Les comités locaux du département

Les comités locaux du département de l'Isère

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lundi 24 septembre 2018

Alors que son gouvernement se délite, Macron présente son plan “santé-hôpital”

Alors que son gouvernement se délite, Macron présente son plan “santé-hôpital”

jeudi 20 septembre 2018 

                                  Alors que son gouvernement se délite, Macron présente son plan “santé-hôpital”
Commentant les futures annonces du président de la République à propos du « big bang » du système de santé, le président de l’ordre des médecins rappelle : « Depuis 1975 jusqu’à aujourd’hui ce ne sont pas moins de vingt-trois plans qui ont été mis en œuvre... ».Il est un fait que les gouvernements, de gauche comme de droite ou d’union nationale gauche-droite, ont tous essayé de porter des coups au système de santé et à ce qui en est son pivot : l’hôpital public notamment les CHU.
Ces vingt-trois plans ont produit leurs effets : fermeture massive de lits et services à l’hôpital public, engorgement des urgences, impossibilité d’accès à un nombre chaque jour plus important de spécialités médicales, démographie médicale effondrée à grands coups de numerus clausus, développement de bénéfices faramineux pour le secteur privé, qui augmente sans fléchir ses « parts de marché », au détriment du service public hospitalier et des patients qui voient leur reste à charge croître sans désemparer.
Financement des hôpitaux
Ce que le président de la République a annoncé, c’est sa volonté politique de poursuivre, et d’amplifier, dans cette voie. Budgétairement avec le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2019, l’hôpital public continuera à être mis à mal, par l’introduction en partie du financement au « parcours ou au forfait », qui vise à encadrer, encore plus qu’avec la tarification à l’activité (T2A), les recettes de l’hôpital et à introduire les assurances privées « complémentaires » pour le patient.
Exercice de la médecine
Les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), mises en place par Touraine en 2014, vont devenir obligatoires, au grand dam du président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). « Je pense sincèrement qu’il n’y a plus de place pour le médecin totalement indépendant. », dit Mme Buzyn. Mais ne fait-elle référence qu’à son mode d’exercice ou sinon à sa liberté de soigner. Et sous le prétexte « d’alléger sa charge de travail en le déchargeant de certaines tâches... », ne se cache-t-il pas la volonté de passer certains actes médicaux à des... assistants médicaux !
Numerus clausus, assistants médicaux
Comment ne pas voir là, le lien avec la prétendue avancée de la « suppression du numerus clausus » ? En fait, avec Parcoursup et LMD, ils n’ont plus besoin de numerus clausus. « Assistants médicaux », fonction et métier qui n’existent pas aujourd’hui, voilà là où on va recaser via Parcoursup, ceux qui auraient « choisi » de faire des études médicales.
Rappelons ici que les études médicales sont aujourd’hui sous la coupe de la faculté de médecine, elle-même rattachée à l’hôpital public, le CHU. Elles durent 7 ans. C’est un gage de qualité pour les futurs médecins.
Première conclusion
La territorialisation poussée à bout ici, voulue par les pouvoirs publics, ne poursuit qu’un seul but : démanteler aussi loin que possible l’hôpital public et notamment le CHU pivot de notre système de santé. L’exemple du démantèlement de l’AP-HP actuellement en cours en 3 ou 4 GHU en est l’illustration (1).
Cela se traduira inéluctablement pour la population par la perte de nouvelles chances de prise en charge.
Pour les grands groupes financiers investissant dans la santé, le démantèlement des CHU, de l’hôpital public qui va avec, est une nécessité absolue pour augmenter leurs profits, leurs parts de marché.
Est-ce un hasard si le gouvernement, parallèlement à ces mesures contre l’hôpital public, diminue les cotisations sociales ?
C’est donc bien à tout l’édifice de 1945 (la Sécurité sociale) et de 1958 (création des CHU) que Macron , plus affaibli que jamais, s’attaque aujourd’hui.

(1) 
Groupement hospitalier universitaire (GHU), regroupement de CHU propre à l’AP-HP.

10 novembre 2018 à Paris : réunion nationale appelée par le comité national de résistance et de reconquête
Appel de la réunion nationale des délégués des comités locaux : « Une large discussion a lieu avec les milliers de militants qui veulent résister à Macron et qui veulent défendre et organiser la reconquête des acquis de 1936 et 1945. Cette discussion est engagée dans les comités dans lesquels se regroupent les militants ouvriers, syndicalistes, élus aux appartenances et aux parcours divers mais qui entendent contribuer à cette discussion. Ce travail de résistance et de reconquête face au basculement de société qu’organise Macron est une question politique essentielle. Elle exige d’élargir et de renforcer les comités comme cadre de discussion et d’action commune. C’est pourquoi les délégués réunis ce 23 juin appellent l’ensemble des comités à préparer une conférence de milliers de militants à l’automne pour rassembler une large force. »  http://www.cnrr2018.sitew.fr
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L'EDITO et les premières pages d'Informations Ouvrières N°521 du jeudi 20 septembre 2018

Informations Ouvrières n°521

Face à la morgue de Macron, aider au rassemblement
mercredi 19 septembre 2018

Face à la morgue de Macron, aider au rassemblement
Vincent VIssecq Membre du bureau national
« La chute dans l’opinion », c’est ainsi qu’est résumé le sondage publié par Le Figaro du 17 septembre 2018. L’action du gouvernement Macron, selon ce sondage « n’est vue positivement que par 19 % » de la population. La semaine précédente, ce même institut de sondages titrait déjà « Macron pire qu’Hollande » ! Pourtant rien ne semble arrêter la course vers le chaos du gouvernement Macron-Philippe. Plein de morgue, le premier se permettait dimanche une nouvelle petite phrase, fustigeant un chômeur ne trouvant pas de travail : « je traverse la rue, je vous trouve un emploi ».
Sur sa lancée, Macron claironne « il y a des métiers qui nécessitent une formation professionnelle. Quand les gens ne les ont pas, on les forme, c’est pour ça qu’on investit. » Étant professeur en lycée technologique et professionnel, je ne peux qu’être scandalisé de ces propos. En cette rentrée scolaire, les personnels de mon lycée ont appris la création d’une classe passerelle, destinée à accueillir des jeunes bacheliers n’ayant pas eu de place dans une formation de technicien supérieur. Ces classes improvisées à la va-vite sur tout le territoire (3 classes dans mon département) sont des classes sans programme et sans examen, qui ne sont pas reconnues comme une formation à BAC +1. Des jeunes titulaires du bac sont ainsi parqués dans des classes qui sont des passerelles sur le vide. Les collègues sont outrés par cette annonce. Et le ministre informe maintenant que 1 800 postes seront supprimés à la rentrée 2019 dans l’Éducation nationale, essentiellement dans les lycées !
Avec Parcoursup, deux cent mille jeunes sont exclus de l’enseignement supérieur, déroutés vers les formations privées, envoyés à des centaines de kilomètres de chez eux. La vérité, c’est que le gouvernement Macron- Philippe sabote l’avenir des jeunes !
Au-delà de l’arrogance des puissants, un basculement de société est impulsé par le gouvernement ! Il cherche à liquider systématiquement les acquis sociaux hérités de 1936 et 1945, en particulier les systèmes de retraites. Mais la résistance de la classe est là. Les cheminots ont combattu, par la grève, l’opération de destruction de la SNCF, créant les conditions de l’effritement actuel au sommet de l’État. Des appels intersyndicaux sont publiés exprimant les revendications, notamment le refus du système « universel » de retraite par points de Macron, la défense des régimes existants, général et spéciaux.
Même affaibli, sans base profonde dans la société, secoué par des affaires en série, ce gouvernement à la solde du capital financier international ne s’arrêtera pas tout seul. Comment imposer la défense des acquis de civilisation que sont la Sécurité sociale, les systèmes de retraites, l’école ? Peut-on se passer de parti ? Répondant à l’appel du Comité national pour la défense et la reconquête de 1936 et 1945, les militants du POI avec d’autres militants aideront à ce que des milliers de militants puissent discuter librement de toutes les questions qu’ils jugeront nécessaires, c’est le sens du rassemblement du 10 novembre.

                     

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Lettre du bureau national du parti ouvrier indépendant du 8 septembre 2018

http://partiouvrierindependant-poi.fr

Lettre du bureau national du parti ouvrier indépendant du 8 septembre 2018

       

                      

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jeudi 20 septembre 2018

Rentrée chaotique pour Macron qui prétend maintenir« le cap des réformes »

Rentrée chaotique pour Macron qui prétend maintenir« le cap des réformes »

jeudi 13 septembre 2018 


Rentrée chaotique pour Macron qui
prétend maintenir« le cap des réformes »
 « Le cap et l’intensité des transformations sont maintenus » : tel est le message que
le Premier ministre a voulu faire passer lors du séminaire gouvernemental, le 5 septembre. Oubliés, les affaires Benalla, Kohler, les démissions surprises de ministres,
les cafouillages en haut lieusur la retenue à la source qui ont plongé
le gouvernement dans une crise sans précédent ?
En tout cas, le calendrier est établi. Le plan pauvreté, pour « réformer » les aides sociales qui coûtent « un pognon de dingue », disait Macron en juin dernier, doit être présenté jeudi 13 septembre. Le mardi suivant, ce sera l’annonce d’une « réforme du système de santé ». Le projet de loi Pacte, qui relance les privatisations et enfonce un nouveau coin dans le Code du travail et le financement de la Sécurité sociale, arrive en ce moment en commission à l’Assemblée nationale. Une nouvelle convention d’assurance chômage devrait, espère le gouvernement, être négociée « sans tabou », y compris pour introduire la dégressivité (des indemnités. Des mesures pour diminuer le recours aux arrêts de maladie, non encore précisées, sont en préparation. Les retraités subissent une nouvelle baisse de leur pouvoir d’achat.
Est aussi annoncée la poursuite de la « réforme » de l’Etat (50 000 suppressions de postes d’ici 2022) dans le cadre du projet de budget présenté le 26 septembre. Et pour couronner le tout, le gouvernement a pour objectif de faire table rase de tous les régimes de retraite existants, en misant sur la poursuite des « concertations »...
Un programme de guerre
Ce programme de guerre doit être poursuivi par un exécutif qui, quoi qu’il en dise, sort profondément affaibli de l’été et de cette rentrée. Un nouveau sondage (Odoxa, publié le 11 septembre) confirme que plus de sept Français sur dix ont désormais une opinion défavorable d’Emmanuel Macron. La nouvelle ministre des Sports, à peine nommée, s’insurge contre les coupes budgétaires drastiques dont est victime son ministère, mais en plus, il a fallu pourvoir au remplacement, à la présidence de l’Assemblée nationale, de François de Rugy, parti vers le ministère de l’écologie.
La désignation, parmi les députés LREM, du candidat à sa succession a vu « un déchaînement de manœuvres et de coups bas », résume Le Parisien, qui parle de « curée aux accents hystériques », de « rumeurs assassines », de « rappels à la discipline ». « La séquence bordélise totalement notre groupe », confirme un député macronien au journal Le Monde (8 septembre).
Le pied de nez d’un tiers des députés LREM à Macron
Le candidat désigné par Macron, Richard Ferrand (exfiltré du gouvernement l’an dernier pour cause de démêlés judiciaires — toujours en cours — et depuis président du groupe des députés LREM) a vu quatre autres candidatures se lever contre lui. L’une d’elles, Yaël Braun-Pivet, déclare sur RTL le 6 juillet que Ferrand ne peut « pas incarner un renouvellement des pratiques » et appelle pourtant quelques heures plus tard à voter pour lui en retirant sa propre candidature « pour ne pas participer à l’affaiblissement de (son) groupe »... A l’évidence, l’Elysée a pesé pour tenter d’éteindre l’incendie. « Dans cette opération de reprise en main, tout le monde est prié de marcher au pas », indique Le Figaro (7 septembre).
Mais malgré les pressions « jupitériennes », au final, le 10 septembre, lors du conclave des députés LREM à Tours, plus du tiers des députés macroniens ont choisi de voter pour un autre candidat que Ferrand ! Le Monde en conclut provisoirement : « Si la bataille pour le perchoir sème déjà la zizanie en interne, celle pour la tête du groupe s’annonce encore plus vive. Et potentiellement dangereuse, sur le long terme, pour l’unité de la majorité. »
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L'EDITO et les premières pages d'INFORMATIONS OUVRIERES N° 520 du jeudi 13 septembre 2018

Informations Ouvrières n°520

“Oui mais… ça branle dans le manche” (J.-B. Clément, 1871)

mercredi 12 septembre 2018 


“Oui mais… ça branle dans le manche” (J.-B. Clément, 1871)

Serge Bloch Membre du bureau national

Le 7 septembre, Christine Lagarde, au nom du FMI, s’exprime ainsi : « La crise financière mondiale demeure l’un des événements déterminants de notre époque (…). Elle (...) ne semble pas vouloir s’estomper de sitôt (…), conduisant à une crise systémique. »
C’est dans ce contexte que la Ve République jupitérienne est secouée par les démissions de « ministres intègres » quittant le paquebot en plein naufrage et par les scandales de « conseillers vertueux » mis en place afin de tenter d’étayer un régime à bout de souffle. Sous la houlette du capital financier, le « chef de l’État » est bien déterminé à reprendre l’ensemble des conquêtes de ses « sujets », les fameux « Gaulois réfractaires aux changements », « ceux qui ne sont rien » et « ceux qui ne peuvent pas se payer un costard ».
E. Le Boucher, éditorialiste au journal Les Échos, s’en est récemment fait le chantre, appelant à « transformer le système social datant de 1945 devenu trop coûteux et inefficace ». Il poursuit : « Comme souvent dans son histoire économique et sociale (1830, 1936, 1945), la France était en retard, la mission du jeune élu était le rattrapage. »
Mais voilà, les cotes de confiance du « chef de l’État » et de son gouvernement n’en finissent pas de dégringoler, créant une panique dans l’exécutif, à tel point que Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur, déclare : « Les réformes sont au départ toujours un peu impopulaires (…). Quand à un moment donné, vous devenez trop sûrs de vous, vous pensez que vous allez tout emporter » (interview sur BFMTV).
Le président du Sénat, quant à lui, s’est « ému » le 6 septembre de « la rentrée “délicate” pour l’exécutif, estimant que cette “mauvaise” séquence est la conséquence d’une illusion, d’un monde nouveau qui serait débarrassé des conservatismes, des pesanteurs, des arrangements d’un ancien monde qui aurait disparu telle l’Atlantide au printemps 2017 » (même source).
Les turpitudes de la cohorte des « chefs » et de l’armada des collaborateurs de l’Élysée sont légion. Malgré un quinquennat « placé sous le signe de la moralisation de la vie publique », les affaires sont les affaires ! Après de Sarnez, Goulard et Bayrou, à peine nommés et déjà débarqués, vinrent les affaires Ferrand, Pénicaud, Nyssen, Buzyn, Flessel et celles des aides de camp, Benalla, l’ange gardien déchu, et Kohler. Quant à Hulot, en homme d’affaires sentant poindre la mort du cygne, il a précipitamment quitté le château pour creuser son sillon dans d’autres eaux.
L’été fut chaud et la fin de l’été brûlant. Que sera la suite ?
Alors que le gouvernement, en pleine crise de déliquescence systémique, lance une nouvelle bataille contre les conquêtes de civilisation que sont les droits à la retraite pour tous et la Sécurité sociale, le contenu de la lutte politique menée par le POI et son journal Informations ouvrières, tribune libre de la lutte des classes, contribue à l’élargissement, au renforcement des liens et au débat avec ceux qui se battent pour la défense et la reconquête des acquis de 1936 et de 1945, dans le cadre de la lutte de classes.
Le rassemblement national à l’initiative du CNRR, qui se tiendra le 10 novembre, sera, à n’en pas douter, une nouvelle étape importante de la discussion politique entre militants.
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Le rejet s’approfondit le gouvernement Macron en crise

Le rejet s’approfondit le gouvernement Macron en crise

jeudi 6 septembre 2018 


Le rejet s’approfondit le gouvernement Macron en crise
Contraint de boucher les trous en urgence

Le gouvernement, profondément déstabilisé par l’accélération de la crise politique qui le secoue, est contraint de boucher les trous dans l’urgence.
Après la démission, il y a huit jours, de Nicolas Hulot, est intervenue celle, totalement inattendue, de la ministre des Sports. Alors que des commentateurs alarmés pressaient le gouvernement de reprendre énergiquement la main, y compris en se séparant des nombreux autres ministres en difficulté, c’est un remaniement a minima qui est intervenu ce 4 septembre. « Macron est seul comme jamais », commente le journal libéral L’Opinion.
Et après s’être évertué, ces derniers jours, à contester l’inéluctabilité de l’application du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu au 1er janvier prochain en ne cessant de contredire son propre ministre des Comptes publics, Macron a finalement dépêché le Premier ministre sur les plateaux de télévision pour dire que cette « réforme » interviendrait bien comme prévu.
Pourtant, la veille encore, Macron déclarait à des élus de Mayenne qu’il craignait, avec cette « réforme », de « brûler un capital politique »… déjà très mal en point ! Il estimait même que « ceux qui le poussent » à la faire « ne seront pas là » pour le défendre en cas de problème. « Imaginez qu’il y ait cent mille bugs ? », avait-il lancé.
Mais le péril pour Macron et son gouvernement, en cas de recul sur le prélèvement à la source, aurait été politiquement plus grand encore. Un conseiller gouvernemental, cité par Le Journal du dimanche, le résumait ainsi : « Un rapport serait catastrophique pour l’image de l’État et pour Macron : cela voudrait dire qu’il est prêt à reculer sur les réformes. » Des « réformes » à venir plus destructrices et plus périlleuses, pour l’exécutif, les unes que les autres.
C’est dans cette atmosphère de crise et de tension que le séminaire gouvernemental, censé définir l’agenda des prochains mois, différé pour cause de démissions en série, se tient finalement ce 5 septembre.
CSG et gel des pensions
Avec 1 000 euros de retraite chacun, un couple sera ponctionné de plus de 700 euros par an ! Une nouvelle fois, les retraités sont frappés par le gouver-nement Macron-Philippe.
Ce fut d’abord l’augmentation de la CSG de 1,7 point (soit une hausse d’un quart). Et maintenant, l’annonce par le Premier ministre d’un quasi-gel pour les deux années à venir (+ 0,3 %), alors que les prix s’emballent (+ 2,3 % en juillet en rythme annuel).
La presse a chiffré les pertes de revenus engendrées par ces mesures (CSG + gel des pensions) : 720 euros en moins sur l’année pour un couple de retraités gagnant 1 000 euros par mois chacun ; 1 080 euros en moins pour un couple gagnant 1 500 euros chacun ; 1 440 euros en moins, pour un couple gagnant 2 000 euros chacun.
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L'EDITO et les premières pages d'INFORMATIONS OUVRIÈRES N° 519 du jeudi 6 septembre 2018

Informations Ouvrières n°519

Combattre et résister

mercredi 5 septembre 2018 

Combattre et résister
Dominique Canut, membre du bureau national du POI

D’après le gouvernement, la majorité des retraités vivraient très confortablement puisqu’ils perçoivent plus de 1 000 euros par mois ! Il faudrait donc récompenser le travail, c’est ainsi que les heures supplémentaires seront exonérées de cotisations sociales. Il faudrait s’en prendre à ceux qui ne font rien, les retraités. Les « oisifs » devront donc payer. Les retraités ont déjà vu la CSG augmentée de 1,7 % et ça va continuer. Les prestations sociales n’augmenteront plus en fonction de l’inflation, qui est à 2,3 % ; les retraites, la famille, l’APL et les emplois aidés sont directement visés. À noter qu’il est très symptomatique qu’Édouard Philippe classe les retraites dans la catégorie « prestations sociales ». En moyenne, les retraités devraient perdre un demi-mois de retraite sur une année. Jamais l’attaque n’aura été aussi frontale !
Cette année, des dizaines de milliers d’étudiants ne pourront effectuer leur entrée en faculté ou, triés par le logiciel « Parcoursup », seront dispersés dans des domaines qu’ils n’ont pas choisis.
Un rapport sur la santé au travail vient d’être livré au gouvernement, proposant de regrouper l’INRS, l’OBBTP et l’Anact, permettant de réaliser des économies d’échelle au prix de la santé des salariés.
En revanche, la France est le pays en Europe où les entreprises cotées en Bourse reversent la plus grande part de leurs bénéfices en dividendes à leurs actionnaires. Depuis 2009, elles leur ont versé plus des deux tiers de leurs profits (près de 51 milliards de dollars). Dans les années 2000, les entreprises ne versaient pas plus de 30 % aux actionnaires, selon Oxfam.
Du coup, les économistes considèrent que c’est le signe d’une économie mondiale qui ne s’est jamais aussi bien portée ! Évidemment, cette analyse est intentionnellement fausse, ce n’est pas parce que le patronat et les actionnaires sont de plus en plus riches que c’est profitable à l’économie d’un pays. La preuve, le taux de croissance à 1,5 % (3 % promis par Macron), un taux de chômage élevé et qui ne baisse pas, une balance des échanges commerciaux très largement déficitaire… L’idéologie du ruissellement est une tromperie, c’est grâce aux cadeaux faits au patronat que les profits et dividendes augmentent, sans oublier la surexploitation de la force de travail, capitalisme oblige.
Mais les Français ne s’y trompent pas puisque Macron vient de perdre dix points. Un sondage montre que 66 % des Français jugent son bilan négatif, qu’il est trop autoritaire et méprisant, qu’enfin 76 % considèrent que sa politique est orientée vers les plus privilégiés. La démission du patron d’Ushuaïa, les gels douche, rapportant 250 000 euros l’an à Nicolas Hulot, n’est qu’un élément de plus dans la crise au sommet de l’État.
Alors, que faire ? Combattre, résister pour la reconquête des acquis de 1936 et de 1945, y compris pour relier les revendications à la question du pouvoir ? Le rétablissement de tous les droits arrachés au capital après-guerre passe inévitablement par la réponse à la question des moyens pour y parvenir. Mais, aujourd’hui, la classe ouvrière possède-t-elle une authentique représentation politique dans ce pays ? Ces questions méritent réflexion…
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LA DEMISSION DE HULOT : nouvelle étape de la crise du gouvernement Macron

LA DEMISSION DE HULOT : nouvelle étape de la crise du gouvernement Macron

jeudi 30 août 2018 


LA DEMISSION DE HULOT :
nouvelle étape de la crise du gouvernement Macron
Une déflagration
Hulot vient d’annoncer sa démission à la radio, sans avoir prévenu ni Macron ni Philippe. C’est une véritable déflagration.
Stupéfaction des autres ministres, de la « majorité » présidentielle et du président lui-même. Il ne s’agit pas de n’importe quel ministre : c’est un ministre d’État, no 2 dans la hiérarchie gouvernementale et surtout une figure emblématique de la « société civile » dans le gouvernement de Macron.
Il ne s’agit pas seulement de la réaction d’un individu car cette démission exprime et met à jour brutalement la décomposition du gouvernement de Macron. Il y a eu au début de l’été l’affaire Macron-Benalla, puis une information judiciaire a été ouverte contre Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée, mis en cause pour favoritisme dans l’attribution de marchés publics et enfin, il y a quelques jours, l’affaire Nyssen, ministre de la Culture qui aurait fait agrandir son entreprise sans autorisation.
Crise ouverte et béante
Il y a plus d’an, tout feu tout flamme, Macron accumulait les contre-réformes, provoquant la réaction des travailleurs et dressant de plus en plus la population contre lui. Et puis il y a eu la grève des cheminots qui a duré plusieurs mois et qui, en dépit de la forme qu’elle a prise, a exprimé la détermination des cheminots avec le soutien de la population pour s’opposer à la politique de Macron.
D’autres mobilisations partielles de travailleurs avaient ce même contenu. Ces coups de boutoir de la classe ouvrière contre ce gouvernement qui n’a pas d’assise réelle dans ce pays ont fissuré l’apparente unité de ce gouvernement et de ce régime.
Les choses ont commencé à se déliter. Les sondages, qui valent ce qu’ils valent, indiquent que, en août, la cote de popularité de Macron est au plus bas, à 34 % ; 66 % des sondés sont mécontents de son action.
Crise qui ne cesse de se développer
Et pourtant Macron doit effectivement continuer pour détruire les acquis des travailleurs, mais aussi ceux de la République. La ré­forme constitutionnelle qui avait pour objectif d’exploser tous les cadres de la République, provoquant une révolte sans précédent des élus, a été reportée. Les analystes et autres commentateurs dans la presse soulignent les incertitudes et les risques pour ce gouvernement pour l’élaboration du budget de l’année prochaine. Les mêmes et d’autres s’inquiètent de la réforme annoncée des retraites qui risque d’être « explosive ».
Au moment où Hulot annonce sa démission, Macron était en tournée dans les pays scandinaves pour promouvoir sa nouvelle Europe. Mais la crise continue de l’Union européenne, la situation en Grande-Bretagne avec le Brexit, les contradictions entre les gouvernements ont déjà enterré l’opération de Macron.
Le quotidien Le Monde, qui n’est certainement pas hostile à Macron, titre : « Europe : la marche contrariée de Macron » (28 août).
Comme le conclut l’éditorial du 28 août du quotidien Sud-Ouest, « l’unique mais délicat problème d’Emmanuel Macron, c’est qu’il est seul. Ce qui le faisait paraître comme providentiel il y a un an se change aujourd’hui en faiblesse. »
Une nouvelle situation est ouverte
Il y a à la fois la crise de ce régime et sa volonté de tout détruire. C’est pourquoi Macron tente d’entraîner tout le monde dans l’accompagnement des contre-réformes. Cela souligne avec plus de force encore l’antagonisme total entre les exigences du capital financier que représente Macron pour liquider les acquis des travailleurs et la défense des intérêts des travailleurs et de la population laborieuse qui ne peut qu’être fondée que sur les exigences de retrait, d’abrogation de tous ces plans de liquidation.
La démission de Hulot, l’annonce d’un remaniement accélèrent les échéances.
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L'EDITO et les premières pages d'INFORMATIONS OUVRIÈRES N° 518 du jeudi 30 août 2018

Informations Ouvrières n°518

Après les événements de l’été, plus que jamais : « rassembler une large force » !
mercredi 29 août 2018

Après les événements de l’été, plus que jamais : « rassembler une large force » !

Jean-Paul Crouzet, membre du bureau national du POI


Ce 26 août, dans Le Journal du dimanche, Édouard Philippe annonçait les principales me - sures prévues au budget 2019… Autant de coupes drastiques contre les retraités, les familles, les bénéficiaires de l’APL, les fonctionnaires et les services publics, la Sécurité sociale. Philippe veut même s’attaquer à l’indemnisation des arrêts maladie…
« Ne croyez pas que je vais lâcher quoi que ce soit », martelait Macron dès le Conseil des ministres du 22 août. Et effectivement, retraites, assurance chômage, hôpital, privatisations et cadeaux aux patrons avec la loi Pacte, Parcoursup qui laisse des milliers de bacheliers sans inscription en fac…
Pourtant, le même JDD annonçait que la « cote de Macron chute fortement », avec 66 % de mécontents : l’affaire Benalla aurait constitué « un déclic pour déclencher une vague de jugements négatifs ».Mardi 28 août, le ministre Hulot, pilier du gouvernement Macron, annonce à la radio sa démission. La crise est bien au plus haut niveau de l’État.
Informations ouvrières affirmait le 26 juillet : « La crise majeure en cours (l’affaire Benalla- Macron) est le produit réfracté de tous les développements de l’année qui vient de s’écouler. Et nous ne sommes là qu’au début d’un processus en cours. »
Il semble bien que ce processus soit largement engagé ! Affaires Kohler, Nyssen, vide sidéral qui caractérise LREM de Macron… l’inquiétude monte parmi les « grands de ce monde » sur la fragilité de cet exécutif d’un régime en crise menacé d’effondrement.
Tous savent que parmi les « développements » qui ont aiguisé la crise politique, il y a les nombreux combats de résistance menés par les travailleurs et leurs syndicats, la grève des cheminots, qui a contribué à mettre à nu, à gripper la « méthode » de Macron oeuvrant à la « fin de la société des statuts ». Il y a la révolte des élus…
La discussion ouverte le 23 juin par les délégués des comités de résistance et de reconquête sur « l’expérience de la toute dernière période » est donc plus que jamais à l’ordre du jour. « Peut-on faire barrage à ce que prépare Macron sur les retraites sans dire non à la retraite par points ? »
À la volonté de ce gouvernement en crise de tout détruire s’oppose en effet celle des militants et cadres ouvriers de ne rien lâcher sur chacun des acquis, de qualifier nettement les revendications, et notamment sur les retraites, non à la retraite à points, défense du Code des pensions et des régimes spéciaux, sans céder un pouce à la méthode Macron-Delevoye cherchant à faire avaliser la destruction des régimes de retraite, dans le cadre des discussions à laquelle sont associées les confédérations syndicales…
Les délégués du CNRR ont affirmé : « Ce travail de résistance et de reconquête (des acquis de 1936 et de 1945) face au basculement de société qu’organise Macron est une question essentielle. » Deux mois après, l’actualité de leur appel à « renforcer les comités comme cadre de discussion et d’action commune » et à préparer une conférence de milliers de militants le samedi 10 novembre à Paris « pour rassembler une large force » se trouve renforcée par les événements !
Lecteurs d’Informations ouvrières, nous vous appelons à participer à ce combat et pour cela, à vous réabonner, à diffuser ce journal Informations ouvrières, dont nous pensons qu’il a fait une fois de plus, pendant ces deux mois particuliers, la preuve de son utilité.
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Effondrement du pont à Gênes....Est-ce seulement une catastrophe italienne ?

Effondrement du pont à Gênes

jeudi 23 août 2018 

Est-ce seulement une catastrophe italienne ? Non, tous les gouvernements privatisent et démantèlent les services publics.
Les ponts s’effondrent…mais pas les profits
Effondrement du pont à Gênes

L'EDITO et les premières pages d'INFORMATIONS OUVRIÈRES N° 517 du jeudi 22 août 2018



Informations Ouvrières n°517

Privé… de tout

mercredi 22 août 2018 

Privé… de tout
Geoffrey Excoffon, membre du bureau national du POI

Dans le journal Le Monde le 18 août nous apprenions avec stupeur que la compagnie Autostrade per l’Italia (filiale d’Atlantia), qui gérait le pont de Gênes – et donc responsable de son mauvais entretien qui a causé son effondrement et la mort de dizaines de personnes –, promet soudainement 500millions d’euros pour aider la ville et reconstruire le pont… en huit mois !
En dehors du fait qu’il est impossible de reconstruire un tel pont en si peu de temps, comment est-il possible de passer ainsi sous silence les années de mauvaise gestion et de mauvais entretien de ce pont, en grattant l’argent à tous les postes afin d’optimiser la rentabilité de son utilisation, et de promettre ensuite des millions d’euros qui auraient pu finalement servir en amont à éviter cette catastrophe ?
Nous atteignons ici le summum du cynisme de l’état d’esprit capitaliste.
Le 20 août dernier, L’Express expliquait qu’« également présent dans la concession de structures aéroportuaires depuis 2013, le groupe italien a frappé un grand coup en octobre 2016 en s’octroyant avec EDF, 60 % du capital de la société Aéroports de la Côte-d’Azur (Nice, Cannes-Mandelieu et Saint-Tropez). Atlantia a su saisir sa chance au moment où l’État français, avec la bénédiction de son ministre de l’Économie de l’époque, Emmanuel Macron, privatisait ses principaux aéroports régionaux (Nice et Lyon).
Autrement dit, certains aéroports français sont en ce moment même entretenus comme… le pont de Gênes. Merci M. Macron.
Quelques jours après la catastrophe, les médias français expliquaient tout à coup qu’un rapport du ministère sorti en juillet précisait qu’environ 840 ponts sont en grand risque d’effondrement. Par ailleurs, le rapport présente d’autres chiffres pour le moins alarmants : en moyenne, un pont n’est réparé que vingtdeux ans après l’apparition des premières dégradations sur sa structure. Et toujours d’après ce rapport, il y aurait en tout 2 040 kilomètres de chaussées gravement endommagées en métropole.
N’en jetons plus ! Nous connaissons tous au bout du compte la raison principale de ces détériorations : l’abandon au fil des années par l’État de pans entiers de secteurs d’activités et d’infrastructures publics au secteur privé. Nous savons comment ce dernier fonctionne. En recherche permanente de profits juteux, il constate progressivement que la réduction des coûts permet d’augmenter ses marges bénéficiaires. Alors il réduit son personnel, coupe dans les budgets d’entretien, supprime les outils de contrôle et de surveillance estimés trop chers, pressure les employés qui restent, etc. Résultat : le pont de Gênes s’effondre. Quand le capital privatise les biens de la classe ouvrière, acquis chèrement au prix d’âpres luttes (trains, poste, hôpitaux, éducation, routes, ponts, Sécurité sociale…), il finit par la priver de tout. Même de sa vie.
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Technique, la remise en cause des arrêts maladie ? Non, ce sont les fondements de la Sécu de 1945 que voudrait abattre le gouvernement Macron-Kohler-Philippe

Technique, la remise en cause des arrêts maladie ? Non, ce sont les fondements de la Sécu de 1945 que voudrait abattre le gouvernement Macron-Kohler-Philippe

jeudi 16 août 2018 




Le plan de Macron pour la rentrée. Arrêts maladie : la Sécu ne rembourserait plus rien !
L’affaire a été lancée en catimini, début août. Le gouvernement voudrait mettre à bas l’un des fondements de la Sécurité sociale telle qu’elle a été instituée en 1945, en l’occurrence : la prise en charge des arrêts de travail par l’assurance maladie. Pour commencer, le gouvernement souhaiterait s’attaquer aux arrêts de moins de huit jours (d’après Les Échos, il comptait même, au point de départ, viser les arrêts de moins d’un mois).
Jusqu’à aujourd’hui, la Sécu verse à l’assuré, après un délai de carence de trois jours, des indemnités journalières à hauteur de 50 % de ses gains journaliers (un pourcentage augmenté à 66,7 % si l’assuré élève trois enfants ou plus). Comme pour tout ce qui concerne la Sécurité sociale, cet acquis s’applique à tous les salariés, quelle que soit la taille de l’entreprise, sa branche d’activité, sa localisation.
À l’inverse, le gouvernement entend donc, à l’occasion d’une « concertation » sur la « santé au travail » qu’il programme pour la rentrée, désengager la Sécurité sociale. Autrement dit, la Sécu ne paierait plus rien, tout serait renvoyé à d’éventuelles dispositions (et à la souscription d’assurances), entreprise par entreprise, dans la logique des ordonnances travail.
Les vieux travailleurs ciblés
La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, se justifie en prétendant que les arrêts de travail « explosent ». La commission des comptes de la Sécurité sociale a certes enregistré une augmentation de 4,4 % l’an dernier de leur montant global.
La vraie position du Medef
Le no 2 du Medef, Patrick Martin, dans une interview au Parisien (13 août), conteste pour la forme, mais il ajoute : « L’idée du gouvernement est de mieux maîtriser les finances publiques de manière générale et les dépenses sociales en particulier. Nous sommes d’accord. » En fait, le Medef nie être pour quoi que ce soit dans l’augmentation des arrêts de travail : histoire de bien préparer la « concertation » qui s’annonce et de justifier par avance qu’il ne paiera pas…
« Sortir de 1945 »
Le Medef ne conteste pas sur le fond le désengagement de la Sécurité sociale voulu par Macron, bien au contraire : lui et son ancêtre (le CNPF) n’ont d’ailleurs eu de cesse de prôner le démontage complet de la Sécu. Nous rappelons souvent ce que disait un ancien no 2 du Medef, Denis Kessler, en octobre 2007 : « Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945. » D’ailleurs, le Medef, quelques années plus tôt (novembre 2001), prônait notamment : « Le versement des indemnités journalières pourrait relever d’un système différent, confié à la responsabilité des partenaires sociaux, employeurs et salariés. »
Baisse de 6 points des cotisations patronales
« Un système différent » : ce peut être des assurances, payées par le salarié… En tous cas, ce ne serait plus la Sécu. Le Medef peut dire merci à Macron : à partir du
1er janvier prochain, les cotisations « patronales » d’assurance maladie vont baisser de six points (elles sont aujourd’hui de 13 % du salaire brut) ! Voilà pourquoi ils veulent détruire la Sécu !
« Privilégier le recours aux micro-entrepreneurs »
Le responsable de l’organisation patronale des artisans (l’U2P), Alain Griset, donne à sa façon les enjeux, évoquant dans le journal Le Monde (8 août) la fin de la prise en charge des arrêts maladie, que les artisans ne pourront pas assurer à la place de la Sécu : « Nous aurons tendance à privilégier le recours ponctuel aux micro-entrepreneurs, au détriment du recrutement de salariés… »
« L’ubérisation » générale de la société, tel est bien le projet de Macron, au moment même où les travailleurs qui le subissent combattent pour conquérir leur statut de salariés, avec la protection sociale collective qui l’accompagne !
Le désengagement de la Sécu de l’indemnisation des arrêts de travail n’est donc pas une question technique. De même qu’avec l’instauration programmée par le gouvernement d’un système de retraites « universel », fondé sur la capitalisation individuelle de points tout au long de la carrière, ce sont les fondements des relations sociales en France, établies lors de la vague révolutionnaire au sortir de la Seconde Guerre mondiale, qui sont menacés.
« Les accusations contre Alexis Kohler pourraient avoir un impact plus grave que l’affaire Benalla »
Pour La République des Pyrénées (11 août) : « Vous avez aimé l’affaire Benalla ? Vous allez adorer l’affaire Kohler ! Même si la première a révélé bien des failles du “nouveau monde” de Macron, on était quand même obligé de relativiser : par rapport aux “affaires” qui ont émaillé la Ve République, sur l’échelle de Richter des abus de pouvoir, on était loin des rétrocommissions des frégates pakistanaises, des milices du SAC, du dynamitage du bateau de Greenpeace et des écoutes de l’Élysée ! Mais avec Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée, c’est du lourd. »
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L'EDITO et les premières pages d'INFORMATIONS OUVRIÈRES N° 516 du jeudi 16 août 2018

Informations Ouvrières n°516

« Jusqu’au bout » ?

mercredi 15 août 2018 



« Jusqu’au bout » ?

Élisabeth Narcy, membre du bureau national du POI

Mensonges, contorsions, postures, déclarations provocatrices… n’y peuvent rien : la réalité de cette « Société du Sept-Mai » éclate au grand jour, utilisant l’État comme sa propriété. Après Benalla, voici Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée, soupçonné de « prise illégale d’intérêt ». Victor Hugo appelait Napoléon III « Napoléon le petit » ; on serait tenté d’appeler Macron « Jupiter le minuscule ». Cette affaire d’État, loin d’être une tempête dans un verre d’eau, révèle la crise politique de la Ve République à bout de souffle.
Et la crise économique, en dépit des rodomontades, révèle aussi que le capitalisme est à bout de souffle. « La faiblesse de la croissance contrarie les plans du gouvernement », titre Le Monde le 5 août. Le plan « CAP 2022 » de contreréformes est « enterré sans fleurs ni couronnes ». Le PIB (produit intérieur brut) a augmenté de 0,2 % d’avril à juin au lieu des 2 % prévus.
Qu’à cela ne tienne, le gouvernement « maintient ses ambitions » et « ira jusqu’au bout ». Jusqu’au bout de quoi ? Au bout des destructions initiées par les gouvernements précédents et que le FMI presse Macron d’achever.
Destruction des services publics : en finir avec le statut des cheminots, « filialiser » la SNCF avant de la privatiser. Cela avait déjà commencé avec EDF, et on en a vu les conséquences avec les catastrophes à répétition à Montparnasse.
N’oublions pas le gâchis indescriptible de Parcoursup pour des milliers de bacheliers, qui n’ont à cette date toujours pas de réponse, ou une affectation ne répondant pas à leurs voeux.
Les hôpitaux publics, quotidiennement au bord de la catastrophe et soumis aux exigences de la « rentabilité ». La ministre de la Santé a beau se féliciter que la canicule n’ait pas entraîné de catastrophe sanitaire, les personnels hospitaliers dénoncent la réalité du manque d’effectifs.
Ce n’est pas fini : « le système universel de retraite » est le prochain objectif, mettre fin au système actuel et aux quarante-deux régimes existants.
Il s’agit pour le gouvernement d’aller jusqu’au bout de la disparition des acquis de 1936 et de 1945. Macron a été chargé de cette mission par le capital financier.
Mais les fanfaronnades ne cachent pas la crainte. Peur de la résistance des travailleurs, de la grève de la SNCF : si elle n’a pas empêché le vote de la loi, elle a montré la combativité des cheminots, de leur résistance à la destruction de leur statut. Peur de la mobilisation des pilotes de Ryanair, en grève dans cinq pays d’Europe contre les conditions de travail low cost.
Ce que le gouvernement appelle « le contrat social du XXIe siècle », c’est la vieille recette corporatiste de l’association capital-travail. C’est ce contre quoi se battent les salariés qui veulent des organisations indépendantes leur permettant de défendre leurs revendications.
Résistance et reconquête, c’est l’objectif du Comité national pour la résistance et la reconquête qui organise un rassemblement national le 10 novembre à Paris.
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L'EDITO et les premières pages d'Informations Ouvrières N° 515 du jeudi 9 août 2018

Informations Ouvrières n°515

Les communes dans le viseur de Macron…



mercredi 8 août 2018



Les communes dans le viseur de Macron…


Fabrice Rastoul, membre du bureau national du POI

L’Association des maires de France annonce qu’elle boycottera, avec d’autres associations d’élus, la prochaine conférence des territoires organisée par le gouvernement. Son porte-parole explique que, depuis 2014, le nombre de maires démissionnaires en cours de mandat a augmenté de 55 %. Ce lundi 6 août, France Inter donne la parole à un de ces maires, élu depuis dix ans dans une commune rurale du Sud. Il explique : « Avant, l’État était là pour aider les communes. Maintenant, il est contre les communes ! »
Voilà en une formule résumé ce qui est au centre de la politique du gouvernement Macron- Philippe, la destruction des communes ou plus précisément le démantèlement des services publics de proximité que les communes organisent. Le plan est précis et repose essentiellement sur quatre points :
– diminuer de manière drastique les dotations globales de financement données par l’État aux communes (13 milliards en 2018, 16 745 communes ont vu leurs dotations diminuées) ;
– diminuer ou supprimer les autres ressources financières (la future suppression de la taxe d’habitation) qui permettent aux communes d’établir un budget ;
– s’attacher la complicité dans la mise en oeuvre du plan des élus des 319 plus importantes collectivités par la signature d’un contrat État/collectivité par lequel les élus locaux s’engagent à plafonner l’augmentation des dépenses de fonctionnement à 1,2 % par an ;
– destruction du statut de la fonction publique territoriale, notamment en mettant fin à l’unicité de la grille des salaires et en organisant des départs « volontaires » de fonctionnaires territoriaux.
Oui, mais !
Certes, des élus démissionnent, mais peuton en conclure qu’ils renoncent aux raisons qui les avaient amenés à solliciter un mandat, et notamment à leur volonté de maintenir et de développer des services publics ? Certainement pas !… Et pas un jour ne passe sans qu’un de ces élus démissionnaires ne profite de la moindre occasion pour expliquer les raisons de sa décision, ce qui déjà en soi est un acte de résistance.
Certes, d’autres élus contractualisent avec le gouvernement pour justifier les baisses de budget et liquider plus rapidement des services indispensables aux populations en s’attaquant au préalable aux acquis des agents qui mettent en oeuvre ces services. Mais faut-il là aussi en conclure que ces personnels renonceraient au combat ? Certainement pas !… Et pas de répit dans les centaines de mobilisations organisées par les organisations syndicales pour là aussi résister aux plans de liquidation.
Certes, le représentant des banques, en bon opportuniste, s’est fait élire président avec le score le plus étriqué de toutes les joutes électorales de la Ve République ; il a constitué un gouvernement avec d’autres opportunistes. Il s’est entouré de sbires autorisés à aller « casser du manifestant »…Oui, mais à ce jour, il a dû lui-même faire limoger le chef des sbires dont il se dit qu’il partageait les vacances du couple présidentiel. Le début de la débandade ? L’avenir nous le dira.
Les communes sont l’oeuvre d’une révolution et nous faisons le pari qu’elles ne disparaîtront pas sur l’autel fumant du macronisme. La recherche de la solution se fait par l’addition de toutes ces résistances. Comme parti, le POI y participe notamment dans le cadre des initiatives du Comité national de résistance et de reconquête, auxquelles nous vous proposons de participer.
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