A l’issue du G7, Macron confirme
Tous les régimes de retraite doivent disparaître !
Le G7 s’est achevé lundi après avoir réuni pendant trois jours, bunkerisée pour l’occasion, les chefs d’État des sept plus grandes puissances de la planète. Omniprésent, Emmanuel Macron y est apparu dans un costume taillé sur mesure de grand chef d’orchestre. Non sans ironie, Le Figaro relève : « C’est son sommet. Son grand moment international. Le cœur de sa rentrée. Pour son premier G7 à domicile, Macron s’est ménagé le beau rôle » (26 août).
Au menu des discussions, un thème central : la lutte contre les inégalités. Trump, Merkel, Macron et consorts en lutte contre les inégalités ? Eux qui sont responsables des pires plans d’austérité, de privatisation et de destruction des services publics dans leurs pays respectifs ?
En ce moment même, en France, 220 services des urgences sont en grève parce que le personnel n’en peut plus de ne plus pouvoir soigner. La grève dure depuis six mois et ne cesse de s’étendre. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, refuse de répondre aux revendications, qui soudent les grévistes. C’est vrai dans les urgences, c’est vrai chez les pompiers, c’est vrai dans l’enseignement, c’est vrai partout. C’est dans cette situation de tension extrême que Macron confirme sa volonté d’avancer sur son projet contre les retraites. Une réforme qui aiguise toutes les contradictions. Les Échos s’inquiètent : « Le danger d’une explosion n’en est que plus grand, surtout lorsque la contestation porte sur un sujet – celui des retraites – qui reste l’un des rares encore capables de précipiter des millions de citoyens dans les rues. On se souvient qu’en 2010, lors du passage de l’âge légal de la retraite de 60 à 62 ans, Nicolas Sarkozy, alors président, avait essuyé quatorze mouvements nationaux réunissant parfois plusieurs millions de manifestants. Entre la charge explosive attachée à la réforme, le ressentiment social solidement ancré dans une partie de la population (…), le cocktail est dangereux ».
« La méthode change mais pas le fond, assure l’exécutif »
Face aux risques d’explosion, le gouvernement, répond par un « changement de méthode » : « La méthode change mais pas le fond, assure l’exécutif. »
Pour faire passer les réformes, Macron et son gouvernement organisent des concertations. C’est vrai sur beaucoup de sujets puisque, en cette rentrée, Blanquer annonce la constitution de comités de suivi. Le 6 septembre, Édouard Philippe recevra les organisations syndicales et patronales au sujet de la réforme des retraites. L’objectif est clairement annoncé par Macron sur France 2 lundi : « Sur ce projet de réforme, je veux qu’on incarne le changement de méthode. On va la construire tous ensemble, cette réforme. » En clair, il s’agit d’associer les organisations syndicales à la mise en place du régime universel par points et donc à la liquidation des régimes existants.
Lundi, à l’issue du G7, Macron a déclaré : « Rien n’est décidé », préférant « qu’on trouve un accord sur la durée de cotisation plutôt que sur l’âge ». Mais personne n’est dupe. Le Monde commente, le 28 août : « C’est un signal envoyé à la CFDT, pour une source proche du dossier. Le syndicat dirigé par Laurent Berger – l’un des rares à soutenir dans son principe la mise en place d’un système universel – ne s’y est pas trompé. “C’est au moins une ouverture”, se félicite Frédéric Sève, qui suit ces questions à la confédération. En tout cas, le président valide une préoccupation ancienne de la CFDT : la durée de cotisation est une meilleure référence que l’âge pour rendre justice aux situations des uns et des autres. »
De fait, durée de cotisation, âge légal… disparaissent dans un régime universel par points dont le seul objectif est de liquider purement et simplement les quarante-deux régimes existants et tous les droits qui y sont rattachés.
Macron a d’ailleurs été très clair dans son interview au journal télévisé de France 2, lundi, à l’issue du G7 : « On a créé les régimes spéciaux, des différences (…), donc ce système n’est pas vraiment juste (…). On veut créer un régime universel où l’on va enlever toutes ces injustices après une très large négociation. »
Injustice ? C’est toujours le même argument que ces gouvernements réactionnaires sur toute la ligne emploient quand il s’agit d’en finir avec les conquêtes ouvrières. Pour Macron en tous cas, c’est clair, tous les régimes spéciaux doivent disparaître.
Dans cette situation, pour les organisations syndicales, se prêter au jeu des « négociations » à venir ne revient qu’à cautionner, co-construire, la réforme destructrice voulue par Macron.
« Les mouvements sociaux annoncés par les avocats, les pilotes de ligne ou les infirmières en septembre prochain. À l’évidence, d’autres suivront. »
Aider à faire la clarté sur le projet de destruction des 42 régimes de retraite pour organiser le combat pour faire échec à ce projet : c’est à cela qu’entend contribuer le journal Informations ouvrières..