Editorial Informations Ouvrières n°532
Des exigences vitales qui demeurent posées
mercredi 5 décembre 2018
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Des exigences vitales qui demeurent posées
Maryse Launais, membre du bureau national du POI
Depuis trois semaines, un mouvement de fond traverse tout le pays. Parti du refus de la hausse des taxes sur les carburants, il porte des exigences démocratiques et sociales vitales. Par milliers et par milliers, travailleurs, jeunes, retraités, ils disent : « Assez des salaires et des retraites bloqués, assez d’un pouvoir d’achat qui n’arrête pas de baisser. Assez des conséquences des politiques menées par tous les gouvernements depuis des décennies qui détruisent les emplois, qui liquident les services publics… »
Par milliers, ils exigent la démission de Macron qui concentre sur lui toute la colère. Au même moment, la presse fait état des exigences établies ici et là par des gilets jaunes. Certains écrivent : « Députés de France, nous vous faisons part des directives du peuple pour que vous les transposiez en lois (…). Obéissez à la volonté du peuple. Faites appliquer ces directives. » Tout le monde pense aux cahiers de doléance de la Révolution française.
Souvent, la défense de certaines conquêtes ouvrières y est consignée : « Le système de retraite doit demeurer solidaire et donc socialisé. Pas de retraite à points ! »
Tous disent : « Nous ne voulons plus de ce gouvernement, de cette politique. » Ils n’attendent rien de cette Assemblée croupion. Ce qui s’est exprimé sous la forme du dégagisme dans les derniers élections ressurgit aujourd’hui de manière explosive, ébranlant tout le pouvoir. C’est bien cela qui terrorise, au plus haut niveau.
À Paris, le 10 novembre dernier, nous étions 2 500 militants, venus des quatre coins de la France, à l’appel du Comité national pour la résistance et la reconquête, pour la défense de toutes les conquêtes arrachées en 1936 et 1945, mais aussi celles de la République : pour aider à la résistance, construire partout des comités et forger ensemble une authentique force politique pour la satisfaction de toutes les revendications.
Alors, naturellement, nous sommes nombreux, aujourd’hui sur les barrages, dans les manifestations, avec Informations ouvrières, pour dialoguer.
N’en déplaise à tous ceux qui aujourd’hui calomnient ce mouvement, la lutte des classes n’est pas un scénario écrit à l’avance.
Au moment où s’expriment, sous une forme que personne n’avait vu venir, les exigences vitales de millions et de millions , la volonté monte dans les organisations syndicales, de poser les revendications. « C’est le moment », se disent bien des militants, comme le montrent des correspondances parvenues à Informations ouvrières.
Les lycéens l’ont compris qui exigent le retrait de Parcoursup et de la réforme du bac, qui va exclure en masse du droit à poursuivre leurs études les enfants de ceux qui n’arrivent plus à boucler leur milieu de mois.
Macron, le patronat, les tenants du système s’affolent. Dans cette panique, Macron, tout en déchaînant la répression, en particulier contre la jeunesse, effectue ce 4 décembre, par la voix de son Premier ministre, ce que la presse souligne comme étant son premier recul. Mais les exigences exprimées dans tout ce surgissement demeurent posées.
Dans cette situation, multiplions, dans les quartiers, dans les entreprises, les réunions appelées par le Comité national de résistance et de reconquête !
cliquez ici ---->IO 532.pdf
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