Informations
Ouvrières - 38, 10 rue Sidi
Brahim, 38100 Grenoble -
Abonnement (11 numéros) 5 €. Le numéro 0,50 €.
Article paru dans IO 38 de janvier 2016
ACTUALITÉ SOCIALE ET POLITIQUE
Rencontre avec les représentants du
syndicat CGT
des personnels communaux
de Bourgoin-Jallieu
Marc R. et Alexia C.
qQuelles sont vos revendications ?
En septembre la mairie a voulu réformer les rémunérations :
- Transformer le régime indemnitaire en une prime
au mérite. Avec ce système, 10% des
agents perdraient 25% de leur salaire, jusqu'à 450€ par mois pour certains. C'est une manœuvre de division, mais cela leur permettrait de grignoter une partie de la masse salariale !
- Retenir 20€ pour un jour d'absence, jusqu’à la
totalité du régime indemnitaire pour 7 jours
d’absence !
- Supprimer l'indemnité de 225€ pour les contrats
précaires de 2015.
- Aligner la gestion des congés exceptionnels sur celle
de la fonction publique d’État, moins
favorable que celle pratiquée à Bourgoin-Jallieu.
- En contrepartie, augmenter l'indemnité de
certaines catégories C de 5€.
Suite à nos luttes, le maire a repoussé l'idée de primes
au mérite, mais, du coup, il a
diminué les tickets-restaurants jusqu'à 900€/an.
Il a aussi reculé sur les jours de carences : il ne
dépassera pas 80€ mensuels quelle que
soit la durée de la maladie.
qComment expliquez-vous ces attaques ?
Il y a une volonté manifeste de décourager les
agents : alors que 68% d'entre nous ont
plus de 40 ans, dont 180 entre 50 et 60 ans, ni les congés-maladie, ni les départs à la retraite ne sont remplacés. Il y a une surcharge de travail. Par exemple, un agent peut être appelé au pied levé sur n'importe quel emploi, le samedi ou le dimanche, sur un poste qu'il ne connaît pas. Il est alors mis en difficulté, en danger même. Presque tous sont démotivés car dans les discours officiels, on nous traite avec mépris, la fonction publique est dénigrée. Plusieurs agents sont en burn-out.
À l'un d'eux, qui demandait que son collègue parti
à la retraite soit remplacé,
on a répondu par l'externalisation du service. Les directeurs généraux eux-mêmes sont mis « au placard ». C'est un harcèlement permanent.
Le but est de privatiser les services. Nombre
d'entre eux ont déjà été supprimés : le
service « Développe-ment durable », le centre médico-sportif, l'hébergement d'urgence a été confié à une association. D'autres qui étaient gratuits sont devenus payants : les garderies, les TAP. Le pôle éducation est maintenant fermé aux usagers l'après-midi et il n'y a plus de coordinatrice santé. Les bureaux de poste des quartiers de Champaret et de Champfleuri vont fermer, on a des inquiétudes pour la cuisine centrale et pour la résidence sociale Marhaba.
qTout cela n'est-il pas le résultat de la baisse des
dotations attribuées aux
communes ?
Pas seulement : cette baisse « n'est
que » de 2 millions sur 3 ans, c'est-à-dire 2% de
la dotation annuelle. Or, les recettes fiscales ont augmenté.
De plus, d'ici 3 ans, ils auront supprimé 24 postes
sur environ 600.
La diminution des dépenses ne concerne que les
agents : le maire, quand il n'est pas
en vacances, n'est présent que deux jours par semaine sur la commune et sur la CAPI dont il est vice-président. Il s'est pourtant octroyé une indemnité de 3900€ par mois et il emploie 2 directeurs de cabinet pour palier ses absences. Avec l'argent public, il paie aussi son parking, ses déplacements sur Paris et des dépenses de bouche. On a demandé les factures pour vérifier, ils ne nous les donnent pas, on va recourir à un avocat. Sans compter le budget communication où les élus promeuvent leur propre campagne...
Il y a aussi beaucoup de
cadeaux offerts aux commerçants : les bons cadeaux aux enfants
des agents pour Noël se sont transformés en bons cadeaux pour les commerçants valables qu'auprès de certains. Très peu de magasins pour enfants et tout un lot de commerces complétement hors sujet : cigarettes électroniques, épicerie Bio ou équitable, café, onglerie, mécanicien, coiffeurs, décoration d'intérieur et d'électro-ménager, location de matériel de réception etc...
Tout ça, on va le prouver
et le mettre sur la place publique.
qQuelle suite voyez-vous ?
Nous étions 200 agents à crier nos revendications,
et le surlendemain, jour de la
concertation, le maire n'était pas là. Ses adjoints n'ont pas le pouvoir de décider, ils transmet-tent, et après nous disent que non… le maire n'est pas d'accord.
Il a écrit un livre sur les bienfaits du
libéralisme, il gagne plusieurs dizaines de milliers
d'euros chaque mois, et est incapable de comprendre qu'on lutte pour 50€.
Il faudrait la grève générale. Pour l'instant,
c'est difficile parce que les gens ont
beaucoup de difficultés financières.
On pense que la réforme va passer. Mais nous ne
sommes pas vaincus.
Nous sommes intervenus au début du dernier conseil
municipal, et nous avons retourné
les armes de l'ironie contre nos adversaires. Il y a eu inversion de la tendance : ce sont les conseillers municipaux qui nous ont hués. Nous étions très fiers !
Mais nous avons besoin que la population nous aide
à défendre les services publics.
|
Les comités locaux du département
Les comités locaux du département de l'Isère
mercredi 17 février 2016
ACTUALITÉ SOCIALE ET POLITIQUE - Article paru dans IO 38 de janvier 2016
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire