Editorial Informations Ouvrières n°442
À 52 jours de la présidentielle : grenouillages
mercredi 1er mars 2017
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Mercredi 1er mars 2017
Le point de vue de Claude Brochard, membre du bureau national du POI
À 52 jours de la présidentielle : grenouillages
Le point de vue deClaude Brochard, membre du bureau national du POI
L e pays est plongé dans une ample crise : sociale, politique avec la décomposition des partis. Le ravage guerrier alarme aux quatre coins de la planète.
Les forces dominantes cherchent à étendre le libre-échange pour exploiter plus. Or les populations disent stop à l’esclavagisme de la mondialisation : le Brexit, Renzi, Hollande.
Notre peuple a de vieilles traditions républicaines. Les citoyens, critiques du système, ont envie de vrais débats, pas de la précarité infinie du revenu universel. Les discours sont reçus comme du verbiage.
Dans la démocratie représentative, on élit des experts de la décision (les élus) avec crainte qu’ils rompent le contrat. La parole non tenue devient un blâme du mandaté, désarroi subi depuis des décennies.
En ces jours anniversaires de la Commune de Paris, un divorce entre délégués et un peuple las des mensonges et scandales. En haut : désintégration et peur. En bas : courroux et refus. Comment les Français s’y retrouveraient-ils ?
La primaire à droite ne fut que chiffrage du nombre de fonctionnaires à rayer et destruction de la Sécu.
À « gauche », la primaire réussie (ne riez pas) fut éloignée de la vie des gens. Valls viré : voilà l’effet d’un quinquennat honteux, de la loi El Khomri et des 49.3.
C’est une campagne à part. Le K.O. de la « gauche » comble la droite derrière le bien élevé saint François de la Sarthe. Loupé. Aimant incognito argent et luxe, son destin n’est pas tracé, sinon selon ce slogan éclairant : on lèche, on lâche, on lynche.
Les profiteurs ne posent pas leurs œufs dans un seul panier. Bref, les élites sont atteintes d’un mal contagieux : la macronite. On en cause au bistrot, au salon.
Le décomplexé Macron, scolarisé au lycée catholique La Providence (nom prédestiné), est le fils de Hollande et de Giscard.
Vague décisive, dit-on. La droite juge que cette fièvre finira si elle le range à gauche. Cet envoûteur, ce Tintin boy-scout, vole des soutiens au PS : Collomb, Kouchner ; peut-être Ayrault, Le Drian, Royal, Hulot ? Les fuites enfleront-elles ? Solférino s’agitera-t-il ? Le peuvent-ils encore ?
On songe à une auberge espagnole : patriote mais fan du Ceta, jeune mais idole des « vieux », libéral mais social (?), non socialiste mais progressiste, religieux mais laïque.
Ce recyclé de la finance cajole à droite (Borloo, de Villepin ?). Logique que Bayrou se rallie. Ils sont pro-UE et mondialisation.
L’énarque remplit les salles, veut être aimé, semble réussir les tests du présidentiable : la maîtrise des dossiers, l’agilité oratoire, malgré des dérapages (calculés ?).
Son talent est d’être antisystème au cœur du système, aidé par BFM, Cohn-Bendit, Parisot, Arnault de LVMH. Il fait du neuf dans l’ancien, en voulant supprimer les départements.
Il peut également se prévaloir de sa virginité politique : avec Hamon, il est le seul « bleu ». L’héritière de Saint-Cloud Le Pen et Mélenchon furent déjà candidats. Puis voyez l’hécatombe : Juppé, Montebourg, Hollande, Sarkozy, Duflot, Valls, Bayrou…
Le vote, moyen d’expression, reste le reflet déformé du réel. Il n’y a pas de répit face à tout pouvoir à la botte du capital. Quoi qu’il advienne, le gagnant n’a pas de base pour défier les salariés, infliger ses réformes.
La classe ouvrière défend ses intérêts, en dépit d’une fausse trêve électorale. Seul le rapport de force pèsera. Dans ce cadre, le 7 mars écrira une étape.
C’est bien le sens de la conférence nationale du 25 mars. Des délégués des comités de liaison et d’échanges construiront ensemble les voies et les moyens d’une issue politique.
ici --->IO 442.pdf
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