Informations Ouvrières n°457
Le rejet
mercredi 14 juin 2017
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Le rejet
Didier Brémaud, membre du bureau national du POI
Une étape est en train d’être franchie dans la crise de décomposition qui frappe les institutions. Un mot résume mieux que de longs discours ce qui s’est passé ce dimanche 11 juin : LE REJET.
Lors de ce premier tour des élections législatives, l’abstention atteint le niveau record de plus de 51 %, du jamais vu sous la Ve République ! Et ce taux moyen atteint des sommets dans certaines cités populaires avec 70 %, approchant même 80 % dans certains quartiers de Seine-Saint-Denis. Dans le même temps, La République en marche, le mouvement du président Macron, aurait plus de 400 députés dimanche prochain, soit bien plus que la majorité absolue, tout en ne rassemblant que 15 % des inscrits !
Un fil relie le mouvement contre la loi travail qui avait vu plus d’un million de travailleurs défiler dans les rues de Paris le 14 juin 2016 à l’appel de la CGT, de FO, de Solidaires, de la FSU, de l’Unef et de l’UNL… aux 7 millions de votes Mélenchon du premier tour de la présidentielle… aux 16 millions d’abstentions, de votes blancs et nuls du second tour… puis aux 24 millions d’abstentions de ce premier tour des législatives qu’il faut relier au score des candidats de la France insoumise. Ce fil, c’est celui de la résistance ouvrière à la politique de destruction des acquis.
Les institutions de la Ve République en crise ont mécaniquement permis l’Assemblée nationale qui se profile, à la couleur presque exclusive de Macron et, de fait, ont conduit des millions d’électeurs à l’abstention. Dans cette situation, il y a également le score des candidats de la France insoumise que le POI a soutenus.
D’un côté, il y a les candidats avérés ou camouflés de Macron qui vont voter demain la loi d’habilitation autorisant le gouvernement à recourir aux ordonnances. Avec ceux-là, il y a les candidats LR et UDI qui soutiennent la « réforme » du Code du travail. Quant aux candidats du PS qui disaient refuser les ordonnances, après avoir approuvé le 49.3 il y a moins d’un an pour faire passer la loi El Khomri, on a vu comment les électeurs les ont traités : moins de 10 % nationalement, 95 députés sortants éliminés dès le premier tour, 15 anciens ministres de Hollande battus ce 11 juin, Cambadélis, Hamon et bien d’autres remerciés sèchement.
De l’autre côté, il y a les candidats de la France insoumise qui ont rassemblé, dans les conditions difficiles que l’on sait, 11 % des votants. Dans toutes les circonscriptions où un candidat de la France insoumise est au second tour, les militants agiront pour aider ce mouvement à aller le plus loin possible.
Le premier acte véritable de Macron sera la loi l’autorisant à légiférer par ordonnances pour détruire le Code du travail avec, comme corollaire, l’état d’urgence permanent inscrit dans la loi, permettant au gouvernement d’entraver l’action des syndicats indépendants. Là est l’origine de l’immense rejet qui s’est exprimé le 11 juin.
Le 25 mars, à la Bourse du travail à Paris, 600 militants de toutes tendances du mouvement ouvrier, ainsi que des élus, se sont réunis et ont décidé de soumettre à la discussion la proposition de constituer un Comité national pour la défense des conquêtes et des droits arrachés en 1936 et 1945.
Une situation inédite s’ouvre. Dans les semaines qui viennent, Informations ouvrières sera le média qui permettra le dialogue entre les militants, qui facilitera les regroupements pour aller vers le Comité national et préparer les batailles qui s’annoncent. Aucun autre média ne remplira cette fonction. Abonnez-vous !
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