Editorial Informations Ouvrières n°485
Leurs voeux et les nôtres…
mercredi 10 janvier 2018
Leurs voeux et les nôtres…
Jean-Paul Crouzet, membre du bureau national du POI
En ce début d’année, la presse relaie le discours volontariste du chef de l’État : « Macron, une rentrée au pas de charge », « La volonté de Macron et Philippe ne faiblit pas »… et en assure le service après-vente : « Les Français reprennent confiance en leur économie », « Sondage : Macron poursuit sa remontée dans l’opinion »…
Mais, s’inquiètent Les Échos ce 7 janvier, « que (le pays) semble loin de ce grand moment d’union nationale du 11 janvier 2015 » ! Il prend tout autant acte de la fragilité politique d’Emmanuel Macron, perçu dans l’opinion comme « le président des riches ».
En effet, le jeu de bonneteau transformé en méthode de gouvernement n’a qu’un temps. La population laborieuse sait faire les comptes.
Ainsi, pour ne prendre que des faits connus au 1er janvier, le prix du gaz augmente de 6,9 %, celui de l’essence de 3,84 centimes à 7,6 centimes par litre, les tarifs de La Poste (lettres et colis) de 4,7 % en moyenne. À Lyon, les amendes pour non-respect du stationnement payant passent de 17 euros à… 35 euros voire 60 euros !
Pour les revenus, ce qui est sûr, c’est que la grande majorité des retraités verront leur pension amputée de 20 euros, 30 euros, 50 euros par mois par l’augmentation de la CSG, que les fonctionnaires auront leurs salaires bloqués – comme ceux de nombreux salariés du privé – et subiront un jour de carence lors des arrêts maladie…
Quant à MmePénicaud (qui, elle, gagnera 62 000 euros en 2018 grâce à la suppression de l’ISF), ses décrets d’application des ordonnances Macron à peine publiés, ils sont immédiatement saisis par les patrons de PSA et de Pimkie pour chercher à associer les syndicats, sous couvert de ruptures conventionnelles collectives, au licenciement à coût et délais réduits de centaines de salariés !
Dans cette situation, les travailleurs cherchent à se saisir de leurs organisations syndicales pour résister. Ainsi, dans la chimie, avec l’action unie des fédérations CGT, FO et CGC pour défendre les garanties de la convention collective contre les conséquences des ordonnances Macron ; dans la santé, où toutes les fédérations appellent à une grève nationale dans les Ehpad le 30 janvier ; dans l’enseignement, contre la destruction du bac et pour l’accès à l’université, etc.
Bien sûr, la lutte n’est pas simple. Comme l’indique la lettre des délégués du VIe Congrès du POI, si l’état d’esprit de la classe ouvrière, « que relaie l’écrasante majorité des cadres et des militants dans les organisations syndicales », n’est pas à l’acceptation de l’inacceptable, cette résistance « se trouve confrontée à plusieurs problèmes », à différentes questions…
Dégager ces solutions, ces réponses, impose « une discussion franche et honnête tenant compte de l’expérience de chacun ».
Alors, l’heure est maintenant de concrétiser en 2018 le « voeu » que nous nous sommes fixé lors de notre congrès : en permettant àInformations ouvrières d’être pleinement l’organisateur de cette large discussion, d’une part engager, « avec tous les militants ouvriers, syndicalistes, politiques, élus, à égalité avec eux, toutes (les) forces dans la constitution des comités de résistance et de reconquête », et d’autre part« contribuer à élaborer en commun (…) les réponses aux vieilles questions posées à la classe ouvrière et qui ressurgissent aujourd’hui sous des formes nouvelles, pour oeuvrer à la reconstruction d’un authentique parti ouvrier indispensable au combat pour l’émancipation de la classe ouvrière et pour l’expropriation du capital. »
cliquez ici--->IO 485.pdf
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