mercredi 26 juillet 2017
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Informations Ouvrières n°463
La lutte des classes n’est pas moribonde
Le point de vue de Claude Brochard, membre du bureau national du POI
La lutte des classes est le moteur de l’histoire. Quoi qu’en pense l’exministre Le Foll, qui vient de lâcher : « On évoque le capitalisme, lutte entre capital et travail ! Est-ce le débat ? Non. »
Printemps 2016, disparue, elle surgit inopinément. La loi El Khomri cristallisa la colère des catégories populaires, révélateur du refus de contre-réformes.
L’idée des nantis est que la compétitivité des entreprises exige l’abandon de pans entiers de protections, cherchant l’accord avec des syndicats, mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Les services publics nous intoxiqueraient !
Un ministre PS du Travail, Auroux, déclarait en 1982 : « L’entreprise constitue une collectivité de travail où les hommes et les femmes sont rassemblés autour d’un projet. » Phrase reprise par… Mme Pénicaud !
Pour le capital, Macron offre la chance d’accentuer l’offensive anti-ouvrière. Son élection a électrisé les dirigeants de l’UE. Il a une mission : nettoyer le Code du travail et détruire la Sécurité sociale.
Vidant les partis qui ont accaparé le pouvoir durant soixante ans, Macron et ses aides de camp tentent de noyer les conquêtes ouvrières.
Les gouvernements antérieurs ont coincé. Il veut passer en force sur les droits sociaux et démocratiques arrachés en 1936 et 1945 : Code du travail, services publics, statut public, Sécurité sociale, retraites…
Cette politique de recul est néfaste à la population. Depuis des années, elle est inapte à réduire le chômage.
Les lois, codes, libertés, ne seraient plus des règles de vie, mais source d’embêtement.
« En même temps », comme il le dit, il renforce le couple Union européenne-régions.
Macron prescrit aux collectivités sa potion : compétences déléguées accrues pour les régions, avec transfert de pouvoirs et de structures, textes adaptés en fonction du territoire, droit à l’expérimentation rompant avec l’unité de la République…
Certes, pas de baisse de dotations, tout au moins en 2018. Mais on rognera sur les moyens : 13 milliards d’économies sur cinq ans. Au vu des dépenses (229 milliards), il s’agit d’un cruel effort, à peine supérieur à ce que fit le précédent quinquennat (10 milliards).
Il trace des pistes : suppression de niveaux de collectivités, fusion autoritaire de communes, rôle accru des métropoles, flexibilité réglementaire, salaires dans la fonction publique territoriale, RSA « re-étatisé » pour le brider…
Et, pour épicer le tout, réduction du nombre d’élus : haro sur 509 575 conseillers municipaux, dont la quasi-totalité est bénévole.
Suppression de 80 % de la taxe d’habitation : on lui substituerait une part de CSG, que le Parlement augmentera à sa guise.
Macron rompt avec le statut unificateur de la fonction publique : le salaire (point d’indice) sera « différencié » selon les versants de la fonction publique.
Aucune mention de quartier populaire ou d’habitat social. Ce millionnaire si loin de la vie réelle est pingre pour les aides au logement des pauvres et modestes.
Le POI s’est investi pour le succès de ce qu’a incarné le vote Mélenchon. Nous l’avons fait sans condition, sans nier les diversités, sans quitter nos axes politiques.
Cela ne suffit pas. La constitution d’un Comité national de défense des acquis de 1936 et 1945 se place dans ce cadre, dont Informations ouvrièresrend compte.
Dans les années 1920, les « sachants » vantaient « la stabilisation du capitalisme ». Le « Jeudi noir » de Wall Street éclata peu après
cliquez ici --->IO 463.pdf
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