’accompagnement, rassembler la force qui aidera le mouvement de résistance et de reconquête déjà engagé à aller le plus loin possible est une urgente nécessité.
C’est tout le sens de la préparation de la convention nationale des délégués des CLRR convoquée le 30 mars prochain à Paris en lien avec l’intervention directe dans tous les mouvements en cours, dont notre hebdomadaire Informations ouvrières rend compte chaque semaine.
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dimanche 10 février 2019

5 février : les Gilets jaunes, des syndicats, manifestent dans tout le pays - jeudi 7 février 2019

5 février : les Gilets jaunes, des syndicats, manifestent dans tout le pays

jeudi 7 février 2019
par  poi 38 



5 février : les Gilets jaunes, des syndicats, manifestent dans tout le pays
Le 2 février, des dizaines de milliers de Gilets jaunes ont manifesté dans toute la France, pour le douzième samedi consécutif, en dénonçant particulièrement la répression sanglante déchaînée par le gouvernement : par centaines, des hommes, des femmes, souvent des jeunes, ont été blessés depuis le 17 novembre, pour certains grièvement, mutilés à vie par les grenades et les LBD.
Une sauvagerie sans précédent ! Mais les Gilets jaunes étaient encore là, en masse, bravant la répression, criant « Ça suffit ! », convaincus que Macron, dont ils ne cessent de réclamer la démission, devra finir par céder !
Et ce samedi encore, il y a eu de nombreux blessés parmi les manifestants, dont Louis Boyard, le jeune président de l’UNL, qui a appelé à ne rien lâcher et à manifester en masse le mardi suivant, 5 février.
Puis le 5 février, plus encore que les fois précédentes, Gilets jaunes et manifestants syndicaux ont mêlé leurs cortèges.
Face à ce gouvernement qui réprime, un mouvement de fond venu d’en bas se fraye un chemin malgré et contre les obstacles.
Dans plusieurs départements et localités, Gilets jaunes et syndicats ont appelé en commun à la grève et à manifester, exprimant l’aspiration à la jonction contre un gouvernement aux abois qui, le même jour, fait voter à l’Assemblée nationale une loi instituant le délit de manifester !
Louis Boyard, président de l’UNL,blessé à la manifestation du 2 février à Paris
« On ne lâchera pas ! »
« Je me suis pris un tir de grenade de désencerclement ou de LBD, pour le moment, on ne sait pas vraiment (…). Je suis entré aux urgences à 19 heures. J’ai attendu pendant trois heures et demie, parce que je n’étais pas tout seul. Il y avait énormément de Gilets jaunes à côté. Il y en avait qui avaient la mâchoire cassée, ou un bandeau sur l’œil, ou un impact sur le crâne. En vérité, j’étais un des plus chanceux : je n’ai été touché que sur le pied (…).
Et c’est comme cela tous les samedis ! Ce qu’il y a eu à Mantes-la-Jolie, en décembre, on ne l’oublie pas non plus ! La lycéenne de Grenoble qui a été défigurée, on ne l’oublie pas non plus ! Toutes ces violences policières, il y en a à toutes les manifestations, elles se sont presque banalisées. Derrière, il y a un responsable : c’est Christophe Castaner.
Du coup, je vais porter plainte, je veux obtenir justice. C’est Christophe Castaner qui est responsable (…). Je redemande à Christophe Castaner de recevoir une délégation de l’UNL (…).
Mardi, il y a la date du 5. Je ne vais céder ni à la violence ni à la peur. J’irai manifester mardi, j’irai bloquer des lycées mardi. Je me mettrai en grève. Je ne vais rien lâcher. Je vous invite à ne rien lâcher non plus, parce qu’un gouvernement qui utilise la violence, surtout contre sa jeunesse, c’est un gouvernement qui a peur, c’est un gouvernement qui est près de plier (…). On va gagner, on va les faire plier ! On se donne rendez-vous mardi 5, pour la grève générale, en bloquant les lycées, en ne cédant ni à la violence ni à la peur, pour interdire les LBD, pour mettre fin à Parcoursup, à la réforme du bac et à celle de la voie professionnelle, au service national universel, à toute la politique d’Emmanuel Macron qui fait qu’il est aujourd’hui minoritaire dans le pays. »
(Déclaration à sa sortie de l’hôpital, postée le 3 février.) 
Jérôme Rodrigues, Gilet jaune, blessé à l’œil par un tir de flash-ball le 26 janvier :
« On parle beaucoup de violences policières. Moi j’appelle cela de la violence gouvernementale. Et cette violence c’est la police qui l’applique parce qu’elle sert tout simplement de bouclier aux puissants qui tremblent sous la pression du peuple. »

Le bilan sanglant de Macron et de Castaner, à ce jour
– 124 blessés graves ;
– 20 personnes éborgnées par balles de LBD 40 ;
– 4 mains arrachées par des grenades GLI F4 ;
– 1 personne définitivement sourde ;
– plus de 2 000 blessés ;
– 12 morts en marge du mouvement.
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L'EDITO et les premières pages d'INFORMATIONS OUVRIERES N° 539 du jeudi 7 février 2019

Editorial Informations Ouvrières n°539

Un pouvoir aux abois
mercredi 6 février 2019
par  poi 38

Un pouvoir aux abois
Claude Brochard, membre du bureau national du POI
Comme Sarkozy et Guéant, l’éternel arrogant Macron sort soudainement, face à ses ennuis, une loi anti-manifestants, anti-droit de rassemblement. Deux mille cinq cents blessés, six mille gardes à vue parmi les Gilets jaunes, un parquet aux ordres. La ministre de la Justice prône la séparation des pouvoirs. Et elle entame l’indépendance des juges avec des ukases dénoncés par les avocats !
Les contrôles judiciaires fusent : interdictions de conduire ou d’aller dans la ville où ils travaillent !
Une majorité blâme les violences, mais l’action des Gilets jaunes n’est pas rejetée. Macron, enlisé, riposte : lettre aux Français, tournée des popotes, répression.
Ce pouvoir isolé blâme les oubliés qui font des efforts journaliers : retraités dans le besoin, travailleurs en recherche d’emploi, salariés pauvres, étudiants galérant… Pas des glandeurs.
Ce bonaparte de poche, dans la mouise, joue gros ! Comment, sans charrier de manif’, engranger les « réformes » : indemnisation du chômage, casser la loi de 1905, Constitution, fonction publique, retraites et, concernant la santé, changement « systémique » ? La preuve : ces dossiers sont retardés.
Au-delà de contre-vérités et banalités, sa fameuse lettre (dans le style d’un concours à l’Ena) ouvre un débat encadré. Pour servir à quoi ?
Ce président élu par effraction s’arroge le droit d’étaler sa propagande tous les deux jours, pose les questions, y répond, fait le compte rendu, avec une communication payée sur fonds publics. Cela choque-t-il le CSA, la Commission des comptes de campagne ?
Il refait sa marche de 2017 dans des bourgs devenus camps retranchés du village gaulois d’Astérix. Son show à l’américaine vise à retisser les liens pour ramener des brebis égarées.
Monsieur je-sais-tout, logé dans les beaux quartiers, attaque les bailleurs HLM, leur clamant d’aller chercher de l’argent à la Caisse des dépôts. Or c’est déjà leur prêteur quasi unique.
Il se flatte de stabiliser les dotations aux collectivités, éreintant les baisses du précédent quinquennat. Mais durant quatre ans, il était à l’Élysée ou ministre !
Emmanuel Ier dissoudra-t-il l’Assemblée, avec modification du mode de scrutin ? La haine de Macron façonnant les législatives, les inconnus députés LREM risquent de dégager.
S’il tente le référendum à choix multiples (avec quel contour ?), il aura « Macron dehors » : on répond au questionneur, peu aux questions. De Gaulle, d’une autre carrure, l’a subi en 1969.
Avec son quarteron d’obligés, il n’empêche pas le doute de s’installer. Choqué par les 10 milliards annoncés par Macron en décembre, Le Figaro parle d’un champ de ruines et exige que le pouvoir ne recule plus.
Malgré les provocations, les chantages au chaos, la révolte est là, elle est un signe avantcoureur. Le mouvement s’enracine. Les maigres avancées sont mangées par les fortes hausses : péages, produits alimentaires et bientôt électricité.
Les militants du POI s’engagent, avec Informations ouvrières, pour élargir, implanter les comités de résistance et de reconquête, hors de toute tutelle, dans les localités.
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78 % contre la politique de Macron ! … Et pourtant il reste en place et prétend faire passer ses contre-réformes. - jeudi 31 janvier 2019

78 % contre la politique de Macron ! … Et pourtant il reste en place et prétend faire passer ses contre-réformes.

jeudi 31 janvier 2019
par  poi 38 



78 % contre la politique de Macron !
… Et pourtant il reste en place et prétend faire passer ses contre-réformes.

Macron utilise au maximum tout l’arsenal que les institutions antidémocratiques et bonapartistes de la Ve République mettent à sa disposition.
D’abord en déchaînant une répression brutale, systématique, pour terroriser. Samedi dernier, une fois de plus, plusieurs manifestants ont été gravement blessés, dont Jérôme Rodrigues, figure « Gilet jaune », atteint à l’œil.
Plus de deux mille manifestants ont été blessés depuis le début de la mobilisation des Gilets jaunes. Plus d’une centaine le sont gravement.
Mais cela ne suffit pas. Aujourd’hui débute à l’Assemblée nationale l’examen d’un projet de loi dite « anticasseurs ». En réalité, une attaque frontale, inédite, d’essence totalitaire, contre le droit de manifester.

Tenter de préserver le régime

Pour tenter de préserver le régime, tous les moyens sont mis en œuvre : tous les médias sont mobilisés pour braquer tous les projecteurs sur le « grand débat ». Interviewé dans le JDD, Laurent Berger, jamais avare d’un coup de main au pouvoir, donne tout le contenu de cette opération politique.
Chacun son camp. Le dirigeant de la CFDT a clairement choisi le sien. Le gouvernement peut en toute tranquillité réprimer et projeter ses mesures totalitaires contre cette liberté démocratique fondamentale qu’est le droit de manifester.
Poussant la logique jusqu’au bout, il salue le grand débat : « C’est une possibilité d’expression. À nous de nous en saisir. Qui va prendre ses responsabilités pour trouver une issue à la crise ? La CFDT est prête à jouer son rôle. Il faut partager le pouvoir et associer davantage les “corps intermédiaires” (…) : nous devons collectivement éteindre l’incendie. »
Le corporatisme pour aider Macron à faire passer ses mesures. C’est bien ce que des milliers de militants ouvriers ne peuvent accepter.

Plus que jamais, deux camps s’opposent

D’un côté un chef de l’État et un gouvernement en crise qui puisent dans les pires pratiques du régime bonapartiste de la Ve République.
De l’autre, des centaines de milliers qui, une nouvelle fois ce samedi, ont manifesté dans tout le pays, scandant comme chaque semaine : « Macron démission ! »
Dans plusieurs villes, départements, en plus grand nombre que les semaines précédentes, des assemblées communes regroupant des Gilets jaunes, des syndicats, ont eu lieu pour discuter des moyens à mettre en œuvre contre Macron, contre son gouvernement, pour gagner. De nombreuses manifestations communes se sont déroulées.
C’est dans ce contexte que de nombreux appels à la grève le 5 février prochain se multiplient.
Contre le carcan dans lequel on veut enfermer la classe ouvrière pour la paralyser et mieux faire passer les plans de Macron, ils refusent de rester l’arme au pied, ils veulent la jonction avec les Gilets jaunes et le mouvement de fond qu’ils expriment. Ils veulent aller le plus loin possible dans l’unité, dans l’action commune sur les revendications, contre Macron, contre son gouvernement, leur « grand débat » et leur politique. Ils cherchent à dresser le rapport de force « tous ensemble » et, à chaque fois que c’est possible, à réunir les assemblées générales, pour dégager par en bas les conditions de la grève pour gagner.

Aider à rassembler les forces de la classe

Aider à rassembler toutes les forces de la classe, cette question politique est au centre de toute la situation.
Depuis plus de deux mois, les centaines de milliers mobilisés expriment l’exigence démocratique de l’immense majorité qui n’en peut plus, qui ne veut plus de ce gouvernement, de sa politique au service du capital financier, qui se concentre sur un mot d’ordre : « Macron démission ! »
Cette question qui met en cause le pouvoir et le régime affole tous les sommets, panique les uns et les autres et explique pour beaucoup leur attitude à l’égard de la mobilisation en cours et leur soutien de facto à Macron. La masse de la population laborieuse ne veut plus des politiques qui se succèdent depuis des années et des partis qui les ont menées à tour de rôle.
Elles veulent en finir avec « l’ancien monde » et aussi avec le « nouveau monde » revendiqué par Macron. La population laborieuse veut vivre et c’est contradictoire avec le maintien de ce régime.
Chaque semaine, lisez Informations ouvrières
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L'EDITO et les premières pages d'INFORMATIONS OUVRIÈRES N° 538 du jeudi 31 janvier 2019

Editorial Informations Ouvrières n°538

Paradoxe ?
mercredi 30 janvier 2019
par  poi 38

Paradoxe ?
Cécile Boeuf, membre du bureau national du POI
C’est dans le nouveau langage des puissants de ce monde, le tweet, que l’on comprend aisément que pour M. Macron il y a réellement deux poids deux mesures !
Au Venezuela, un coup d’État a lieu, soutenu par l’impérialisme américain, le Conseil de sécurité, l’armada des États de l’Union européenne et notamment le président Macron. C’est alors un nouveau processus politique pour « l’avènement de la liberté et de la démocratie » (sic).
Mais quand des dizaines de milliers de travailleurs défilent dans les rues de France tous les samedis depuis trois mois contre la destruction de tous les acquis sociaux et pour l’arrêt immédiat des contre-réformes, en scandant invariablement « Macron démission », cela devient une « foule haineuse » qui ne respecte pas « l’ordre républicain » (voeux du président, 31 décembre 2018) !
Il semblerait que, pour se sauver, on ne soit plus à un paradoxe près !
Auto-invité surprise dans son « grand débat », M. Macron s’adresse ainsi aux participants : « Les vraies réformes, elles vont avec les contraintes... les enfants. » Il faut donc sonner la fin de la récré et que tous ces enfants rentrent sagement dans le rang du « grand débat » qui pourrait se résumer ainsi : pendant que vous « débattez » des réponses proposées par mes soins aux questions que j’ai choisies, je continue de détruire ce que par votre résistance vous voulez reconquérir.
Alors comment est-il possible que ce gouvernement, cerné de toutes parts, soit encore en mesure d’annoncer la destruction des retraites, de la fonction publique, de l’assurance chômage, etc., quand depuis des semaines la population de ce pays exprime son rejet de ces contre-réformes, de ce gouvernement, de ces institutions ?
Comment comprendre l’attitude des directions des confédérations qui, début décembre, signent un texte condamnant les violences faites aux biens et qu’un mois plus tard Libération annonce près de soixantedix blessés graves, mutilés par la répression d’État via les tirs de flash-balls ? Comment les travailleurs de ce pays doivent- ils interpréter le fait que de grands dirigeants du mouvement ouvrier ont l’air de vouloir participer à ce « grand enfumage » quand des dizaines d’instances syndicales s’expriment clairement : « Le grand débat, on n’y va pas » ?
Pour continuer à avancer dans toutes ces discussions, la délégation permanente du CNRR réunie le 19 janvier a lancé un appel à préparer une convention nationale des délégués mandatés et représentatifs des comités de résistance et de reconquête le 30 mars prochain, car le constat est partagé : « Dans cette situation de basculement où le gouvernement veut camoufler son offensive de destruction […] de tous les acquis de 1936 et 1945 derrière le “grand débat”, où le choc est inévitable, rassembler une force pour aider le mouvement de résistance et de reconquête à aller le plus loin possible est une nécessité. »
C’est dans ce cadre que les militants du POI s’associent pleinement à la constitution de cette force et sont partie prenante de l’élargissement des comités de résistance, pour franchir une étape dans le rassemblement de tous ceux qui résistent et qui veulent s’organiser pour gagner.
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Le « Grand Débat » : un camouflage de l’attaque contre les retraites ! - jeudi 24 janvier 2019

Le « Grand Débat » : un camouflage de l’attaque contre les retraites !

jeudi 24 janvier 2019
par  poi38 


Le « Grand Débat » :
un camouflage de l’attaque contre les retraites !
Le « grand débat » a donc commencé, conçu comme une planche de salut par le gouvernement Macron, espérant faire refluer l’irruption des Gilets jaunes, qui, chaque samedi, clament invariablement depuis deux mois : « Macron démission ! On n’en peut plus, on n’en veut plus ! Il faut que ça change ! »
Dans deux villes de province transformées en camp retranché par les forces de police, Macron, en bras de chemise, a donc fait son show, le 15 janvier, puis le 18 janvier, entouré d’élus, de ministres, de préfets. Une gigantesque esbroufe où aucune des questions posées par les Gilets jaunes n’a trouvé le moindre écho.
Mais rien n’y fait : le 19 janvier, par dizaines de milliers, les Gilets jaunes, parfois rejoints localement par des cortèges syndicaux, ont de nouveau manifesté dans toute la France, rejetant en masse l’enfumage de ce « grand débat », alors même que la police de Macron s’acharne sur eux avec une violence inouïe.

Macron rassure ses maîtres au Château de Versailles

Lundi 21 janvier, changement de décor, mais pas de politique. Macron a reçu ses maîtres en grande pompe, au château de Versailles : les patrons de cent cinquante multinationales.
L’objectif de Macron, recevant ces grands patrons du monde entier, est résumé par l’Agence France-Presse : « Emmanuel Macron devrait les rassurer sur ses projets de réformes, comme celle de l’assurance chômage, des retraites ou encore la réforme de l’État… » Et l’AFP de citer l’entourage présidentiel : « Nous allons expliquer que nous avons déjà fait un certain nombre de choses pour rendre la France plus attractive et plus compétitive et que nous n’avons pas vocation à revenir sur ces mesures. »

Les concertations sur la « réforme » des retraites reprennent discrètement

Et en effet, le même jour, les « concertations » sur la contre-réforme des retraites ont repris avec les confédérations syndicales, qui ont jugé malgré tout opportun de s’y rendre de nouveau… L’objectif du gouvernement est pourtant clair : faire exploser les quarante-deux régimes de retraite existants (et tous les droits qui y sont attachés, pour établir un « régime universel par points ». Chaque travailleur amasserait individuellement au cours de sa carrière un capital de points dont la valeur évoluerait chaque année au gré des politiques gouvernementales.

Offensive planifiée contre les fonctionnaires

Quant aux fonctionnaires, le gouvernement n’a pas renoncé à s’en prendre de manière décisive à leur statut. La presse a fait état d’hésitations de certains ministres. « On a déjà une crise sur les bras, on ne va peut-être pas y rajouter les fonctionnaires », aurait dit l’un d’entre eux. Mais Macron, Philippe et Le Maire ont tranché. « Bien qu’ayant fait l’objet de discussions, la réforme de la fonction publique a été arbitrée et figure bien à l’agenda du gouvernement pour ce premier semestre, avec une adoption avant l’été », a balayé auprès de l’AFP le cabinet du secrétaire d’État chargé de cette réforme explosive.

Des milliardaires toujours plus riches

Les retraites, les statuts, les conventions collectives, c’est tout l’édifice des conquêtes sociales, notamment celles de 1936 et de 1945, que ce gouvernement en crise persévère à vouloir détruire. Au compte de qui ? Du capital financier. En France, le nombre des milliardaires est passé de quatorze, en 2008, à quarante aujourd’hui. Et Macron voudrait continuer à faire les poches des travailleurs, des jeunes, des retraités, pour remplir davantage les leurs !
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L'EDITO et les premières pages d'INFORMATIONS OUVRIÈRES N° 537 du jeudi 24 janvier 2019

Editorial Informations Ouvrières n°537

Des assemblées-débats politiques du POI dans toutes les localités
mercredi 23 janvier 2019
par  POI National 


Des assemblées-débats politiques du POI dans toutes les localités
Jean-Charles Marquiset, membre du bureau national du POI

Dans mon assemblée générale ouverte de reprise des cartes du POI, plusieurs militants non membres du POI étaient présents. Un camarade proche de LFI s’exprimait ainsi : « Si les Gilets jaunes se structurent comme un parti, ils sont morts. C’est pour ça que Macron n’arrête pas de leur faire des appels du pied pour leur dire qu’il leur faut des chefs pour pouvoir discuter. Aucun militant ouvrier, aucun Gilet jaune ne doit participer au grand débat organisé par Macron, qui ne vise qu’à les intégrer dans le carcan des institutions de la Ve République. Il faut préserver l’indépendance syndicale. Macron n’a aucune liberté, il est l’employé du capital financier. La situation est incontestablement avec les Gilets jaunes, un mouvement révolutionnaire. Il faut agir contre la répression car Macron vise à écraser les travailleurs et la population. Dans le cadre des institutions de la Ve République, nous serons toujours marrons. »
Se tenait samedi le bureau national du POI. Sans équivoque, le bureau national, dans sa déclaration (voir page 4), dénonce la violence d’État contre les manifestants, les Gilets jaunes, mais aussi les jeunes et l’annonce de la loi anticasseurs prévue par Macron et son gouvernement.
L’acte X des Gilets jaunes a encore démontré qu’ils ne lâchent rien sur leurs revendications, sur « Macron démission ! », pour en finir avec ce système, malgré toutes les manoeuvres tentant de les intégrer à un débat d’État pour sauver la Ve République et son bonaparte en chef.
Les faits sont là. Macron, en digne représentant du capital financier, poursuit ses contreréformes contre tous les acquis de la classe ouvrière. En plein grand débat, Delevoye a dévoilé son plan lundi. « Un régime universel par points » cherchant à pulvériser les régimes de retraite actuels, le Code des pensions civiles et militaires, les régimes spéciaux, la CNRACL… toutes les conquêtes des travailleurs du privé et du public. Tel est le contenu des pseudo-négociations associant les directions syndicales à la réforme de la retraite universelle par points voulue par le gouvernement. Au même moment, le mouvement des Gilets jaunes s’approfondit ; la masse des militants ouvriers dit : « Nos organisations ne doivent pas participer au grand débat. »
Samedi dernier, se tenait aussi la réunion du comité de liaison des comités de résistance et de reconquête des acquis de 1936 et de 1945. Ils proposent d’organiser une convention nationale de délégués des comités locaux. Le Comité national de résistance et de reconquête (CNRR) « appelle tous ceux qui résistent, tous ceux qui veulent ouvrir une issue démocratique et politique, à multiplier partout les réunions pour resserrer et élargir les liens tissés entre travailleurs, Gilets jaunes, militants ouvriers, syndicalistes, militants politiques »… À n’en pas douter, cette proposition sera entendue (voir page 7). Cette convention de combat politique aura lieu fin mars.
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« Gilets jaunes, syndicalistes : “le grand débat”, on n’y va pas ! » - jeudi 17 janvier 2019

« Gilets jaunes, syndicalistes : “le grand débat”, on n’y va pas ! »

jeudi 17 janvier 2019
par  poi38 

« Gilets jaunes, syndicalistes :
“le grand débat”, on n’y va pas ! »

(entendu lors d’une assemblée de gilets jaunes et de militants syndicaux, le 10 janvier, à la Bourse du travail de Toulouse)
L’extrême fragilité du pouvoir
Isolé de la majorité de la population, replié sur les cercles de plus en plus étroits de ses conseillers, le président Emmanuel Macron a décidé de jouer le tout pour le tout. Il s’est adressé ce lundi 14 janvier par lettre à tous les Français pour les inviter à s’inscrire dans le « grand débat » qu’il a décidé d’organiser.
Puisant dans l’arsenal des pires pratiques bonapartistes, le président de la République élu au suffrage universel, se considérant comme le dépositaire à titre personnel du pouvoir, a décidé de s’adresser à chaque Français pour leur dire, au-delà des banalités et des contre-vérités.
Mais surtout, Macron doit ouvrir un débouché politique « en remettant syndicats et corps intermédiaires dans les tuyaux », confiait au Journal du dimanche (JDD) un « proche du président ».
L’objectif est lâché. Le gouvernement doit réussir à impliquer jusqu’au bout dans ce dispositif intégrationniste les directions des organisations syndicales de classe. Un rôle que rejette l’immense majorité des militants syndicalistes refusant en particulier d’entrer dans un « grand débat » qui transformerait le syndicat en « corps intermédiaire ».
Dans le camp des défenseurs des intérêts du capital, on ne cesse néanmoins de s’inquiéter. Le JDD daté du 13 janvier relève que la mobilisation de l’acte IX n’a pas faibli. Et c’est là l’élément essentiel de toute la situation. « Toujours englué dans la crise, écrit-il, Emmanuel Macron joue gros dans les jours qui viennent. Mais pas seulement. Au-delà d’une mobilisation qui persiste, et des difficultés d’organisation du grand débat (…), le chef de l’État doit retrouver rapidement de l’oxygène pour s’ex-traire de cette mauvaise passe. »
L’année s’ouvre dans une situation où le pouvoir, plus isolé que jamais de la société, réduit à la petite équipe rassemblée autour du bonaparte, ne peut empêcher le doute de s’insinuer au sein des forces qu’il est censé représenter. Les développements de ces derniers jours indiquent que nous sommes entrés dans une période d’instabilité totale.
Le signe avant-coureur de l’ébranlement qui mûrit...
Mais en dépit des provocations, en dépit du chantage au chaos, trois mois après leur apparition, les gilets jaunes sont toujours là. L’acte IX a dépassé le nombre de gilets jaunes mobilisés du samedi précédent. Le mouvement tient, il s’est même enraciné.
Le soulèvement des gilets jaunes constitue l’indiscutable signe avant-coureur de l’ébranlement qui mûrit au sein de la classe ouvrière et dont les prochaines répliques se dirigeront inéluctablement contre les fondements de tout le système d’exploitation et contre toutes les institutions à son service.
La force de ce premier soulèvement a résidé dans la spontanéité de son surgissement qui lui a permis d’échapper au carcan des vieilles directions. Seule la méfiance à l’égard de toutes les tentatives faites de l’extérieur pour « organiser » le mouvement, le doter de « représentants » et d’un « programme » lui a fourni l’énergie, la confiance dans ses propres forces et la sympathie de l’immense majorité du peuple de ce pays.
... et qui posera dans toute sa puissance la question de la démocratie politique
Il ne fait aucun doute que derrière ce premier soulèvement se profile dans toute sa puissance la question de la démocratie politique, la question de l’abrogation des institutions de la Ve République et des pouvoirs exorbitants qu’elle confère au président-bonaparte, comme en témoigne le slogan « Macron démission ! » Rejetant tous les simulacres organisés par le pouvoir pour tenter de sauver les institutions en les réformant, qu’il s’agisse du « grand débat » programmé d’en haut par le président avant les élections européennes, ou d’un référendum sur les institutions…
La défense de l’indépendance syndicale contre « Le grand débat »
La façon dont les gilets jaunes ont commencé à établir le contact « par en bas », en dehors de tout patronage des directions confédérales, dans les localités, avec les militants des unions locales des confédérations est une précieuse indication.
Au moment où le gouvernement tente de rassembler toutes les forces dont il dispose pour aller jusqu’au terme de ses « réformes », la question de l’indépendance des organisations syndicales, rejetant tout simulacre de « grand débat » comme de « petits débats locaux », s’installe comme un axe central du combat des militants ouvriers comme celui de la question de la grève, de la préparation et de l’organisation de vraies grèves pour arracher les revendications.
D’où l’importance dans cette situation de tenir fermement le fil des décisions du rassemblement du 10 novembre du Comité national de résistance et de reconquête (CNRR).
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L'EDITO et les premières pages d'INFORMATIONS OUVRIÈRES N° 536 du jeudi 17 janvier 2019

Editorial Informations Ouvrières n°536

Nous ne sommes rien, soyons tout
mercredi 16 janvier 2019
par  POI National 



Nous ne sommes rien, soyons tout

Maurice Colas, membre du bureau national du POI

Rédiger un éditorial pour un hebdomadaire n’est pas une mince affaire en cette période tant l’actualité sociale et politique est dense. Du côté gouvernemental, il semble que la navigation se fasse de plus en plus à vue, les déclarations et démentis des dirigeants se succédant de façon ininterrompue depuis des semaines. La crise politique qui secoue le petit napoléon et son gouvernement aux ordres du capital financier s’accélère de jour en jour. Combien de temps vont-ils encore tenir ? Cependant, dans cette situation de grande incertitude, il y a des constantes ! D’une part, le mépris et l’arrogance de Macron vis-à-vis de la population ne faiblissent pas ! Ses derniers propos concernant « le sens de l’effort » que nous aurions « oublié » en attestent. D’autre part, il y a la volonté affichée et réaffirmée de maintenir le cap et de « ne pas renoncer aux réformes ».
« Le droit du pauvre est un mot creux », dit L’Internationale. Ce vers, Macron a dû le faire sien ! Pourtant la mobilisation de milliers de personnes chaque samedi depuis deux mois (plus longue mobilisation sous la Ve République) devrait lui faire comprendre qu’il n’en est rien. Difficile de dire si le mouvement des gilets jaunes continuera. Il traduit la colère et l’exaspération de millions de personnes qui sont à bout, n’en peuvent plus, sont appauvries et peu à peu privées de leurs droits fondamentaux. Quoi qu’il advienne dans les prochaines semaines, cette colère des masses ouvrières et populaires demeurera. Les petits marquis aux ordres des instances de l’Union européenne, bien au chaud à Matignon ou place Beauvau, n’ont de cesse de dénoncer la violence. Mais la violence n’est-elle pas avant tout du côté du pouvoir ? Qui ferme les hôpitaux de proximité, les bureaux de poste, les « petites » gares, les écoles… privant ainsi des pans entiers de la population des services publics essentiels ? Qui détruit le Code du travail, les régimes de retraites ? C’est cette violence politique dictée par le capital financier qui est mise en oeuvre partout en Europe. Face à cette colère légitime des populations, le gouvernement, forcé de lâcher des miettes, tente de regagner en crédibilité auprès des tenants de l’ordre mais aussi auprès des partenaires européens. Une des mesures proposées et mettant en joie ces mêmes tenants de l’ordre étant que « toute participation à une manifestation non déclarée serait un délit ». Grave et dangereuse dérive d’un régime aux abois qui, plutôt que de répondre aux besoins fondamentaux de la population, choisit cette voie autoritaire. Pas sûr que cela suffise à calmer la colère du peuple ! En sus de cet arsenal répressif, le gouvernement propose d’organiser un grand débat national afin de tenter de calmer les esprits et faire légitimer ses réformes. Là aussi, pas sûr qu’il y parvienne ! À peine annoncé qu’une immense majorité de la population pense que cela ne servira à rien ! Même Griveaux est sceptique sur ses suites. C’est dire la cacophonie qui règne au plus haut niveau de l’État !
Du côté des partenaires européens, ce n’est pas mal non plus ! En visite en Allemagne le 11 janvier dernier, Philippe a tenté de « rassurer l’Allemagne et l’Europe » et « de calmer les inquiétudes des partenaires étrangers à l’égard d’un possible “immobilisme” politique à Paris ». Il n’en a pas moins rappelé que le gouvernement avait « la volonté résolue de poursuivre les réformes car l’immobilité serait probablement le plus grand risque ». Fermez le ban ! Face à cette volonté destructrice de l’ensemble de nos acquis sociaux, il est de notre responsabilité de résister, de nous organiser, de conforter le CNRR. Pour cela nous disposons d’un outil indispensable : Informations ouvrières.
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