Editorial Informations Ouvrières n°491
CAP 2022. Direction la barbarie ou le 22 mars ?
mercredi 21 février 2018
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Mercredi 21 février 2018
Le point de vue d’Arthur Mialet, membre du bureau national du POI “I
Le point de vue d’Arthur Mialet, membre du bureau national du POI “I
CAP 2022. Direction la barbarie ou le 22 mars ?
Arthur Mialet, membre du bureau national du POI
Alors que le rapport Spinetta vient de tomber, préconisant la privatisation totale de la SNCF et la fin du statut des cheminots, le CAP 2022 se tient toujours. Le rapport Spinetta n’est pas à dissocier du CAP 2022 ni du reste des mesures prises qui constituent ensemble une véritable contrerévolution. Il fallut seulement neuf jours à ce gouvernement pour s’attaquer à la hache à la hiérarchie des normes et cent trente-cinq jours pour lancer le vol des vautours sur le service public, jetés en pâture à ce comité indépendant de la classe ouvrière.
C’est bien le dépeçage des services publics et des acquis des travailleurs dont il est question. Ce sont directement des représentants du groupe Rothschild, de l’institut Montaigne, de Safran, etc. qui organisent le découpage et la distribution selon les intérêts immédiats du capital.
Au-delà des 60 milliards de réduction sur les vingt et une thématiques du CAP 2022, à combien demain se porteront réellement les coupes et les privatisations pour tous les services publiques territoriaux ou en cours de territorialisation ? Parce que parallèlement aux plans nationaux, ce sont des milliers de plans sociaux qui sont en cours ou en préparation dans les collectivités territoriales, avec pour seul rempart le statut des fonctionnaires, les travailleurs et leurs organisations, syndicales notamment. C’est aussi du rôle du CAP 2022 de faire sauter ces verrous tout au long de ses préconisations et de ne plus donner de limite au capital, tout en essayant d’associer les syndicats. Alors jusqu’à quand ?
La classe n’a pas pu jusqu’alors stopper les plans réactionnaires ou cette contradiction, à cause du jeu d’une partie des directions qui, soit par intérêt soit par défaitisme, rentrent dans le jeu de la « négociation » et de l’accompagnement, avec leurs propres partitions ou spécificités. Mais aujourd’hui que va-t-il se passer, alors que le gouvernement, au travers de Darmanin, ne se dissimule même plus ? Leur programme est l’atomisation. C’est aussi une menace pour les organisations syndicales confédérées indépendantes, au vu des attaques contre les droits syndicaux et la volonté de ne plus reconnaître les organisations syndicales comme les représentantes des travailleurs si elles ne se laissent pas intégrer dans l’association capital-travail. Le POI apporte son plein soutien aux actions et aux grèves ; particulièrement à celle du 22 mars, à l’appel des principales fédérations des services publics qui, sur le terrain des revendications et de l’indépendance, font de cette journée un formidable point d’appui pour ces milliers de cadres syndicaux et centaines de milliers de travailleurs qui veulent résister et défendre leurs conquêtes sociales. Déjà les étudiants, les employés de la Sécurité sociale, les cheminots, les électriciens gaziers et d’autres semblent vouloir converger à l’appel des syndicats des fonctionnaires.
Un long processus est en cours dans ce pays. Nul ne sait quand ce mouvement de fond s’exprimera sur le devant de la lutte. Une chose est sûre, ce régime qui ne repose sur quasiment plus rien, à part la démoralisation et la confusion, pourrait être ébranlé par l’inévitable choc qui est en cours.
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