Informations Ouvrières n°502
Échec du référendum d’Air France : un sérieux avertissement…
mercredi 9 mai 2018
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Échec du référendum d’Air France : un sérieux avertissement…
Jean-Paul Crouzet, membre du bureau national du POI
Ce lundi 7 mai, alors que les commentateurs dissertent sur l’élection, voici un an jour pour jour, d’Emmanuel Macron, les cheminots font toujours bloc avec tous leurs syndicats, par la grève, pour s’opposer à la contre-réforme du gouvernement Macron-Philippe. Depuis des semaines, cette grève retient l’attention des travailleurs et des jeunes ayant engagé dans de très nombreux secteurs des combats de résistance pour leurs revendications.
Estimant qu’il y a là un risque certain pour ce gouvernement privé de véritable assise dans le pays, le Premier ministre cherche les moyens d’y mettre un terme.
Recevant ce même jour les fédérations syndicales de cheminots et leurs responsables confédéraux, il a martelé à l’issue des rencontres qu’il ne reviendrait pas sur « les grands principes » de la réforme : ouverture à la concurrence, fin du recrutement au statut au 1er janvier 2020 et changement du statut de l’entreprise. « Le texte ne changera pas fondamentalement sur les trois points », a-t-il précisé, se disant prêt à « discuter certains amendements avant le passage [du projet de loi] au Sénat ». Il a ajouté : « Au moins deux organisations syndicales ont fait état de propositions pour nourrir les discussions. » Chercher à rompre le front syndical à la SNCF, à diviser les cheminots pour leur faire reprendre le travail : rien de nouveau sous le soleil, dirat- on, c’est la vieille tactique patronale du « diviser pour mieux régner » ! Y arriveront-ils ? Nous le saurons dans les jours qui viennent.
Mais ce qui vient de se passer à Air France devrait constituer un sérieux avertissement à ceux qui entendent domestiquer, contourner voire écraser les organisations syndicales pour imposer aux travailleurs la loi de la finance. À Air France, face à l’opération « référendum », la résistance farouche des travailleurs de toutes catégories, des militants, des organisations, l’a emporté contre les tentatives virulentes d’opposer les pilotes aux autres personnels de la compagnie, de faire sauter le front des dix organisations syndicales unies sur la revendication salariale. La direction et le gouvernement ont subi un échec cuisant.
Ainsi se confirme la capacité de la classe ouvrière, avec ses organisations, à résister par la lutte de classe, par la grève, à l’offensive du capital, à se défendre en préservant l’indépendance de ses organisations syndicales.
Quelles leçons en tirer ?
Ressusciter, comme nous y invitent Olivier Besancenot, Pierre Laurent, Benoît Hamon et quelques autres, un rassemblement des « forces de gauche » avec le PCF, les Verts, les Génération.s ? Cela suscite à juste titre une saine méfiance des travailleurs, des militants qui estiment n’avoir pas écarté vivement en 2017 tous ceux qui ont participé ou soutenu les gouvernements d’alternance de « gauche » responsables des politiques destructrices pour aujourd’hui leur reconnaître une virginité nouvelle !
Y a-t-il une autre façon d’ouvrir une issue face au bombardement des contre-réformes du gouvernement Macron, afin de les stopper et d’engager la reconquête, que la mobilisation des travailleurs avec leurs organisations sur leur propre terrain ?
Ces discussions se mènent actuellement dans les réunions des comités locaux du CNRR. Multiplions ces réunions, ces débats préparant ainsi la réunion nationale du 23 juin. Et élargissons la diffusion d’Informations ouvrières qui en constitue le porte-parole…
Jean-Paul Crouzet, membre du bureau national du POI
Ce lundi 7 mai, alors que les commentateurs dissertent sur l’élection, voici un an jour pour jour, d’Emmanuel Macron, les cheminots font toujours bloc avec tous leurs syndicats, par la grève, pour s’opposer à la contre-réforme du gouvernement Macron-Philippe. Depuis des semaines, cette grève retient l’attention des travailleurs et des jeunes ayant engagé dans de très nombreux secteurs des combats de résistance pour leurs revendications.
Estimant qu’il y a là un risque certain pour ce gouvernement privé de véritable assise dans le pays, le Premier ministre cherche les moyens d’y mettre un terme.
Recevant ce même jour les fédérations syndicales de cheminots et leurs responsables confédéraux, il a martelé à l’issue des rencontres qu’il ne reviendrait pas sur « les grands principes » de la réforme : ouverture à la concurrence, fin du recrutement au statut au 1er janvier 2020 et changement du statut de l’entreprise. « Le texte ne changera pas fondamentalement sur les trois points », a-t-il précisé, se disant prêt à « discuter certains amendements avant le passage [du projet de loi] au Sénat ». Il a ajouté : « Au moins deux organisations syndicales ont fait état de propositions pour nourrir les discussions. » Chercher à rompre le front syndical à la SNCF, à diviser les cheminots pour leur faire reprendre le travail : rien de nouveau sous le soleil, dirat- on, c’est la vieille tactique patronale du « diviser pour mieux régner » ! Y arriveront-ils ? Nous le saurons dans les jours qui viennent.
Mais ce qui vient de se passer à Air France devrait constituer un sérieux avertissement à ceux qui entendent domestiquer, contourner voire écraser les organisations syndicales pour imposer aux travailleurs la loi de la finance. À Air France, face à l’opération « référendum », la résistance farouche des travailleurs de toutes catégories, des militants, des organisations, l’a emporté contre les tentatives virulentes d’opposer les pilotes aux autres personnels de la compagnie, de faire sauter le front des dix organisations syndicales unies sur la revendication salariale. La direction et le gouvernement ont subi un échec cuisant.
Ainsi se confirme la capacité de la classe ouvrière, avec ses organisations, à résister par la lutte de classe, par la grève, à l’offensive du capital, à se défendre en préservant l’indépendance de ses organisations syndicales.
Quelles leçons en tirer ?
Ressusciter, comme nous y invitent Olivier Besancenot, Pierre Laurent, Benoît Hamon et quelques autres, un rassemblement des « forces de gauche » avec le PCF, les Verts, les Génération.s ? Cela suscite à juste titre une saine méfiance des travailleurs, des militants qui estiment n’avoir pas écarté vivement en 2017 tous ceux qui ont participé ou soutenu les gouvernements d’alternance de « gauche » responsables des politiques destructrices pour aujourd’hui leur reconnaître une virginité nouvelle !
Y a-t-il une autre façon d’ouvrir une issue face au bombardement des contre-réformes du gouvernement Macron, afin de les stopper et d’engager la reconquête, que la mobilisation des travailleurs avec leurs organisations sur leur propre terrain ?
Ces discussions se mènent actuellement dans les réunions des comités locaux du CNRR. Multiplions ces réunions, ces débats préparant ainsi la réunion nationale du 23 juin. Et élargissons la diffusion d’Informations ouvrières qui en constitue le porte-parole…
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