Informations Ouvrières n°556
Juste après les élections européennes : Tarifs EDF : + 6 % General Electric : 1 000 suppressions d’emploi...
mercredi 5 juin 2019
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Aux européennes, Macron : 11 % des électeurs inscrits. Et pourtant, il continue…
Juste après les élections européennes :
Tarifs EDF : + 6 %
General Electric : 1 000 suppressions d’emploi...
Le soir des élections européennes, Édouard Philippe déclarait : « La recomposition de la vie politique est une réalité durable et incontestable dans le pays. » Recomposition ? Les Républicains, c’est-à-dire la « formation politique » dont sont sortis pas moins de quatre présidents de la Ve République, fait désormais moins de 5 % des électeurs inscrits. Leur président, Laurent Wauquiez, a été contraint de démissionner. Depuis, les candidats à sa succession et à la « refondation » de la droite se bousculent. Gérard Larcher, Valérie Pécresse, Xavier Bertrand et peut-être d’autres sont sur les rangs. À « gauche », ce sont les mêmes manœuvres. Jadot, fort de sa troisième place aux européennes, se sent pousser des ailes et se verrait bien le leader de la « recomposition » à « gauche ». Olivier Faure, premier secrétaire du PS, n’est pas d’accord et entend aussi jouer les prétendants. D’autres voix encore s’élèvent sur ce même terrain, comme Clémentine Autain, qui se prononce avec d’autres pour un « big-bang » de la « gauche ».
Droite, gauche balayées par le rejet
Droite, gauche : tous sont en miettes, balayés par l’immense rejet, produit de leur politique quand ils étaient au gouvernement, par le dégagisme qui s’est exprimé en 2017 et à nouveau en 2019. La crise politique s’approfondit. Et tous sont touchés. À peine arrivée première aux élections européennes, Marine Le Pen voit sa nièce Marion Maréchal-Le Pen faire son retour et se poser, l’air de rien, en concurrente.
Quant au parti présidentiel, La République en marche, il représente donc 11 % des électeurs inscrits. Dépourvu d’implantation locale, LREM est en quête des maires de droite ou de gauche, de ces partis « dégagés », qu’il décidera de soutenir aux prochaines élections municipales.
Des manœuvres dans un champ de ruines…
Quant au chef de l’État, sa base politique s’est encore rétrécie. Et pourtant, il continue…
Bien sûr, il peut compter sur les institutions de la Ve République, dont il pousse toujours plus loin le caractère antidémocratique, autoritaire et répressif. Et il faut aussi noter un certain nombre de faits, et non des moindres. Les directions syndicales, depuis six mois, sont pour la plupart restées au mieux silencieuses alors que chaque semaine une répression brutale s’abat sur les Gilets jaunes.
Se sentant les mains libres, Macron poursuit sa politique
Les mêmes directions continuent imperturbablement d’égrener le même chapelet de journées d’action qui ont pourtant largement prouvé qu’elles ne permettaient pas de faire reculer Macron et le gouvernement. C’est dans ce contexte que, deux jours avant le scrutin des européennes, on a vu le secrétaire général de la CGT accorder une interview aux côtés du patron de la CFDT, Laurent Berger, notoirement connu pour son soutien à toutes les contre-réformes. Une interview, dans un but unique : appeler à voter contre l’extrême droite. Pendant ce temps, sans qu’il en soit dit un mot dans cette interview, comme si cela n’existait pas, Macron est engagé dans une offensive en règle pour liquider une à une toutes les conquêtes sociales, met en cause, à l’aide d’un arsenal répressif inégalé, jusqu’au droit de manifester et ne cache rien de sa volonté d’associer entièrement les organisations syndicales à ses plans destructeurs, ce qui revient pour ces organisations à se saborder.
Se sentant les mains libres, Macron poursuit sa politique. Tant qu’il en est encore temps, il entend même l’accélérer. Les élections européennes à peine terminées, il lance l’acte II de son quinquennat.
Au même moment…
Le 12 juin, Édouard Philippe doit faire un discours de politique générale confirmant l’aggravation de toutes les contre-réformes.
La réforme de la fonction publique, outil de privatisation et de destruction de pans entiers des services publics, vient d’être votée en première lecture à l’Assemblée nationale. Dans la foulée commence l’examen de la loi sur la mobilité, outil d’ouverture à la concurrence, notamment des lignes SNCF et RATP… Au début de l’été, la réforme des retraites, objet des concertations qui se sont déroulées pendant dix-huit mois avec les organisations syndicales, doit être présentée par Jean-Paul Delevoye.
Les commentateurs cherchent aujourd’hui à se rassurer à bon compte : c’en serait fait des Gilets jaunes, Macron sortirait renforcé de ces élections… Au même moment, à peine les européennes passées, EDF augmente ses tarifs de 6 %, tous les prix augmentent, Ascoval, General Electric, les plans de licenciements et de démantèlement de l’industrie se multiplient, la réforme voulue par Macron pour liquider toutes les retraites est imminente…
C’est cette politique qui a provoqué le surgissement des Gilets jaunes, contournant l’obstacle des directions. Ils sont le signe annonciateur d’une profonde révolte dont les ingrédients s’accumulent toujours davantage. Contribuer au combat politique pour aider à briser les obstacles dressés contre les travailleurs, c’est la place de ce journal.
Tarifs EDF : + 6 %
General Electric : 1 000 suppressions d’emploi...
Le soir des élections européennes, Édouard Philippe déclarait : « La recomposition de la vie politique est une réalité durable et incontestable dans le pays. » Recomposition ? Les Républicains, c’est-à-dire la « formation politique » dont sont sortis pas moins de quatre présidents de la Ve République, fait désormais moins de 5 % des électeurs inscrits. Leur président, Laurent Wauquiez, a été contraint de démissionner. Depuis, les candidats à sa succession et à la « refondation » de la droite se bousculent. Gérard Larcher, Valérie Pécresse, Xavier Bertrand et peut-être d’autres sont sur les rangs. À « gauche », ce sont les mêmes manœuvres. Jadot, fort de sa troisième place aux européennes, se sent pousser des ailes et se verrait bien le leader de la « recomposition » à « gauche ». Olivier Faure, premier secrétaire du PS, n’est pas d’accord et entend aussi jouer les prétendants. D’autres voix encore s’élèvent sur ce même terrain, comme Clémentine Autain, qui se prononce avec d’autres pour un « big-bang » de la « gauche ».
Droite, gauche balayées par le rejet
Droite, gauche : tous sont en miettes, balayés par l’immense rejet, produit de leur politique quand ils étaient au gouvernement, par le dégagisme qui s’est exprimé en 2017 et à nouveau en 2019. La crise politique s’approfondit. Et tous sont touchés. À peine arrivée première aux élections européennes, Marine Le Pen voit sa nièce Marion Maréchal-Le Pen faire son retour et se poser, l’air de rien, en concurrente.
Quant au parti présidentiel, La République en marche, il représente donc 11 % des électeurs inscrits. Dépourvu d’implantation locale, LREM est en quête des maires de droite ou de gauche, de ces partis « dégagés », qu’il décidera de soutenir aux prochaines élections municipales.
Des manœuvres dans un champ de ruines…
Quant au chef de l’État, sa base politique s’est encore rétrécie. Et pourtant, il continue…
Bien sûr, il peut compter sur les institutions de la Ve République, dont il pousse toujours plus loin le caractère antidémocratique, autoritaire et répressif. Et il faut aussi noter un certain nombre de faits, et non des moindres. Les directions syndicales, depuis six mois, sont pour la plupart restées au mieux silencieuses alors que chaque semaine une répression brutale s’abat sur les Gilets jaunes.
Se sentant les mains libres, Macron poursuit sa politique
Les mêmes directions continuent imperturbablement d’égrener le même chapelet de journées d’action qui ont pourtant largement prouvé qu’elles ne permettaient pas de faire reculer Macron et le gouvernement. C’est dans ce contexte que, deux jours avant le scrutin des européennes, on a vu le secrétaire général de la CGT accorder une interview aux côtés du patron de la CFDT, Laurent Berger, notoirement connu pour son soutien à toutes les contre-réformes. Une interview, dans un but unique : appeler à voter contre l’extrême droite. Pendant ce temps, sans qu’il en soit dit un mot dans cette interview, comme si cela n’existait pas, Macron est engagé dans une offensive en règle pour liquider une à une toutes les conquêtes sociales, met en cause, à l’aide d’un arsenal répressif inégalé, jusqu’au droit de manifester et ne cache rien de sa volonté d’associer entièrement les organisations syndicales à ses plans destructeurs, ce qui revient pour ces organisations à se saborder.
Se sentant les mains libres, Macron poursuit sa politique. Tant qu’il en est encore temps, il entend même l’accélérer. Les élections européennes à peine terminées, il lance l’acte II de son quinquennat.
Au même moment…
Le 12 juin, Édouard Philippe doit faire un discours de politique générale confirmant l’aggravation de toutes les contre-réformes.
La réforme de la fonction publique, outil de privatisation et de destruction de pans entiers des services publics, vient d’être votée en première lecture à l’Assemblée nationale. Dans la foulée commence l’examen de la loi sur la mobilité, outil d’ouverture à la concurrence, notamment des lignes SNCF et RATP… Au début de l’été, la réforme des retraites, objet des concertations qui se sont déroulées pendant dix-huit mois avec les organisations syndicales, doit être présentée par Jean-Paul Delevoye.
Les commentateurs cherchent aujourd’hui à se rassurer à bon compte : c’en serait fait des Gilets jaunes, Macron sortirait renforcé de ces élections… Au même moment, à peine les européennes passées, EDF augmente ses tarifs de 6 %, tous les prix augmentent, Ascoval, General Electric, les plans de licenciements et de démantèlement de l’industrie se multiplient, la réforme voulue par Macron pour liquider toutes les retraites est imminente…
C’est cette politique qui a provoqué le surgissement des Gilets jaunes, contournant l’obstacle des directions. Ils sont le signe annonciateur d’une profonde révolte dont les ingrédients s’accumulent toujours davantage. Contribuer au combat politique pour aider à briser les obstacles dressés contre les travailleurs, c’est la place de ce journal.
cliquez ici --->IO 556.pdf
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