Informations Ouvrières n°468
Gouvernement des riches
mercredi 30 août 2017
Gouvernement des riches
Lionel Parlant, membre du bureau national du POI
En 2010, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot publiaient Le Président des riches, livre qui visait à démontrer comment l’action de Sarkozy était vouée à la satisfaction des intérêts des détenteurs du capital. Ce n’est pas par manque de matière qu’ils n’auront pas renouvelé l’exercice avec les présidents suivants.
Paru le mois dernier, un rapport de l’OFCE relate que, au sujet des mesures envisagées par Macron pour « rendre plus juste »l’impôt, si les 90 % de la population les plus pauvres pouvaient au mieux espérer entre 15 euros et 25 euros de gain par mois, les 10% les plus riches pourraient miser sur 125 euros en moyenne.
Sur France Info ce jeudi 24 août, à la suite de l’évocation de la baisse des APL, de la hausse de la CSG et des orientations fiscales en faveur des plus aisés, c’est Bruno Bonnell, député LREM, qui doit ainsi affronter la qualification de « gouvernement pour les riches ».
Vantant l’actuel projet de loi travail, il l’estime propre à « ramener un dialogue direct au niveau de l’entreprise » au profit des salariés, avant de confesser quelques phrases plus tard qu’il n’était pas informé du contenu du texte, à l’instar de tous ceux qui auraient à en discuter, en premier lieu les organisations syndicales.
Le souci viendrait-il des travailleurs qui, déjà souvent soumis à un dialogue social vicié, n’auraient pas compris le but, fût-il dissimulé, de les astreindre à ne plus discuter que de la destruction des garanties les plus élémentaires, jusqu’à la remise en cause des primes d’ancienneté ou encore du nombre de congés maternité ?
Chacun sait qu’il n’y a pas de meilleur rempart contre le chômage et la précarité que la défense de l’ensemble des droits collectifs arrachés de haute lutte, au premier rang desquels le Code du travail.
Chaque secteur comprend qu’on ne peut pas accepter le chantage entre le chômage et une précarité sans cesse décuplée du fait du saccage des garanties liées au contrat de travail.
Les chauffeurs de VTC ou les livreurs de repas à vélo n’expriment rien d’autre que l’exigence de garanties collectives.
Partout où se profile la disparition des contrats aidés succède la colère. Si des entreprises publiques telle La Poste en ont usé par centaines avant de renvoyer leurs bénéficiaires sur le marché de l’emploi, l’annonce de leur fin laisse entrevoir autant de situations personnelles dramatiques que de lourdes difficultés pour certaines structures qui les accueillent.
Lors des prochaines journées de mobilisation annoncées, des jeunes, des précaires, des salariés, vont s’emparer de la défense du Code du travail pour marquer le rejet de ce gouvernement pour les riches.
Chaque initiative qui renforcera l’unité des revendications de l’ensemble de ces secteurs pourra trouver notre appui.
C’est dans cette période que les assemblées ouvertes du POI doivent prendre toute leur place, permettant la poursuite des discussions engagées, rassemblant tous ceux qui souhaitent oeuvrer à la résistance à cette politique.
---->Cliquez ici IO468.pdf
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