Organiser la résistance pour tout reconquérir !
Maryse Launais, membre du bureau national du POI
Pendant que le président socialiste, Hollande, faisait sa tournée d’adieu en Asie du Sud-Est comme VRP de Dassault (pour vendre ses Rafale), la Guyane s’est rappelée à son bon souvenir. Tout un symbole pour ce quinquennat socialiste qui, sans vergogne, a foulé aux pieds pendant tout son mandat le moindre des droits ouvriers, sociaux, démocratiques…
Coup de projecteur des médias sur le ras-lebol des Guyanais, branle-bas de combat !
À l’appel de l’UTG et de collectifs, la grève générale est décrétée, des barrages sont installés, les Guyanais veulent reconquérir leurs droits à la santé, à la scolarisation des enfants, à l’eau potable, reconquérir tous les services publics. Ils exigent des ministres comme interlocuteurs, on connaît la suite. Tergiversations, atermoiements, enfin le gouvernement cède et envoie des ministres : Mathias Fekl, le tout fraîchement désigné pour un mois ministre de l’Intérieur, et Ericka Bareigts, ministre des Outre-Mer, pour ouvrir des négociations et rétablir l’ordre républicain…
« Je m’excuse auprès du peuple guyanais », a lancé, penaude, dans un mégaphone, MmeBareigts du balcon de la préfecture de Cayenne.
« Faut pas faire cela ! » s’est écrié Christophe Barbier, éditorialiste sur BFM TV le jour même : « L’État n’a pas fait assez dans la Creuse, à Saint- Denis, c’est vrai aussi, on ne peut pas faire le tour de France des excuses… » Stendhal écrivait : « Qui s’excuse s’accuse ! » Sans attendre que le gouvernement s’incrimine lui-même, l’acte d’accusation est déjà dressé en Guyane comme en France par les milliers et milliers de travailleurs, jeunes, retraités, tous métiers confondus, qui ont fait grève et manifesté à répétition contre les funestes plans de ce gouvernement socialiste, et il sera sans doute vérifié dans les élections prochaines.
À Montpellier, la semaine dernière, une centaine de salariés et d’usagers du centre hospitalier de Decazeville (12) se sont invités à l’ARS à l’appel du collectif de défense de l’hôpital et du syndicat CGT de l’établissement pour exiger et reconquérir le droit à la réouverture de la maternité.
À Bédarieux et à Clermont-l’Hérault (34), les postiers, après onze jours de grève, ont conquis plusieurs revendications (primes, meilleures conditions de travail).
Dans la nouvelle intercommunalité de Minerve-Saint-Pons-de-Thomières-Roquebrun (34), un maire écrit à ses collègues maires et élus : « Ne faudrait-il pas dire stop à cette fusion ? »
À Cessenon-sur-Orb (34), il y a quelques jours, des militants du PCF, du POI, des élus, des citoyens se sont réunis pour organiser la résistance contre la suppression des services publics, pour la reconquête de ceux-ci, et l’abrogation de la loi NOTRe.
Oui, assurément, l’acte d’accusation est dressé et comme il est écrit à juste titre dans l’appel de la conférence nationale des délégués des comités de liaison et d’échanges du 25 mars dernier : « À l’évidence, le combat de “résistance” engagé pour la défense de ces acquis est immédiatement porteur du combat pour la “reconquête” de ce qui a été perdu. »