Alors que son gouvernement se délite, Macron présente son plan “santé-hôpital”
jeudi 20 septembre 2018
Alors que son gouvernement se délite, Macron présente son plan “santé-hôpital”
Commentant les futures annonces du président de la République à propos du « big bang » du système de santé, le président de l’ordre des médecins rappelle : « Depuis 1975 jusqu’à aujourd’hui ce ne sont pas moins de vingt-trois plans qui ont été mis en œuvre... ».Il est un fait que les gouvernements, de gauche comme de droite ou d’union nationale gauche-droite, ont tous essayé de porter des coups au système de santé et à ce qui en est son pivot : l’hôpital public notamment les CHU.
Ces vingt-trois plans ont produit leurs effets : fermeture massive de lits et services à l’hôpital public, engorgement des urgences, impossibilité d’accès à un nombre chaque jour plus important de spécialités médicales, démographie médicale effondrée à grands coups de numerus clausus, développement de bénéfices faramineux pour le secteur privé, qui augmente sans fléchir ses « parts de marché », au détriment du service public hospitalier et des patients qui voient leur reste à charge croître sans désemparer.
Financement des hôpitaux
Ce que le président de la République a annoncé, c’est sa volonté politique de poursuivre, et d’amplifier, dans cette voie. Budgétairement avec le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2019, l’hôpital public continuera à être mis à mal, par l’introduction en partie du financement au « parcours ou au forfait », qui vise à encadrer, encore plus qu’avec la tarification à l’activité (T2A), les recettes de l’hôpital et à introduire les assurances privées « complémentaires » pour le patient.
Exercice de la médecine
Les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), mises en place par Touraine en 2014, vont devenir obligatoires, au grand dam du président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). « Je pense sincèrement qu’il n’y a plus de place pour le médecin totalement indépendant. », dit Mme Buzyn. Mais ne fait-elle référence qu’à son mode d’exercice ou sinon à sa liberté de soigner. Et sous le prétexte « d’alléger sa charge de travail en le déchargeant de certaines tâches... », ne se cache-t-il pas la volonté de passer certains actes médicaux à des... assistants médicaux !
Numerus clausus, assistants médicaux
Comment ne pas voir là, le lien avec la prétendue avancée de la « suppression du numerus clausus » ? En fait, avec Parcoursup et LMD, ils n’ont plus besoin de numerus clausus. « Assistants médicaux », fonction et métier qui n’existent pas aujourd’hui, voilà là où on va recaser via Parcoursup, ceux qui auraient « choisi » de faire des études médicales.
Rappelons ici que les études médicales sont aujourd’hui sous la coupe de la faculté de médecine, elle-même rattachée à l’hôpital public, le CHU. Elles durent 7 ans. C’est un gage de qualité pour les futurs médecins.
Première conclusion
La territorialisation poussée à bout ici, voulue par les pouvoirs publics, ne poursuit qu’un seul but : démanteler aussi loin que possible l’hôpital public et notamment le CHU pivot de notre système de santé. L’exemple du démantèlement de l’AP-HP actuellement en cours en 3 ou 4 GHU en est l’illustration (1).
Cela se traduira inéluctablement pour la population par la perte de nouvelles chances de prise en charge.
Pour les grands groupes financiers investissant dans la santé, le démantèlement des CHU, de l’hôpital public qui va avec, est une nécessité absolue pour augmenter leurs profits, leurs parts de marché.
Est-ce un hasard si le gouvernement, parallèlement à ces mesures contre l’hôpital public, diminue les cotisations sociales ?
C’est donc bien à tout l’édifice de 1945 (la Sécurité sociale) et de 1958 (création des CHU) que Macron , plus affaibli que jamais, s’attaque aujourd’hui.
(1) Groupement hospitalier universitaire (GHU), regroupement de CHU propre à l’AP-HP.
10 novembre 2018 à Paris : réunion nationale appelée par le comité national de résistance et de reconquête
Appel de la réunion nationale des délégués des comités locaux : « Une large discussion a lieu avec les milliers de militants qui veulent résister à Macron et qui veulent défendre et organiser la reconquête des acquis de 1936 et 1945. Cette discussion est engagée dans les comités dans lesquels se regroupent les militants ouvriers, syndicalistes, élus aux appartenances et aux parcours divers mais qui entendent contribuer à cette discussion. Ce travail de résistance et de reconquête face au basculement de société qu’organise Macron est une question politique essentielle. Elle exige d’élargir et de renforcer les comités comme cadre de discussion et d’action commune. C’est pourquoi les délégués réunis ce 23 juin appellent l’ensemble des comités à préparer une conférence de milliers de militants à l’automne pour rassembler une large force. » http://www.cnrr2018.sitew.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire