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jeudi 21 février 2019

L'EDITO et les premières pages d'INFORMATIONS OUVRIÈRES N° 540 du jeudi 14 février 2019

Editorial Informations Ouvrières n°540



Le 5 février au coude-à-coude


mercredi 13 février 2019
par  POI National 




Le 5 février au coude-à-coude
Emmanuelle Perrière, membre du bureau national du POI
« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs » (article 35 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793).
Plus de deux siècles après l’adoption de cette déclaration, des milliers d’hommes et de femmes vêtus d’une jaquette jaune poursuivent avec détermination, depuis plus de douze semaines, leur mobilisation contre la politique du monarque au pouvoir et laissent éclater aux yeux de tous, y compris à l’étranger, les terribles injustices sociales que subit une frange toujours plus nombreuse de la population. Ces injustices sont la conséquence directe des politiques d’austérité menées depuis plusieurs années par tous les gouvernements successifs sous l’égide de l’Union européenne.
Cette politique ultralibérale qui accapare la majeure partie des richesses produites par les travailleurs au seul profit d’une minorité de capitalistes toujours plus riches constitue la feuille de route du gouvernement Macron.
Les Gilets jaunes face à cette politique ne cèdent pas, tout en faisant face à une répression féroce. Le 5 février, Gilets jaunes et manifestants syndicaux ont mêlé leur cortège. Ils ont appelé en commun à la grève et à manifester, exprimant l’aspiration à la jonction contre un gouvernement aux abois qui le même jour a fait voter à l’Assemblée nationale une loi instituant le délit de manifester. Macron déclare : « Je serai sans état d’âme quant au maintien de l’ordre » et ose demander à Maduro de respecter la démocratie.
Après avoir cosigné avec la CFDT un communiqué commun le 6 décembre condamnant « la violence dans l’expression des revendications », les directions des organisations syndicales réagissent toujours aussi timidement face à l’horreur de la répression d’État.
Il ne peut y avoir d’issue à la situation actuelle que dans la condamnation ferme sans équivoque de cette violence d’État et par la satisfaction des revendications des Gilets jaunes qui rejoignent celles des syndicats.
Avec son « grand débat national », le gouvernement Macron n’a d’autre objectif que de canaliser le mouvement en cours pour le faire refluer. Pour y arriver, il a besoin d’appui. Laurent Berger a déjà offert ses services en déclarant : « Nous devons éteindre collectivement l’incendie. »
Dans cette situation où le choc est inévitable avec un gouvernement isolé et qui ne peut plus compter que sur les « corps intermédiaires », en clair les syndicats d’accompagnement, rassembler la force qui aidera le mouvement de résistance et de reconquête déjà engagé à aller le plus loin possible est une urgente nécessité.
C’est tout le sens de la préparation de la convention nationale des délégués des CLRR convoquée le 30 mars prochain à Paris en lien avec l’intervention directe dans tous les mouvements en cours, dont notre hebdomadaire Informations ouvrières rend compte chaque semaine.
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