Informations Ouvrières n°517
Privé… de tout
mercredi 22 août 2018
Privé… de tout
Geoffrey Excoffon, membre du bureau national du POI
Dans le journal Le Monde le 18 août nous apprenions avec stupeur que la compagnie Autostrade per l’Italia (filiale d’Atlantia), qui gérait le pont de Gênes – et donc responsable de son mauvais entretien qui a causé son effondrement et la mort de dizaines de personnes –, promet soudainement 500millions d’euros pour aider la ville et reconstruire le pont… en huit mois !
En dehors du fait qu’il est impossible de reconstruire un tel pont en si peu de temps, comment est-il possible de passer ainsi sous silence les années de mauvaise gestion et de mauvais entretien de ce pont, en grattant l’argent à tous les postes afin d’optimiser la rentabilité de son utilisation, et de promettre ensuite des millions d’euros qui auraient pu finalement servir en amont à éviter cette catastrophe ?
Nous atteignons ici le summum du cynisme de l’état d’esprit capitaliste.
Le 20 août dernier, L’Express expliquait qu’« également présent dans la concession de structures aéroportuaires depuis 2013, le groupe italien a frappé un grand coup en octobre 2016 en s’octroyant avec EDF, 60 % du capital de la société Aéroports de la Côte-d’Azur (Nice, Cannes-Mandelieu et Saint-Tropez). Atlantia a su saisir sa chance au moment où l’État français, avec la bénédiction de son ministre de l’Économie de l’époque, Emmanuel Macron, privatisait ses principaux aéroports régionaux (Nice et Lyon).
Autrement dit, certains aéroports français sont en ce moment même entretenus comme… le pont de Gênes. Merci M. Macron.
Quelques jours après la catastrophe, les médias français expliquaient tout à coup qu’un rapport du ministère sorti en juillet précisait qu’environ 840 ponts sont en grand risque d’effondrement. Par ailleurs, le rapport présente d’autres chiffres pour le moins alarmants : en moyenne, un pont n’est réparé que vingtdeux ans après l’apparition des premières dégradations sur sa structure. Et toujours d’après ce rapport, il y aurait en tout 2 040 kilomètres de chaussées gravement endommagées en métropole.
N’en jetons plus ! Nous connaissons tous au bout du compte la raison principale de ces détériorations : l’abandon au fil des années par l’État de pans entiers de secteurs d’activités et d’infrastructures publics au secteur privé. Nous savons comment ce dernier fonctionne. En recherche permanente de profits juteux, il constate progressivement que la réduction des coûts permet d’augmenter ses marges bénéficiaires. Alors il réduit son personnel, coupe dans les budgets d’entretien, supprime les outils de contrôle et de surveillance estimés trop chers, pressure les employés qui restent, etc. Résultat : le pont de Gênes s’effondre. Quand le capital privatise les biens de la classe ouvrière, acquis chèrement au prix d’âpres luttes (trains, poste, hôpitaux, éducation, routes, ponts, Sécurité sociale…), il finit par la priver de tout. Même de sa vie.
En dehors du fait qu’il est impossible de reconstruire un tel pont en si peu de temps, comment est-il possible de passer ainsi sous silence les années de mauvaise gestion et de mauvais entretien de ce pont, en grattant l’argent à tous les postes afin d’optimiser la rentabilité de son utilisation, et de promettre ensuite des millions d’euros qui auraient pu finalement servir en amont à éviter cette catastrophe ?
Nous atteignons ici le summum du cynisme de l’état d’esprit capitaliste.
Le 20 août dernier, L’Express expliquait qu’« également présent dans la concession de structures aéroportuaires depuis 2013, le groupe italien a frappé un grand coup en octobre 2016 en s’octroyant avec EDF, 60 % du capital de la société Aéroports de la Côte-d’Azur (Nice, Cannes-Mandelieu et Saint-Tropez). Atlantia a su saisir sa chance au moment où l’État français, avec la bénédiction de son ministre de l’Économie de l’époque, Emmanuel Macron, privatisait ses principaux aéroports régionaux (Nice et Lyon).
Autrement dit, certains aéroports français sont en ce moment même entretenus comme… le pont de Gênes. Merci M. Macron.
Quelques jours après la catastrophe, les médias français expliquaient tout à coup qu’un rapport du ministère sorti en juillet précisait qu’environ 840 ponts sont en grand risque d’effondrement. Par ailleurs, le rapport présente d’autres chiffres pour le moins alarmants : en moyenne, un pont n’est réparé que vingtdeux ans après l’apparition des premières dégradations sur sa structure. Et toujours d’après ce rapport, il y aurait en tout 2 040 kilomètres de chaussées gravement endommagées en métropole.
N’en jetons plus ! Nous connaissons tous au bout du compte la raison principale de ces détériorations : l’abandon au fil des années par l’État de pans entiers de secteurs d’activités et d’infrastructures publics au secteur privé. Nous savons comment ce dernier fonctionne. En recherche permanente de profits juteux, il constate progressivement que la réduction des coûts permet d’augmenter ses marges bénéficiaires. Alors il réduit son personnel, coupe dans les budgets d’entretien, supprime les outils de contrôle et de surveillance estimés trop chers, pressure les employés qui restent, etc. Résultat : le pont de Gênes s’effondre. Quand le capital privatise les biens de la classe ouvrière, acquis chèrement au prix d’âpres luttes (trains, poste, hôpitaux, éducation, routes, ponts, Sécurité sociale…), il finit par la priver de tout. Même de sa vie.
cliquez ici --->IO 517.pdf
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