Informations Ouvrières n°499
Guerre de classe
mercredi 18 avril 2018
par
par
Guerre de classe
Franck Servel, membre du bureau national du POI
Dans la nuit du 13 au 14 avril, le gouvernement Macron a emboîté le pas des États- Unis pour bombarder la Syrie. Vous lirez dans ce journal le communiqué du bureau national du POI condamnant cette poli tique de guerre.
Ce même gouvernement Macron a décidé d’augmenter le budget militaire pour atteindre les 2 % du PIB et répondre aux exigences de l’Otan, alors qu’au nom de la réduction des déficits publics, il supprime 120 000 emplois de fonctionnaires et s’at taque au statut de la SNCF.
Mais ne vous inquiétez pas… lors de ses deux interviews télévisées, il s’est évertué à essayer de nous rassurer. D’abord, les bombardements en Syrie, c’est pour « construire la paix » ! Et aux esprits cha grins qui contestent la réception à Paris du prince héritier d’Arabie saoudite, il a annoncé la tenue prochaine d’une confé- rence humanitaire commune sur le Yémen… pendant que l’Arabie saoudite bombarde le Yémen !
Alors que les cheminots sont engagés avec leurs organisations syndicales dans une grève massive pour la défense du ser vice public et le maintien du statut de che minot et de la SNCF, Macron a aussi tenté de les rassurer : il « garantit absolument » que l’entreprise resterait publique « à 100 % de capitaux d’État ». Chacun se rappelle les précédents de France Télécom, Air France, EDF, GDF…
Pour démontrer en quoi cette « garan tie » du chef de l’État est une fumisterie, je vais prendre l’exemple de la société dans laquelle je travaille. En novembre 2001, le gouvernement de « gauche plurielle » PS PC change le statut de l’ex-direction des Constructions navales, qui était une admi nistration de l’État, pour la transformer en société anonyme. Le futur ministre Le Drian est rapporteur du projet de loi. Il garantit « le contrôle intégral du capital de la société par l’État, se distinguant de toute privatisation même partielle ». Donc une DCN « à 100 % de capitaux d’État ».
Mais en décembre 2004, pour ouvrir le capital de la société, il suffit au gouverne ment de droite Chirac-Raffarin de modi fier la loi ainsi : les mots « dont le capital est détenu en totalité par l’État » sont rem placés par les mots « dont le capital initial est détenu en totalité par l’État »… et de rajouter « Une part minoritaire du capital de l’entreprise nationale peut être détenue par le secteur privé ». Aujourd’hui, l’ex DCN s’appelle Naval Group. L’État ne détient plus que 62,5 % du capital. La société vend des armements à l’Arabie saoudite. Un projet de rapprochement avec l’italien Fincantieri est en discussion pour créer une société européenne. Voilà ce que valent les garanties des gouvernements suc cessifs pour le maintien « à 100 % de capi taux d’État » !
L’issue sera donc sur le terrain de la lutte de classe, mais il y a des obstacles. Les motions de soutien à la grève des chemi nots se multiplient dans nombre de syn dicats et de fédérations…
Ces questions sont au centre des dis cussions des militants de toutes tendances qui échangent dans les comités de résis tance et reconquête. Le rôle d’Informa tions ouvrières est d’être le lieu où se mène ce débat. Et dans notre journal, nous décor tiquons les mensonges du gouvernement sur la grève des cheminots. Cette semaine commence la campagne des abonnements d’été. Nous appelons tous les lecteurs à en assurer la réussite pour démêler le vrai du faux, afin d’aider à réunir pratiquement les conditions du combat d’ensemble face au gouvernement.
Franck Servel, membre du bureau national du POI
Dans la nuit du 13 au 14 avril, le gouvernement Macron a emboîté le pas des États- Unis pour bombarder la Syrie. Vous lirez dans ce journal le communiqué du bureau national du POI condamnant cette poli tique de guerre.
Ce même gouvernement Macron a décidé d’augmenter le budget militaire pour atteindre les 2 % du PIB et répondre aux exigences de l’Otan, alors qu’au nom de la réduction des déficits publics, il supprime 120 000 emplois de fonctionnaires et s’at taque au statut de la SNCF.
Mais ne vous inquiétez pas… lors de ses deux interviews télévisées, il s’est évertué à essayer de nous rassurer. D’abord, les bombardements en Syrie, c’est pour « construire la paix » ! Et aux esprits cha grins qui contestent la réception à Paris du prince héritier d’Arabie saoudite, il a annoncé la tenue prochaine d’une confé- rence humanitaire commune sur le Yémen… pendant que l’Arabie saoudite bombarde le Yémen !
Alors que les cheminots sont engagés avec leurs organisations syndicales dans une grève massive pour la défense du ser vice public et le maintien du statut de che minot et de la SNCF, Macron a aussi tenté de les rassurer : il « garantit absolument » que l’entreprise resterait publique « à 100 % de capitaux d’État ». Chacun se rappelle les précédents de France Télécom, Air France, EDF, GDF…
Pour démontrer en quoi cette « garan tie » du chef de l’État est une fumisterie, je vais prendre l’exemple de la société dans laquelle je travaille. En novembre 2001, le gouvernement de « gauche plurielle » PS PC change le statut de l’ex-direction des Constructions navales, qui était une admi nistration de l’État, pour la transformer en société anonyme. Le futur ministre Le Drian est rapporteur du projet de loi. Il garantit « le contrôle intégral du capital de la société par l’État, se distinguant de toute privatisation même partielle ». Donc une DCN « à 100 % de capitaux d’État ».
Mais en décembre 2004, pour ouvrir le capital de la société, il suffit au gouverne ment de droite Chirac-Raffarin de modi fier la loi ainsi : les mots « dont le capital est détenu en totalité par l’État » sont rem placés par les mots « dont le capital initial est détenu en totalité par l’État »… et de rajouter « Une part minoritaire du capital de l’entreprise nationale peut être détenue par le secteur privé ». Aujourd’hui, l’ex DCN s’appelle Naval Group. L’État ne détient plus que 62,5 % du capital. La société vend des armements à l’Arabie saoudite. Un projet de rapprochement avec l’italien Fincantieri est en discussion pour créer une société européenne. Voilà ce que valent les garanties des gouvernements suc cessifs pour le maintien « à 100 % de capi taux d’État » !
L’issue sera donc sur le terrain de la lutte de classe, mais il y a des obstacles. Les motions de soutien à la grève des chemi nots se multiplient dans nombre de syn dicats et de fédérations…
Ces questions sont au centre des dis cussions des militants de toutes tendances qui échangent dans les comités de résis tance et reconquête. Le rôle d’Informa tions ouvrières est d’être le lieu où se mène ce débat. Et dans notre journal, nous décor tiquons les mensonges du gouvernement sur la grève des cheminots. Cette semaine commence la campagne des abonnements d’été. Nous appelons tous les lecteurs à en assurer la réussite pour démêler le vrai du faux, afin d’aider à réunir pratiquement les conditions du combat d’ensemble face au gouvernement.
Cliquez ici ---->IO 499.pdf
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire