mercredi 21 novembre 2018
par
par
Editorial informations Ouvrières n°530
Colère, rejet et fracture !
Colère, rejet et fracture !
Jean-Charles Marquiset, membre du bureau national du POI
La colère, le ras-le-bol s’étendent de jour en jour face à la politique de Macron. Ce rejet s’exprime sous les formes les plus diverses. Le 17 novembre, des centaines de milliers étaient dans les rues. Des centaines de milliers se sont exprimés, de manière totalement imprévue, face au blocage politique, à l’absence d’issue, à l’inertie des uns et des autres. La hausse des prix du carburant a été le coup de trop contre les plus vulnérables, les travailleurs, les jeunes, les retraités qui subissent de plein fouet la CSG, la désindexation des pensions. Une exigence monte dans la population laborieuse : stop à cette politique, à la solde du capital financier, menée depuis un an et demi par Macron dans la continuité de ceux qui l’ont précédé. Ce week-end, Édouard Philippe, malgré cette mobilisation, a réaffirmé : « Il n’est pas question de changer de cap » et annonce un plan d’aides de 500 millions, une provocation supplémentaire.
Dans les blocages, les « Macron démission ! » étaient légion. De cette travailleuse qui dit : « Le jour de paye, je suis déjà à découvert », de ce jeune qui dit : « Je ne peux plus payer mon loyer », de ce retraité : « Chaque mois qui passe, ma situation se dégrade, nous n’allons même plus pouvoir manger »…
Ils expriment le ras-le-bol ressenti par des millions de travailleurs, qu’ils soient « gilets jaunes » ou non.
C’est une lame de fond qui monte et peut déboucher sur d’autres développements dont nul ne sait les formes qu’ils prendront. Car après le 17, des blocages se maintiennent, d’autres initiatives sont annoncées le 24 novembre. Et le gouvernement annonce encore qu’il va s’attaquer à la Sécurité sociale, à l’enseignement public, à tous les services publics, aux communes… Ce qui rajoute à la colère qui traverse des couches de plus en plus larges, à la révolte des maires et des élus.
Affaibli, isolé, ce gouvernement recourt à la menace et à la répression. Le ministre de l’Intérieur déclare : « Aucun point de blocage total ne sera toléré. Les forces de l’ordre interviendront pour débloquer les barrages. » Voilà la politique de Macron : « Je ne changerai pas de trajectoire. »
Le 10 novembre, l’appel issu du grand rassemblement national organisé par le CNRR rappelle le contenu de la transformation du pays voulue par Macron : « Toutes les bases de la civilisation arrachées par la classe ouvrière, toutes les conquêtes sociales, qui dans ce pays se concentrent en particulier dans les acquis de 1936 et 1945, devraient être intégralement liquidées (…). L’immense majorité des travailleurs et l’immense majorité de la population ne veulent pas du chaos. Elles veulent préserver les bases de la civilisation, préserver les conquêtes sociales et préserver les conquêtes démocratiques qui en sont inséparables. »
La colère est légitime, les travailleurs qui résistent à la politique de Macron ont raison. Il est vrai qu’ils ne sont pas dans la même situation que Carlos Ghosn, qui semble ne pas avoir eu assez avec ses 15 millions d’euros de salaire. La fracture avec les travailleurs et le peuple est là.
Dans la situation nouvelle dans laquelle nous sommes entrés, l’appel du CNRR à s’organiser, « à multiplier, dans les semaines qui vont suivre, les réunions dans les départements, les localités, les quartiers, sur les lieux de travail, pour aider à rassembler toutes les forces qui existent », est plus que jamais d’actualité.
Jean-Charles Marquiset, membre du bureau national du POI
La colère, le ras-le-bol s’étendent de jour en jour face à la politique de Macron. Ce rejet s’exprime sous les formes les plus diverses. Le 17 novembre, des centaines de milliers étaient dans les rues. Des centaines de milliers se sont exprimés, de manière totalement imprévue, face au blocage politique, à l’absence d’issue, à l’inertie des uns et des autres. La hausse des prix du carburant a été le coup de trop contre les plus vulnérables, les travailleurs, les jeunes, les retraités qui subissent de plein fouet la CSG, la désindexation des pensions. Une exigence monte dans la population laborieuse : stop à cette politique, à la solde du capital financier, menée depuis un an et demi par Macron dans la continuité de ceux qui l’ont précédé. Ce week-end, Édouard Philippe, malgré cette mobilisation, a réaffirmé : « Il n’est pas question de changer de cap » et annonce un plan d’aides de 500 millions, une provocation supplémentaire.
Dans les blocages, les « Macron démission ! » étaient légion. De cette travailleuse qui dit : « Le jour de paye, je suis déjà à découvert », de ce jeune qui dit : « Je ne peux plus payer mon loyer », de ce retraité : « Chaque mois qui passe, ma situation se dégrade, nous n’allons même plus pouvoir manger »…
Ils expriment le ras-le-bol ressenti par des millions de travailleurs, qu’ils soient « gilets jaunes » ou non.
C’est une lame de fond qui monte et peut déboucher sur d’autres développements dont nul ne sait les formes qu’ils prendront. Car après le 17, des blocages se maintiennent, d’autres initiatives sont annoncées le 24 novembre. Et le gouvernement annonce encore qu’il va s’attaquer à la Sécurité sociale, à l’enseignement public, à tous les services publics, aux communes… Ce qui rajoute à la colère qui traverse des couches de plus en plus larges, à la révolte des maires et des élus.
Affaibli, isolé, ce gouvernement recourt à la menace et à la répression. Le ministre de l’Intérieur déclare : « Aucun point de blocage total ne sera toléré. Les forces de l’ordre interviendront pour débloquer les barrages. » Voilà la politique de Macron : « Je ne changerai pas de trajectoire. »
Le 10 novembre, l’appel issu du grand rassemblement national organisé par le CNRR rappelle le contenu de la transformation du pays voulue par Macron : « Toutes les bases de la civilisation arrachées par la classe ouvrière, toutes les conquêtes sociales, qui dans ce pays se concentrent en particulier dans les acquis de 1936 et 1945, devraient être intégralement liquidées (…). L’immense majorité des travailleurs et l’immense majorité de la population ne veulent pas du chaos. Elles veulent préserver les bases de la civilisation, préserver les conquêtes sociales et préserver les conquêtes démocratiques qui en sont inséparables. »
La colère est légitime, les travailleurs qui résistent à la politique de Macron ont raison. Il est vrai qu’ils ne sont pas dans la même situation que Carlos Ghosn, qui semble ne pas avoir eu assez avec ses 15 millions d’euros de salaire. La fracture avec les travailleurs et le peuple est là.
Dans la situation nouvelle dans laquelle nous sommes entrés, l’appel du CNRR à s’organiser, « à multiplier, dans les semaines qui vont suivre, les réunions dans les départements, les localités, les quartiers, sur les lieux de travail, pour aider à rassembler toutes les forces qui existent », est plus que jamais d’actualité.
la suite ici ---->IO 530.pdf
7
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire