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vendredi 14 juillet 2017

L'EDITO et les premières pages d'INFORMATIONS OUVRIERES N° 461 du jeudi 13 juillet 2017

mercredi 12 juillet 2017
par  POI National 

Informations Ouvrières n°461

Rien n’est joué !


Rien n’est joué !
Le point de vue de Jean-Charles Marquiset, Membre du bureau national
En une semaine, Macron et Philippe ont annoncé des mesures d’une brutalité jamais égalée contre les garanties collectives des travailleurs du public comme du privé et les retraités. D’ailleurs, avec les annonces, ce week-end, concernant la réforme de l’ISF, la bascule du CICE en baisse pérenne des charges, et l’exonération de la taxe d’habitation qui devait être reportée, les choses ont bougé. Macron a répondu ouvertement sur ces sujets aux exigences de Gattaz. Attaque en règle contre le Code du travail, loi d’habilitation, ordonnances…, la ministre du Travail, Mme Pénicaud, expliquant à l’Assemblée nationale qu’il s’agit de « décentraliser les droits ». 
Sur tous les sujets, il faut détruire, s’attaquer aux services publics et aux fonctionnaires : blocage du point d’indice, rétablissement de la journée de carence, suppression de 120 000 postes comme première étape, s’attaquer aux retraites, c’est-à-dire organiser la retraite par points, augmenter la CSG de 1,7 % pour financer la suppression des cotisations salariales, en fait la fiscalisation et une perte sèche du pouvoir d’achat pour la majorité des retraités. Macron-Philippe auront-ils les moyens de leurs ambitions ? Au moment où 160 000 jeunes bacheliers n’ont pas de place en fac, où des dizaines et centaines de collégiens n’ont pas de place en lycée, Macron-Philippe annoncent une nouvelle attaque contre la Sécurité sociale pour revenir à l’équilibre de la Sécurité sociale dès 2020. Au moment où le patronat va être exonéré de dizaines de milliards d’euros de cotisations sociales, revenir à l’équilibre, c’est organiser la destruction des hôpitaux publics, les déremboursements, c’est l’approfondissement de la politique de Hollande-Valls-Touraine. Quant à la suppression de la taxe d’habitation, elle commencerait dès 2018 pour accélérer le processus de destruction des communes, pour les mettre sous la coupe d’une politique de suppression de postes et de services publics. Macron-Philippe annoncent vouloir être aux 3 % de déficit pour tenir les engagements européens. Philippe dénonce « l’addiction française à la dépense publique » en vue d’organiser un vaste plan de privatisation des services et des secteurs publics. 
Mais rien n’est joué d’avance, parce que l’histoire de notre pays, celle de la lutte de classe, est une réalité, et que l’histoire le démontre. L’objectif du gouvernement Philippe-Macron d’intégrer les confédérations syndicales n’est pas non plus joué d’avance. Le combat contre le corporatisme est une donnée réelle dans notre pays. La lutte de classes reste le moteur de l’histoire, les luttes de ces dernières années le démontrent, même si personne ne peut prédire les formes que prendront celles de demain. Lors des élections présidentielle et législatives, la forme politique a été le rejet, soit par l’abstention massive, soit par le vote Insoumis. 
Jean-Luc Mélenchon a confirmé qu’il entend avec son groupe parlementaire combattre la remise en cause du Code du travail, comme il l’avait fait en s’engageant, s’il était élu, à abroger la loi El Khomri. Mais il y a d’abord la lutte de classe qui peut faire reculer et battre en brèche la politique de Macron-Philippe, des hommes qui représentent 1,5 électeur sur 10. C’est dans une crise jamais égalée des institutions de la Ve République et des partis qui l’ont fait vivre que s’inscrit le combat contre leurs projets réactionnaires. Un choc se prépare. 
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