Informations Ouvrières n°542
À propos d’une opération de diversion
mercredi 27 février 2019
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À propos d’une opération de diversion
Jean-Simon Bitter, membre du bureau national du POI
Il y a une semaine, une opération d’union nationale de grande envergure était organisée autour de la condamnation de l’antisémitisme. Une bonne fois pour toutes, l’antisémitisme, comme toute forme de racisme, doit être combattu avec la plus grande vigueur.
Mais quelle est la réalité ?
La réalité, c’est que nous sommes confrontés aujourd’hui à une instrumentalisation de l’antisémitisme par l’État. Et c’est clairement le cas quand le gouvernement veut confondre juridiquement l’antisémitisme et l’antisionisme.
Une confusion qui revient à censurer toute critique de la politique sioniste, de la politique de l’État d’Israël et à interdire tout soutien au peuple palestinien.
Revenir sur le contexte politique est éclairant.
Le gouvernement est confronté à un scandale d’État, il ne parvient pas à surmonter la crise politique dans laquelle il est plongé et qui est celle de Macron, celle de tout le régime. Cette crise vient d’ailleurs de franchir un cap avec l’arrestation de Benalla et avec le rapport du Sénat qui met directement en cause l’Élysée. Le gouvernement ne parvient pas non plus à faire refluer le profond mouvement des Gilets jaunes et la jonction qui a commencé à s’opérer par en bas avec le mouvement ouvrier organisé.
Alors, il recourt avec cynisme à une odieuse stratégie dans l’espoir de faire diversion et de fabriquer avec les sommets politiques et syndicaux une union nationale contre les Gilets jaunes, contre le mouvement ouvrier, une union « sacrée » pour museler les revendications.
Mardi 19 février, ministres, dirigeants de tous les partis balayés aux dernières élections, dirigeants des grandes confédérations, tous communiaient dans un même élan. Quelques jours plus tard, entre de nouvelles révélations sur l’affaire Benalla et des visites très médiatisées au Salon de l’agriculture, le cirque du « grand débat » reprenait…
Le gouvernement, pendant ce temps, entend poursuivre sa politique réactionnaire sur toute la ligne : il ordonne une répression sans précédent, et il entend maintenir le cap des pires « réformes » contre la liberté de manifester, contre toutes les conquêtes de la classe ouvrière arrachées en 1936 et en 1945.
Rarement le fossé entre d’un côté ce régime en crise, son gouvernement, ses soutiens et de l’autre l’exigence de l’immense majorité aura été aussi profond. C’est dans cette situation exceptionnelle où l’aspiration à bloquer, à défaire ce gouvernement, cette politique, cherche à passer, que des milliers de militants ouvriers de toutes tendances, des Gilets jaunes, se rassemblent au plan local dans les comités de résistance et de reconquête. La préparation de la convention nationale des délégués des comités, élus et mandatés, prend dans cette situation une dimension particulière.
Informations ouvrières, tribune libre de la lutte des classes, est au coeur de ces débats et de cette réflexion.
cliquez ici ---->IO 542.pdf
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